On nomme « inspiration » ce qui anime les artistes, en particulier les plasticiens, quand leurs œuvres semblent venir d’ailleurs: de la littérature, de la pensée critique ou de la politique. Comment aborder cette motilité des idées ? Qu’est-ce qui, au fond, est véhiculé dans ces métamorphoses de la pensée ? La fluidité des passages masque-t-elle ou annule-t-elle la diversité des régimes : du politique, du théorique, de l’esthétique ? Qu’est-ce qui, chez Césaire, chez Fanon, chez Senghor, irrigue l’art, et pourquoi ?
Avec Louisa Babari (Russie/Algérie), Véronique Kanor (Martinique/France), Kémi Bassène (Sénégal), Jean-François Boclé (Martinique/France) ; modération Carole Diop
Projections :
Head to Head, Hidden Head, Light de Julien Creuzet (2017)
L’artiste questionne les défaillances de la transmission mémorielle en constatant que la jeune génération est ouverte à toutes les musiques contemporaines mais est ignorante de la riche histoire des musiques rituelles et des danses traditionnelles africaines. Il nous invite à une transe poétique, où les corps ondulent entre les faisceaux de lumières et les images ethnographiques, comme dans une quête initiatique (10mn).
Corps-à-corps de Louisa Babari et Celio Paillard (2015 et 2017)
Corps-à-Corps (18 mn) est un dispositif audiovisuel constitué de deux films vidéo, construit autour de la pensée de Frantz Fanon en Algérie. C'est une œuvre partition en deux langues (français et arabe algérien). Narrateurs: Célio Paillard & Nadjet Tabouri.Médecin psychiatre en chef à l'hôpital, Fanon mesure à quel point la domination coloniale s’inscrit dans les corps de ses patients. Les mots de Seloua Luste Boulbina, ne rendent pas simplement compte de cette révolte, ils la prolongent et l’amplifient, afin qu’elle demeure vivante et opérante.
Performances :
Avec Khoudia Touré et Alicia Gomis
Alioune Diagne vit et travaille entre le Sénégal et les Pays-Bas. Chorégraphe et danseur, il s’est formé avec Salia Sanou, Seydou Boro, Kettly Noël ou Germaine Acogny. Banlieue (2012), sur le quotidien des banlieues sénégalaises, a connu un succès international. Il a poursuivi son travail avec Battling Siki (2014), un solo consacré au premier champion du monde de boxe africain : chaque danse est un combat, chaque combat une danse.
Interventions de Didier Awadi, Matador, Fatim & Mouna
Mardi 5 décembre, 10h30, IFAN – Musée Théodore Monod