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TRANSPHILOSOPHIES- VOIX (CÉSAIRE, FANON, SENGHOR)

ChapoChapo
TRANSPHILOSOPHIES-VOIX-CÉSAIRE-FANON-SENGHOR
Écrit par Lepetitjournal Dakar
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 janvier 2021

Une proposition de Seloua Luste Boulbina à la Galerie le Manège, à l’IFAN – Musée Théodore Monod et à l’UCAD.

 

3 tables rondes, des performances, un cycle de vidéos d’artistes.

 

À l’occasion du « Partcours » 2017, l’institut français invite la philosophe Seloua Luste Boulbina à concevoit l’événement « Transphilosophies Voix - Césaire, Fanon, Senghor ». Du 5 au 8 décembre, elle invite artistes et penseurs à réfléchir ensemble sur le devenir de ces « voix » au carrefour des pratiques et des mondes. Débats, projections, lectures et performances porteront les interrogations qui participent à la construction contemporaine de nouveaux champs artistiques et philosophiques. Une exposition au Manège accompagne ces conversations.

 

Transphilosophies

 

La parole du passé est toujours parole d'oracle. Vous ne l'entendrez que si vous êtes les constructeurs de l'avenir et les interprètes du présent.

Nietzsche

 

Césaire, Fanon, Senghor.  

Qui tourne leur voix, qui les écorche de mille crocs de bambou ? Faut-il laisser la parole aux ministres ou aux généraux ? Un homme qui crie est-il un ours qui danse ? Parler, n’est-ce pas exister absolument pour l’autre ? L’écrivain a toujours précédé l’homme de science et le psychiatre, comme le poète, a mieux entendu, en parlant, certaines voix. La décolonisation commence par le verbe, la littérature, les voix « nègres ». Loin d’être enterrés par le mépris, ces hommes « debout » ont, en parlant à la première personne, entendu relever tous les individus rabaissés, écrasés, niés. Les préjugés, les stéréotypes transforment la contingence d’un épiderme, le hasard de la naissance en tragédie du destin. Ils bouclent les bouches. Comment, aujourd’hui, parler sans interprète ; comment pirater les discours tout faits, les langues engourdies ; comment faire chanter la nouveauté ? Après l’incubation, la fièvre d’autrefois s’est-elle éteinte ou transformée ? Les voix se sont-elles éteintes sous l’effet de toutes natures de commerce ? Leurs porteurs sont-ils devenus des ancêtres imaginaires ? Comment aujourd’hui faire d’une pierre jetée un mot lancé ? Comment sortir des cachots ? Comment entendre en la décolonisation un programme de désordre absolu ? Artistiquement, littérairement, politiquement ? Les désirs, les rêves ont besoin de sortir. Uhuru !

 

Seloua LUSTE BOULBINA : Agrégée de philosophie, chercheuse associée (HDR) au LCSP de l’Université Denis Diderot Paris 7 et ancienne directrice de programme au Collège International de Philosophie à Paris (2010-2016), Seloua Luste Boulbina travaille principalement sur la décolonisation des savoirs (arts, littérature, philosophie). Elle est l’auteure de L’Afrique et ses fantômes (Présence africaine 2015), Les Arabes peuvent-ils parler ? (Blackjack 2011/Payot Poche 2014), Le Singe de Kafka et autres propos sur la colonie (Sens Public 2008) et Grands Travaux à Paris (La Dispute 2007). Seloua Luste Boulbina a coordonné de nombreux ouvrages collectifs, dont Dix penseurs africains par eux-mêmes (Chihab, 2016). Elle a collaboré avec des artistes et conduit le séminaire « Les Artistes parlent aux philosophes » (2016).

 

Avec : Didier Awadi, Mamadou Ba, Louisa Babari, Fadel Barro, Kémi Bassène, Jean-François Boclé, Alice Cherki, Alioune Diagne, Ousmane Diakhaté, Carole Diop, Lucas Érin, Alicia Gomis, Véronique Kanor, Matador, Mouna et Fatim, Bado Ndoye, Ican Ramageli, Khoudia Touré, Satoshi Ukai.

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