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SERGENT GARCIA : Concert exceptionnel avec le Cumbia Salsa-muffin Alstars

Écrit par Lepetitjournal Buenos Aires
Publié le 13 mars 2013, mis à jour le 8 février 2018

 

Musicalement, Sergent Garcia est un concentré détonnant d'Amérique Latine. Loin des stéréotypes, il distille le parfait dosage dans l'association des genres musicaux qui caractérise si bien le continent : de la chaleur de la salsa à la rythmique envoûtante du reggae en passant par la puissance du rock et une touche de cumbia.

Bruno Garcia, fondateur et leader charismatique du groupe, utilise le terme  « Salsa-muffin » pour définir le son de Sergent Garcia. Alors qu'il se produit mercredi soir au Niceto Club avec le Cumbia Salsa-muffin Alstars, il a bien voulu répondre aux questions du petitjournal.com de Buenos Aires.

Le sixième album studio du groupe « Una y otra vez » est sorti en mars 2011, pouvez-vous revenir sur votre parcours durant ces deux dernières années ?

Beaucoup de tournées ! Sergent Garcia a toujours été un groupe de scène et nous existons principalement à travers les tournées. On a parcouru le globe ces deux dernières années, nous sommes allés jouer aux États-Unis, en France, au Japon, en Guinée, et dans toute l'Amérique latine. C'est vrai que j'ai une carrière internationale?tellement internationale que je passe à présent une partie de ma vie à Bogota ! (Rires)

Vous avez un pied en France et un pied en Amérique latine puisque vous partagez votre vie entre Paris et la Colombie. Quel est le chemin qui vous a conduit à Bogota ? 

Ça correspond surtout à mon trajet artistique. Je construis ma vie autour de projets musicaux. J'ai commencé à faire mes disques en France en m'inspirant beaucoup de l'Amérique Latine et des Caraïbes. J'ai donc voulu me rapprocher physiquement de cet univers. Ça a donné l'album la semilla escondida sorti en 2003, enregistré entièrement en Jamaïque et à Cuba. Puis, toujours sensible aux sonorités afro-caribéennes, j'ai voulu associer des sons plus urbains à ma musique, plus du continent, comme la cumbia. Me voilà donc en route pour Monterey au Mexique où j'ai enregistré l'album Mascaras en 2005. Je m'inspire totalement du lieu pour ma musique. Je m'installe et m'imprègne de l'environnement : la musique de la rue, des bars. Je travaille avec des musiciens locaux. J'aime ça.

Du Mexique, où on a commencé à jouer de la cumbia, j'ai eu envie d'aller directement là où ça se passe ! Là où c'est né? donc direction la Colombie. C'était il y a 4 ans. Je suis tombé amoureux de ce pays. C'est un lieu tellement riche avec une culture musicale énorme. On y trouve notamment des influences afros, caribéennes, espagnoles. C'est devenu mon laboratoire ! C'est donc entre la Colombie, la France, l'Espagne et Cuba qu'a été enregistré le dernier album Una y otra vez. Vingt sept musiciens sont sur l'album, dont 10 colombiens.

Concernant la cumbia, peut-on dire qu'elle est à l'Amérique latine ce que le hip-hop est à la France ? En terme de résonance sociale notamment.

Non, pour moi ce serait plutôt le reggae de l'Amérique latine. Le rythme et la cadence se rapprochent beaucoup du reggae, avec l'utilisation du contretemps. Mais c'est vrai que la cumbia est une musique populaire. Beaucoup plus que ne l'est maintenant la salsa par exemple. Si tu vas au Mexique, la salsa se danse dans les salons chics, c'est un peu plus élitiste. La Cumbia, c'est dans la rue, dans les marchés, dans le taxi, partout. En Colombie, j'ai la sensation que depuis une quinzaine d'années les classes moyennes et inférieures se sont réellement approprié la cumbia, pour en faire un signe identitaire fort.

Le groupe propose généralement différentes configurations sur scène, en orchestre avec beaucoup de musiciens, ou en soundsystem avec l'utilisation des machines et vous en DJ, à la jamaïcaine. Qu'en est-il du concert de ce soir au Niceto?

Ce sera un hybride. On utilisera à la fois des séquences/boucles mais avec six musiciens live : percussions, guitare, clarinette, piano, accordéon et guitare! J'essaie de renforcer ce côté soundsystem que les gens connaissent moins chez moi; mais j'aime les deux types de structures. Il ne faut pas oublier que j'ai commencé Sergent Garcia avec des machines au départ, c'était un soundsystem. C'est progressivement que j'ai mis des musiciens sur ce projet. Et c'est vrai que ça a ensuite très bien marché avec des configurations « live ». J'ai eu jusqu'à 14 musiciens sur scène. Le problème aujourd'hui c'est de pouvoir financer des tournées avec beaucoup de musiciens, c'est difficile d'emmener tout le monde sur des tournées sur plusieurs continents!

Avez-vous des projets d'album?

Alors projet d'album pas tout de suite. Plutôt une anthologie pour la fin d'année. J'ai décidé de regrouper sur un même support des périodes précises du groupe ; des choses qui me tiennent à coeur mais qu'il est difficile de mettre sur un album. Là on part sur la période 2006-2010, avec par exemple un film de 52min, des collaborations diverses et des cessions studio.

Depuis 2006 j'ai quitté ma maison de disque, j'ai maintenant les droits sur toutes mes créations. On n'est pas sur une démarche commercial, l'idée est de constituer une bibliothèque Sergent Garcia, de proposer sur un même objet des choses difficiles à trouver.

Propos recueillis par Nicolas Gueugneau et photos de Christophe Apatie(www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) mardi 12 Mars 2013

Concert au Niceto Club, Avenue Cnel. Niceto Vega 5510, Buenos Aires mercredi 13 Mars 2013 à 21h. Dépêchez-vous, il reste quelques places!

lepetitjournal.com Buenos Aires
Publié le 13 mars 2013, mis à jour le 8 février 2018

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