

La seconde épouse du président Perón ne reviendra pas en Argentine où l'attendait un procès pour disparition, torture et complicité avec la Triple A. La justice espagnole a refusé l'extradition d'Isabelita
Isabelita, deuxième épouse de Perón, ex-danseuse et présidente de la République, ne sera pas jugée en Argentine.
En effet, l'Espagne vient de refuser la procédure d'extradition établie contre la veuve de l'illustre général. L'Audience nationale, principale instance pénale espagnole, a en effet estimé que les chefs d'inculpations retenus contre celle qui a présidé l'Argentine entre 1973 et 1976 ne constituent pas des crimes contre l'humanité et ne justifient donc pas une procédure d'extradition. Isabel avait été arrêtée à Madrid, où elle vit depuis trois décades, en janvier dernier à la demande d'un juge de Mendoza.
En effet, l'ex présidente est accusée d'avoir favorisé la disparition d'un jeune opposant Hector Fagetti Gallego, et la torture d'un second jeune homme. Isabelle Perón avait autorisé, en 1975, les forces armées à mener des opérations pour "anéantir la capacité d'action des éléments subversifs". On lui reproche aussi d'avoir été complice dans les activités du mouvement d'extrême droite Triple A. Cette alliance est considérée comme responsable de 1.500 assassinats dans les années 70.
La deuxième femme
Le général Perón n'a pas eu qu'Evita dans sa vie. Si l'une a laissé un souvenir éclatant dans l'histoire de l'Argentine, l'autre, une trace plutôt traumatisante, à une époque trouble du pays, celle qui a précédé la mise en place de la dictature. L'ancienne danseuse folklorique devient la femme du général Perón en 1961. Douze ans plus tard, le couple est porté au pouvoir par le peuple argentin. Mais le général Perón décède un an plus tard et son épouse, alors vice-présidente, reste seule au pouvoir. On l'a dit sous l'influence de son ministre du bien-être, José Lopez Rega, avec lequel elle participe à des séances de spiritisme. Les assassinats se multiplient, Isabel serait dépassée par les évènements ou complice?
Interrogée en 1997 par la justice espagnole comme témoin dans une enquête sur la disparition de 300 espagnols, Isabel Perón avait nié être au courant des crimes de la Triple A.
Karine ROCAMORA. (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) mercredi 30 avril 2008























