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Le premier ministre Viktor Orbán s’attire les foudres de la révolte

Manifestations Orban HongrieManifestations Orban Hongrie
Nóra Halász
Écrit par Gayraud Johanna
Publié le 18 décembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019

Depuis la session parlementaire de mercredi dernier, la colère gronde dans les rues de la capitale hongroise et au-delà contre la politique du Premier ministre Viktor Orbán.


Il y a encore quelques jours la presse hongroise pro-gouvernementale se moquait du sort de Macron face au célèbre mouvement des gilets jaunes. Depuis mercredi, c’est au tour de Viktor Orbán d’affronter les mécontentements populaires qui n’avaient jamais été si virulents en huit ans de pouvoir. Suite à l’annonce d’une nouvelle loi sur le travail mercredi, les partis de l’opposition libérale, de gauche (LMP) et d’extrême droite (Jobbik) ont fermement exprimé leur révolte à l’unisson au sein du Parlement, pour la première fois depuis que le premier ministre est à la tête du gouvernement magyare. Dès le soir même, une centaine de citoyens hongrois étaient dans la rue.

La loi travail de la discorde

Désormais les employeurs pourraient exiger jusqu’à 400 heures de travail supplémentaires par an et disposeraient d’un délai de trois ans pour payer les salariés. Largement controversée, les manifestants et syndicats ont qualifié la nouvelle mesure d’ "esclavagiste", la goutte qui aurait fait déborder le vase de la révolte. Le même jour, une nouvelle Cour suprême de justice contrôlée par l’exécutif a également été votée, jugée comme étant une lourde atteinte à l’indépendance de la justice.

Au fil des derniers mois, le gouvernement hongrois a fait l’objet de nombreuses critiques. Dans le pays de « l’illibéralisme » la presse parait survivre selon certains. Lundi encore, les impressions des membres de l’opposition se sont vu renforcées suite à l’expulsion manu militari de deux députés écologistes des locaux de la chaine publique hongroise MTVA alors qu’ils voulaient diffuser un message de revendication pour défendre la liberté de la presse. Le choix de la chaîne n’était pas un hasard : malgré son statut public, l'opposition soupçonne un contrôle par le Fidesz des contenus diffusés. Toute la journée, les manifestants se sont rassemblés au pied des locaux dans le troisième arrondissement de la capitale.

Depuis mercredi soir, des milliers de Hongrois expriment leur colère place Kossuth, symbole de la nation magyare. Les échanges entre manifestants et forces de l’ordre sont parfois tendus, ne laissant pas indifférent l’opinion publique peu habituée à de telles violences populaires. Les manifestants déterminés ont rapidement été dispersés par des gaz lacrymogènes embaumant la place. Dimanche, une quinzaine de milliers de personnes a défilé depuis la célèbre place des Héros jusqu’au Parlement. En cinq jours, le nombre de manifestations ne cesse d’augmenter et gagne même la province hongroise. Sur le modèle des gilets jaunes français, les manifestants semblent organiser progressivement des zones de blocages. A la frontière slovaque, les partisans des partis de l’opposition ont bravé le froid pour occuper la route lundi après-midi.

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Johanna Gayraud
Publié le 18 décembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019

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