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AFFAIRE OPHÉLIE - L'enquête continue...en France

Écrit par Lepetitjournal Budapest
Publié le 6 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

L'affaire qui a endeuillé la Hongrie et la France dérange encore et toujours. Deux ans après la disparition de la jeune Française Ophélie Bretnacher à Budapest on ne sait toujours pas ce qui s'était passé à l'aube de ce 4 décembre 2008. Pire, on n'en parle plus, en tous les cas en Hongrie.

(www.commons.wikimedia.org)

Lepetitjournal.com a essayé de recueillir des informations sur l'instruction du dossier mais ni les parents d'Ophélie ni la porte-parole de la police municipale de Budapest n'ont souhaité répondre à nos questions. Heureusement l'Union, le quotidien de Reims, ville d'origine d'Ophélie, a réussi à recoller certains morceaux de l'enquête

 

"L'enquête avance" - lâche un des avocats français de la famille, Me William Bourdon. Et il ajoute: "Les parents sont soulagés. Fin septembre, ils ont pu rencontrer les deux juges d'instruction qui ont pris connaissance de l'intégralité de la procédure. Ils ont semblé à la famille déterminés à tout faire pour que le voile se lève sur les circonstances entourant le décès d'Ophélie. Depuis le 18 février, date de l'ouverture de l'information judiciaire pour enlèvement, séquestration, suivi de meurtre, les juges ont indiqué à la famille le programme d'actions pour l'année 2011", certifie Me Bourdon qui se refuse à être plus précis évoquant le secret de l'instruction. L'avocat ajoute cependant : "Plusieurs des documents ou prélèvements qui tardaient à nous parvenir de Hongrie sont revenus. Une partie, pas tous."
Francis Bretnacher, le père d'Ophélie, pointait plusieurs lacunes dans l'enquête : la datation approximative du décès par les experts hongrois et la mauvaise conservation du corps à Budapest entre les deux autopsies. Plus grave, il évoquait l'absence d'analyse des diatomées (algues microscopiques) qui aurait permis de déterminer le lieu de la noyade.

Les carences de la police hongroise

En dehors du travail des médecins légistes, celui des enquêteurs hongrois semble également laisser dans l'ombre plusieurs points importants. Les données des bornes téléphoniques situées sur le parcours de la Française n'ont pas été exploitées. D'autres témoignages ne semblent pas avoir été suffisamment approfondis, comme celui de ce promeneur qui assure avoir entendu les cris d'une jeune femme, quasiment au moment où les dernières vidéos captent Ophélie et à proximité immédiate de l'endroit où son sac a été retrouvé.
Et que dire de la présence inexpliquée d'un hématome sur la cuisse intérieure de la jeune femme, l'absence d'empreinte et de traces ADN sur le pont où le sac d'Ophélie a été retrouvé. Enfin, la victime a été retrouvée dans un lieu à contre-courant. Improbable que son corps ait échoué à cet endroit si elle est tombée du pont des chaînes? Des lacunes, des invraisemblances dont Francis Bretnacher complète inlassablement la liste depuis deux ans.

Etudiante dans la capitale hongroise, Ophélie Bretnacher, 22 ans, a disparu dans la nuit du 4 décembre 2008 après avoir passé la soirée dans une discothèque du centre-ville avec des amis. Son sac à main, avec ses papiers d'identité et son téléphone portable, a été retrouvé sur un pilier du pont des Chaînes reliant les deux rives de Budapest. Son corps a été découvert dans le Danube le 12 février 2009. Les autorités hongroises ont conclu que la mort de la jeune femme résultait d'un accident ou d'un suicide. Une deuxième autopsie pratiquée en France a elle aussi accrédité la thèse de la noyade.

Pour le deuxième anniversaire de la disparition d'Ophélie Bretnacher, sa famille et ses amis ont prévu une action symbolique sur Facebook. Il s'agit de mettre un c?ur Ophélie sur son profil. Il y a deux ans, les différents groupes consacrés aux investigations en Hongrie pour retrouver la jeune Rémoise comptaient plus de 60.000 adhérents.

 

Mihály Rózsa (www.lepetitjournal.com/budapest.html) lundi 6 décembre 2010

 

Publié le 6 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

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