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Des lycéens français rendent hommage aux combattants australiens

French students Queensland MuseumFrench students Queensland Museum
Écrit par Alexandra Monneret
Publié le 27 février 2019, mis à jour le 27 février 2019

Mardi 05 février 2019, 22 élèves du lycée Pierre d’Ailly à Compiègne (Oise) et leurs professeurs se sont rendus à l’Anzac Legacy Gallery du Queensland Museum à Brisbane pour rendre hommage aux combattants australiens de la Première Guerre mondiale.

À peine débarqués à Brisbane, les jeunes Picards se sont immédiatement rendus au musée du Queensland pour y déposer une gerbe en souvenir des soldats australiens venus combattre dans leur pays cent ans plus tôt. Une cérémonie qu’ils ont préparée pendant près d’un an avec leurs professeurs d’histoire et d’anglais, Nicolas et Valérie Goret, et le général de brigade australien à la retraite Kevin O’Brien.

 

French student visit to Queensland Museum

Un projet porté par les amis du Hamel

 

Petit village de la Somme, le nom du Hamel n’est pas inconnu des Australiens. Haut lieu d’une bataille historique que les troupes de l’Australian Imperial Force ont remportée contre les Allemands le 04 juillet 1918 ; cet assaut a grandement contribué à la victoire finale des Alliés. En effet, dirigée par le général Monash, l’attaque avait été minutieusement préparée grâce à une stratégie militaire innovante pour l’époque que fut l’utilisation conjointe de l’infanterie, artillerie et aviation.

 

En 1993, Kevin O’Brien, alors officier en charge des études d’histoire militaire, débute la réalisation d’un documentaire sur la tactique opérée par le général Monash. Il y rencontre Nicolas Goret, originaire du village, jeune étudiant en histoire et spécialiste de la Première Guerre mondiale. Les deux hommes échangent beaucoup sur leur passion commune et maintiennent des liens amicaux. Durant le tournage, Kevin O’Brien se désole de l’absence d’un mémorial en souvenir des soldats australiens tombés au front et porte l’idée d’en créer un sur le modèle du mémorial canadien de Vimy. Malgré l’accord unanime de sa hiérarchie, le projet n’aboutit pas. En effet, les relations diplomatiques entre la France et l’Australie sont au plus bas suite aux essais nucléaires en Polynésie française et aux événements politiques que connaît l’archipel calédonien dans les années 80.

 

Mais en décembre 1996, un événement vient changer le cours de l’histoire. La navigatrice française Isabelle Autissier, engagée dans une course autour du monde en solitaire, déclenche ses balises de détresse à 1 500 km des côtes de l’Australie et sera secourue trois jours plus tard par le Darwin, frégate de la Marine australienne. L’ambassadeur de France en Australie ne manque pas de remercier l’équipage et prend alors connaissance du projet porté par Kevin O’Brien. L’ambassadeur y est très favorable, les deux pays voyant ici l’opportunité de relancer leurs relations amicales. Le mémorial du Hamel voit finalement le jour en juillet 1998.

 

Une cérémonie organisée dans l’Anzac Legacy Gallery du Queensland Museum

 

Vingt ans plus tard, Nicolas Goret devenu professeur d’histoire, est fier de pouvoir emmener ses élèves en Australie. Celui-ci ayant notamment consacré un blog à l’histoire de la bataille du Hamel et au projet de mémorial. Accueillis par le musée du Queensland dans la nouvelle galerie consacrée à la Grande Guerre, ils ont observé une minute de silence avant de déposer une gerbe devant le célèbre char allemand Mephisto capturé par les troupes australiennes. Il explique qu’il ne s’agit pas seulement “d’une visite scolaire mais d’un devoir de reconnaissance. À travers ce geste, les jeunes étudiants représentent leur lycée mais aussi la France. L’Australie a su prouver son courage et sa bravoure et il est important de s’en souvenir” a-t-il ajouté avant de rappeler que la nation australienne était “née dans les champs de bataille français”.

 

Très touché, le général O’Brien, dans son discours adressé aux adolescents, a indiqué qu’il était “important de se souvenir de ces jeunes soldats à peine plus âgés qu’eux venus de très loin pour libérer la France. Il ne faut pas seulement y voir des victimes de guerre mais des acteurs de la grande histoire.”

 

Discours O'Brien

 

Un échange culturel

 

Financé en partie par le Conseil régional des Hauts-de-France et l’association des anciens élèves du lycée, le séjour a duré deux semaines. Les élèves ont été reçus chez leurs correspondants australiens du Brisbane State High School. Un jour sur deux, ils ont dû se rendre au lycée. La majorité d’entre eux ont un excellent niveau d’anglais et ont pu aisément suivre les cours. Ils n’ont pas manqué de noter quelques différences. Les élèves australiens semblent plus autonomes que leurs camarades français et moins “contrôlés par les adultes” selon Eléa en terminale S. “Ils savent qu’ils travaillent pour leur réussite personnelle et non pour plaire, donc c’est à eux de faire le choix d’étudier ou non”. Ils ont également observé moins de matières obligatoires comme les langues vivantes, un niveau en maths un peu plus facile en Australie d’après les terminales S mais surtout l’usage permanent des tablettes et des ordinateurs portables en cours qui ne leur déplairait pas en France.

 

Le blog de Nicolas Goret : http://hamelfriends.free.fr/debut.htm

 

 

Alexandra Monneret
Publié le 27 février 2019, mis à jour le 27 février 2019

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