Par ses activités nocturnes, ses vols, ses trafics de drogues et son arrogance, le Français alimente les nouvelles australiennes de manière quotidienne. Des factures non réglées chez les opérateurs mobiles de $13.500, des tutos partagés sur les réseaux pour obtenir l’Iphone 7 avant de rentrer en France... Sont-ils les seuls voyous ?
Il y a quelques jours à Cairns, deux french backpackers de 22 et 26 ans grimpent sur une grue pour prendre une photographie. En France, la presse en rigolerait presque, ici elle évoque la débauche, la gravité des faits et les effets de l'alcoolisme chez les jeunes.
Le racisme monte dans les écoles pour les enfants d'expatriés français et des enseignes affichent “no french shopping”, signifiant vol à l’étalage. Les Australiens sont très honnêtes. Vous pouvez sans crainte laisser votre téléphone sur la table le temps d’aller aux toilettes ou vous promener avec sac ouvert, personne ne viendra vous importuner. Dans les magasins, jusqu’alors, peu d’antivols et d’agents de sécurité.
L’attitude vis-à-vis du vol
En France, on fait la différence entre un petit vol et celui des “grands méchants patrons CAC40”. Le Français a tendance à prendre à la légère la petite délinquance. Il en rigole sur les réseaux sociaux, cherche à négocier ou rentre au pays en laissant son ardoise. Sans oublier le fait que notre vie politique est constamment mouvementée par des histoires de défiscalisation, de faux postes ou encore d’oublis de paiement d'impôts. “Hé mate, voler des cookies ça reste moins grave que de voler la France comme François Fillon”...
Qui vole un oeuf, vole un boeuf?
Dans le système anglo-saxon un vol est un vol. Quel qu’il soit, on applique la philosophie qui vole un oeuf, vole un boeuf. Par conséquent le Français passe pour un être arrogant avec ses “bha voler un petit article à Coles, c’est pas graaaaaaveuuuuuh. Les vrais salauds ce sont les enseignes avec leurs marges de bénéfices” (sic!). Anonyme, lu sur les réseaux sociaux.
L’Australie : l’Eldorado qui tombe à l’eau
En Europe, l’Australie est perçue comme une terre promise où il est aisé de gagner le double de son salaire. Les jeunes partent sans s’être renseignés, des rêves pleins la tête, parfois même sans de véritables économies. Un véritable leurre. Sylvia Galvao, consule-adjoint à Sydney évoque le fait que les Français sont mal préparés et surtout mal informés. Ils se retrouvent parfois à voler pour manger.
Pourquoi le Français voyou est-il autant présent dans la presse ?
Si on évoque les différences entre la France et l’Australie, on peut parler néanmoins de points communs. En France l’immigré est synonyme de délinquance, en Australie aussi. Les événements sur la plage de Coogee en décembre dernier le démontrent - des milliers de déchets ont été laissés par les backpackers de toute nationalités confondues sur les plages après la période de Noël - les arnaques et vols existent également chez les backpackers de nationalités différentes. Pourquoi alors est-ce notre présence qui marque le plus ? L’explication possible tient peut être au fait que le Français se vante de ses larcins, peu discret avec son “french accent”. Le Français serait donc plus reconnaissable que lorsque deux Allemands volent dans les magasins.
Stop au French Bashing
La presse australienne évoque sans cesse les Français comme des racailles mais ne parle jamais de ceux qui réussissent ! Ceux qui s’intègrent dans la société en créant des entreprises, en inscrivant leurs enfants aux écoles et obtiennent après plusieurs années la citoyenneté. À très juste titre, Flore Gregorini, de l'édition de Sydney, l’évoquait déjà en 2016.