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Rendre l’avortement légal au Queensland : le projet de loi retiré

Écrit par Lepetitjournal Brisbane
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 mars 2017

Rob Pyne, député à Cainrs, s'est vu contraint de retirer son projet de loi pour supprimer l'avortement du code criminel au Queensland. Cette semaine le parlement a finalement décidé de ne pas débattre sur ce changement de legislation, malgré une opinion publique majoritairement favorable à l'IVG légal. 

 

Selon Fair Agenda, 82% des habitants du Queensland soutiennent le droit de la femme à choisir et à contrôler sa santé procréative. Seulement au Queensland, l'avortement est considéré comme un acte criminel. Pourtant, près de 40% des Queenslandais supposent que l'IVG est une pratique légale. Il n'est pas inhabituel de voir les politiciens en désaccord avec l'opinion publique, mais pour la question de l'avortement, le contraste est criant. Beaucoup de femmes au Queensland ne réalisent pas combien il est difficile de mettre fin volontairement à une grossesse. Rob Pyne a voulu donner aux femmes du Queensland le droit de contrôler leur grossesse, comme certaines peuvent déjà le faire dans d'autres États australiens. La plupart des Queenslandais admettaient la lutte pour l'avortement sûr et légal, déjà gagnée depuis longtemps.

Une procédure complexe et peu accessible

L'avortement est la seule procédure médicale à figurer dans le code pénal du Queensland. Cette loi énonce des peines pour les femmes, les médecins et les personnes de soutien qui ont recours à cette pratique. Une décision judiciaire de 1986 permet l'IVG dans certains cas : si la grossesse menace la vie d'une femme, sa santé physique ou mentale. Mais les médecins sont encore réticents en raison du risque juridique. Il existe des centaines d'histoires de femmes du Queensland qui ont lutté pour obtenir un avortement légal et en toute sécurité. Agées de 16 à 40 ans, elles ont connues des circonstances tout aussi diverses que compliquées. Certaines rapportent des efforts incroyablement dangereux pour mettre fin à une grossesse sans assistance médicale appropriée. D'autres parlent de l'humiliation et de la rage d'être menacées par des manifestants anti-choix dans les cliniques. Beaucoup de femmes ont subit trop longtemps une grossesse non désirée, frustrée et en colère de ne pas trouver un médecin pour opérer.

Un changement désiré par la population, mais repoussé par le parlement

La législation introduite par Rob Pyne divise le Parlement du Queensland en deux. Les députés travaillistes ont garanti un vote libre sur la question et devaient voter majoritairement en faveur du projet. Cependant, le Parti libéral national a publié une déclaration de dernière minute, annonçant que tous ses membres voteraient contre. Réalisant que l'amendement était voué à l'échec, Rob Pyne a retiré son projet de loi et le vote n'a jamais eu lieu. Les membres des principaux partis se sont dits préoccupés par une rédaction juridique de l'amendement qui pourrait maintenir les femmes et leurs médecins dans le limbe juridique. Pourtant, aucune autre alternative positive au projet de loi n'a été proposée. Même si une majorité des Queenslandais semblent soutenir ce changement, il est evident que l'appétit politique à s'aligner sur l'opinion publique est quasi nul. La question de l'IVG est donc écartée jusqu'aux prochaines élections d'Etat. En attendant un changement législatif, ce sont les femmes du Queensland qui paieront le prix du manque de volonté politique des dirigeants élus.

Publié le 8 mars 2017, mis à jour le 8 mars 2017

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