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L’interculturalité au cœur de nos échanges : Peggy Velasquez - Coach certifiée

Peggy Velasquez Coach certifiéePeggy Velasquez Coach certifiée
Écrit par Claudia Chaminade
Publié le 3 avril 2023

L’interculturalité au cœur de nos échanges : Rencontre avec Peggy Velasquez, Coach et Formatrice professionnelle certifiée 

Que signifie l’interculturalité ? En quoi se former à l’interculturalité apparaît comme essentiel dans nos parcours, aussi bien professionnels que personnels ? Pourquoi avons-nous par moment du mal à nous comprendre alors même que nous parlons la même langue ?

Peggy Velasquez, Coach et Formatrice professionnelle certifiée, prend le temps de répondre à nos interrogations et nous éclaire sur sa spécialité.

 

Peggy Velasquez Coach certifiée spécialisée en neurosciences

 

Peggy Velasquez, une « serial expat »

Peggy Velasquez est Coach et Formatrice professionnelle certifiée, spécialisée en neurosciences. Elle accompagne les particuliers, les expatriés et les jeunes adultes, en sessions individuelles ou collectives, en présentiel ou à distance.

La question de l’interculturalité, Peggy y est confrontée depuis sa plus tendre enfance. Expatriée dès l’âge de 9 ans avec ses parents, ensemble ils vont parcourir plusieurs continents.

 

 J’ai grandi dans des environnements culturels différents de mon pays natal, la France. Mon goût pour l’étranger et pour les changements prend racine dans l’enfance, période durant laquelle nous avons beaucoup voyagé avec ma famille et avons dû nous adapter à chaque déménagement. Nous avons vécu entre autres au Maroc et dans les DOM-TOM. J’en garde d’excellents souvenirs

La fièvre de l’étranger influence les choix d’études supérieures de la jeune femme. D’abord diplômée d’une Maîtrise en Commerce International, suivie d’une année aux Etats-Unis dans le cadre du programme Erasmus, Peggy Velasquez poursuit son cursus en DESS à l’IAE de Lille. Un diplôme qui s’articule sur 2 années, lui permettant d’étudier notamment une année à l’étranger, à Manchester.

Elle débute sa carrière professionnelle en Angleterre en tant que Responsable de zone à l’international, puis en France en tant que Consultante en vente et marketing mais aussi un temps comme professeure de français pour des étrangers.

Mariée à Carlos, ingénieur et Chef d’entreprise colombien rencontré en Angleterre, ensemble ils ont deux garçons, Gabriel et Sébastien.

 

 A la maison Carlos a toujours parlé espagnol aux enfants. De mon côté j’assurais le français. Durant nos premières années en couple, nous communiquions tous les deux uniquement en anglais. Avec le recul, je me dis avec beaucoup d’amusement et de tendresse envers mon mari, que si nous avions tous deux étés formés à l’interculturalité, nous aurions certainement pu éviter pas mal d’incompréhensions et de petits conflits au quotidien 

Après plusieurs années dans l’hexagone, l’envie d’ailleurs se fait sentir à nouveau. Carlos, à l’époque en poste chez Eiffage, décroche un contrat d’expatrié chez Bouygues International, basé à Cuba. La famille déménage et part s’installer sur l’île durant 3 ans et demi. Pour Peggy, il s’agit de sa première expérience en tant que femme d’expatrié.

 

 Ces années représentent pour moi une période de grand bonheur durant laquelle j’ai pu profiter pleinement de mes enfants. Nous avions une belle qualité de vie même si le contexte politique de l’île sous embargo avait des impacts importants sur nos vies. J’ai le souvenir que parmi les multiples challenges du quotidien, celui de trouver de la nourriture, souvent en pénurie, prenait beaucoup de place

A l’issue de ces trois années cubaines, Carlos obtient un poste au sein d’une filiale de Vinci. La famille déménage à nouveau et part s’installer cette fois-ci en Martinique. Pour Peggy, ayant déjà connu la Guadeloupe avec ses parents, cela représente une forme de retour aux sources.

 

 Je me suis sentie de suite chez moi. J’avais les codes 

Pourtant, un terrible accident va venir troubler le quotidien de la famille.  

 

Quand l’adversité marque le début d’une nouvelle vie

Après seulement une année installée en Martinique, Peggy subit un grave accident de Wakeboard. Sa colonne vertébrale est brisée. Heureusement la moelle épinière n’est pas touchée. La jeune femme reste 3 mois alitée, doit porter nuit et jour un corset et devra réapprendre à marcher.

 

 Ce fut pour ma famille et moi-même une période extrêmement difficile. Heureusement j’ai eu tout le soutien dont on peut rêver. Mes amies venaient me rendre visite régulièrement à la maison. Ne pouvant plus du tout bouger je me suis mise à écouter davantage. J’avais notamment deux très bonnes copines qui souhaitaient réorienter leur carrière professionnelle. Forte de mes expériences passées, j’ai commencé à les conseiller et à les accompagner dans leurs démarches. Ce fut comme un déclic pour moi. Après avoir passé des années à vouloir faire grandir l’activité économique de mes clients j’ai réalisé à quel point accompagner le développement des Hommes était pour moi source de fierté et de satisfaction. Grâce à mon accident, grâce à cette pause imposée à mon corps, j’ai eu le temps de réaliser ce pour quoi j’étais vraiment faite 

Peggy Velasquez, Coach en évolution et transition professionnelle

Peggy Velasquez Coach

 

Une fois rétablie, Peggy et sa famille rentrent en France, à Versailles.

Ce retour est marqué par une difficulté d’intégration pour Peggy.

 

 Nous avions choisi Versailles pour être proches du travail de Carlos qui avait eu l’opportunité d’un nouveau poste chez Eiffage. Ironie du sort et contrairement à Carlos, c’est moi la française installée dans mon propre pays qui ne me suis pas sentie chez moi. Je n’avais pas ou plus les codes. En tout cas pas ceux de Versailles. Je n’étais pas préparée 

Peggy se lance alors dans une formation chez LinkUp Coaching, le Centre Européen de Formation au Coaching Professionnel. Elle obtient une certification professionnelle reconnue et homologuée par l’Etat. Afin de compléter son expertise, la jeune femme se spécialise en neurosciences à l’Institut des Neurosciences Appliquées (INA).

 

 J’ai besoin de concret. J’aime savoir comment les choses fonctionnent. Détenir cette expertise en neurosciences me permet de bien connaître le fonctionnement de notre cerveau et d’améliorer l’accompagnement que je dispense à mes clients 

Selon l’organisme de formation canadien Coaching de Gestion, « les neurosciences sont beaucoup plus qu’un terme à la mode. Depuis déjà plusieurs années, la multiplication des recherches scientifiques sur le système nerveux et le fonctionnement du cerveau humain contribuent à développer des applications concrètes dans différents domaines, dont le coaching. Les travaux utilisant l’imagerie cérébrale permettent notamment de mieux comprendre les mécanismes liés au stress, à la peur et aux émotions qui freinent les clients dans leur processus et de développer des techniques de questionnement qui stimulent certaines régions du cerveau de façon à susciter la motivation et favoriser la mise en œuvre de leur plan d’action ».

Par la suite, Peggy crée son entreprise éponyme et entame sa nouvelle carrière professionnelle en tant que Coach.

Après plusieurs années à exercer en France, la famille s’expatrie à nouveau et part s’installer en Colombie. Cette fois-ci Peggy peut transporter dans ses bagages sa nouvelle activité nomade.

 

 Je peux aujourd’hui travailler dans le monde entier si je le souhaite. Cette flexibilité m’apporte confiance et sérénité 

Colombie et interculturalité

Arrivée en Colombie en 2020, Peggy se forme à l’interculturalité et s’associe à Expat Communication, le spécialiste de la mobilité des talents à l’international. Elle accompagne entre autres des collaborateurs des grandes entreprises du CAC 40 et leurs conjoints dans leurs projets d’expatriation.

 

 Selon moi une expatriation réussie passe par une formation avant le départ, un suivi pendant le séjour, mais surtout, un accompagnement au retour d’expatriation. Je constate que cette notion d’accompagnement au retour est bien souvent la grande oubliée des parcours d’expatriation 

Connaître nos biais culturels représente un atout majeur dans la qualité et l’efficacité des échanges avec nos interlocuteurs, surtout étrangers. Le Questionnement se pose comme fondation de l’interculturalité. Ce dernier implique une plus grande connaissance de soi, qui par effet miroir, engendre une plus grande curiosité envers l’autre.

 

 Pour illustrer ce que représentent nos biais culturels je prends souvent comme exemple une question très simple mais qui pour moi est révélatrice de nos différences culturelles : C’est quoi pour vous être à l’heure ?

« Si vous êtes originaires des pays nordiques, être à l’heure va certainement impliquer être en avance de 10 min. Si vous êtes français, être à l’heure voudra plutôt dire se présenter à l’heure pile, même si le quart d’heure toulousain, comme on aime l’appeler, sera toléré. Par contre, si vous êtes originaire par exemple des DOM-TOM, d’Afrique ou de Colombie, la notion de temps ne sera plus du tout la même. Arriver à l'heure convenue après 30min/1 heure ne sera pas forcément perçu comme offensant.

Cette question anodine, permet, si elle est posée, d’éviter des conflits potentiels : dans une relation interculturelle il est essentiel de prendre le temps de s’asseoir et d’échanger avec l’autre, de se questionner mutuellement. Comprendre sans juger comment chacun fonctionne permet de trouver un nouveau terrain d’entente, une nouvelle base de communication à la relation, un nouveau fonctionnement établi d'un commun accord, dans un cadre donné, avec des limites instaurées ».

 

L’importance du conjoint en expatriation

Forte de ses 8 ans d’expérience en Coaching et d’une vie entière à parcourir le monde, Peggy a certainement vécu tous les aspects d’une vie en expatriation.

Une expatriation représente un projet professionnel mais de manière plus large il incarne un projet de vie, un projet de couple, un projet de famille.

 

 De nos jours 70% des départs anticipés en expatriation sont liés au conjoint ; ces échecs coûtent un argent considérable aux entreprises. Ils brisent aussi des hommes, des femmes, des familles. Plus que jamais la solution réside dans l’accompagnement 

Peggy retrouve très souvent deux types de profils parmi ses clients : ceux qui souhaitent profiter de l’expatriation pour marquer une pause professionnelle et prendre le temps de découvrir des nouveaux domaines, et d’autres qui souhaitent travailler et/ou se reconvertir. Dans les deux cas « la peur du trou » est souvent très présente. Le trou représente les mois, les années où le conjoint n’est plus en activité professionnelle.

 

 Mon rôle est d’accompagner ces personnes afin qu’elles puissent mettre en place des stratégies et trouver leur voie dans un contexte interculturel donné 

L’interculturalité ne se limite pas au monde de l’entreprise. Elle existe aussi bien au sein des couples, des familles, des amitiés, des rencontres. Nous vivons dans un monde de plus en plus digitalisé. Nous sommes quotidiennement aidés par la technologie : traducteurs, IA (intelligence artificielle), ChatGPT, réseaux sociaux…nous pouvons tous parler la même langue si nous le souhaitons, que l'on soit basé à Paris, à Tokyo, à Londres ou au Caire ; mais parlons-nous vraiment pour autant le même langage ?

L’interculturalité apporte de nouvelles connaissances : mieux se connaître pour mieux se comprendre. Mieux se comprendre pour mieux concevoir l’autre. Comprendre nos similitudes et différences pour mieux vivre ensemble.

 

Peggy Velasquez intervient également auprès de l’association Envol 78, spécialisée dans le retour à l’emploi des femmes après un arrêt prolongé. Elle travaille aussi avec Génération 15-25 dont l’objectif est d’aider les jeunes à mieux se connaître pour mieux choisir. Elle est également référencée chez Expat Pro, un réseau de spécialistes destiné aux expatriés. Peggy est aussi membre de la CCI en Colombie.

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