Iván Duque, du Centre démocratique, devient le nouveau chef d’Etat avec 54% des suffrages. Son opposant, Gustavo Petro, rassemble lors de cette élection présidentielle, 41.7% des voix. Ce duel inédit marque le retour de la droite uribiste pour les quatre prochaines années.
C’est une victoire pour Iván Duque Marquez. Ce dimanche 17 juin 2018, le candidat du Centre démocratique devient le 60ème président de Colombie. A 41 ans, il est le plus jeune Président de la République, et ce depuis 1872.
Cette élection est marquée par une participation record. Lors du second tour, 52% des citoyens se sont déplacés jusqu’aux urnes. Soit près 20 millions d’électeurs sur les 36 millions appelés à voter. Pour rappel, ils étaient 53% au premier tour.
Iván Duque, 41 ans, dauphin du très populaire Alvaro Uribe [président de 2002 à 2010], se voit donc confier par le peuple colombien un mandat de quatre ans. Une de ses promesses de campagne : modifier de “manière structurelle” l’accord de paix signé en 2016 avec les Farc. «Cette paix dont nous avons rêvé, demande des rectifications, pour garantir vérité, justice et réparation, » a déclaré le nouveau chef de l’Etat. Il compte notamment revenir sur les réformes agraires et les peines de prison pour les anciens guerreros
Dans son programme, cette figure de la droite dure colombienne prévoit de diminuer les dépenses publiques et de baisser les impôts, pour attirer davantage d’investisseurs étrangers.
Con humildad y con honor quiero decirle al pueblo colombiano que voy a entregar todas mis energías por unir a nuestro país. No más divisiones. Queremos un país con todos y para todos. #GraciasColombia?? pic.twitter.com/SnpKIaLUTV
— Iván Duque (@IvanDuque) June 18, 2018
L’ex-sénateur succède ainsi à Juan Manuel Santos, Président sortant, à la tête du pays depuis huit ans. Un maximum de deux mandats consécutifs étant prévu en Colombie, le prix Nobel de la paix n’a donc pas pu se représenter.
54% des voix pour le candidat du Centre démocratique : un score qu’il doit à la “maquinaria”, un groupe d’élites qui le soutient. Celle-ci lui assure “une force financière, sociale et numérique très importante”, selon Sergio Coronado, ex-député des Français de l’étranger et observateur assidu de la politique colombienne [lire aussi son interview].
La défaite de Gustavo Petro
L’ancien maire de Bogota n’ira pas jusqu’au Palais Nariño. Gustavo Petro, de la Colombie humaine, rassemble près 8 millions des suffrages. Il arrive en tête dans la capitale et dans les départements Atlántico, Nariño, Cauca, Chocó, Vaupés, Sucre, Putumayo et Valle. Un score important, alors que pour la première fois dans l’histoire colombienne, la gauche réussit à se qualifier pour le second tour.
Sergio Fajardo, classé en troisième position le 27 mai dernier, et Humberto de la Calle, deux candidats faisant la promotion de la paix, ne se sont pas ralliés à Gustavo Petro. Un (non) choix qui a finalement profité au candidat du Centre démocratique.
Quelques minutes après les résultats, Gustavo Petro s’adresse à ses militants. Dans la salle du Centre des conventions de Bogota, le candidat de la Colombie humaine salue “un fait historique”. “Nous sommes désormais la seconde force politique du pays”, annonce-t-il au côté de sa vice-présidente, Angela Robledo.
La bataille est loin d’être terminé pour la “Colombia humana”. En ligne de mire : les élections municipales de 2019. “ Nous pouvons remporter de nombreuses villes dans le pays à condition d’être unis.”