6 jours, 140 films et plus de 500 projections au Festival International de Cinéma de Carthagène des Indes. Le FICCI s´est achevé la semaine passée. Les élèves du Lycée français de Cali et Lepetitjournal.com vous propose une sélection des films à retenir.
Cocote
Nelson Carlo de los Santos Aria (République Dominicaine) / Meilleur film de la sélection officielle fiction
Un chrétien évangéliste revient dans le village de son enfance pour les funérailles de son père défunt. Il doit participer à des rites religieux qui contreviennent à ses croyances. Très vite, il doit faire face à la pression de sa famille qui lui demande de venger la mort de son père.
Les Héritières
Marcelo Martinessi (Paraguay) / Prix de la critique internationale
Chela and Chiquita viennent toutes deux de familles aisées d'Asuncion. Elles ont été ensemble pendant plus de 30 ans, puis leur situation financière se détériore. Lorsque Chiquita est envoyée en prison, Chela se voit obligée d'affronter une nouvelle vie provoquant une révolution profonde, intime et personnelle.
Amanecer
Carmen Torres (Colombie) / Prix de la sélection officielle du cinéma colombien
Carmen a toujours su qu'elle avait été adoptée. Elle décide de partir à la recherche de sa mère biologique. Elle espère que ce retour vers ses racines lui permettra de cesser de souffrir du décès de sa mère adoptive et de récupérer ces souvenirs qui s'envolent.
Matar a Jesús
Laura Mora (Colombie) / Prix du public EGEDA
Un "sicario" tue le père de Paula en Medellin. Cette perte la conduit à se lancer à la recherche de l'assassin, jusqu'à rencontrer une réalité qui prend un sens totalement nouveau. Le désir de vengeance s’estompe, et laisse place à des sentiments plus doux : empathie, gentillesse et même amitié.
Leurs films préférés
Ce festival a rassemblé des centaines de personnes travaillant dans le cinéma, de Colombie, d'Amérique latine, et même de France ! (voir notre interview avec Julia Maura, réalisatrice française et son film Galatée a l'infini). Un événement avec des films et des conférences de qualité. Un point noir : "le FICCI est surtout fait pour les professionels du cinéma qui viennent d´autres villes ou d´autres pays, trop peu d'activités sont destinées aux Carthagénois" regrette Diego, étudiant à Carthagène.
Depuis 4 ans, Karine Ithurria, enseignante au lycée français Paul Valéry de Cali organise la participation d'un groupe d'élèves au FICCI “c'est important d'éveiller les élèves au cinéma d'art et d'essai, nous organisons aussi au sein du Lycée un projet de court métrage. Depuis deux ans des élèves et des enseignants du Lycée français Louis Pasteur de Bogota participent au festival a nos côtés”. Nicolás et Sofía de Cali ont partagé avec nous leurs impressions sur leurs films favoris.
Nicolás Velasco (1ère Littéraire) / Virus tropical, Santiago Caicedo (Colombie)
« J’ai beaucoup aimé le film Virus tropical. C´est une adaptation cinématographique du roman graphique éponyme de l'illustratrice colombo-équatorienne Paola Gaviria. Il retrace sa naissance, son enfance puis son adolescence. Petite fille, elle est le témoin d’une série de crises dans sa famille qui forge sa personnalité. Adolescente, elle doit lutter pour son indépendance dans un contexte où stéréotypes et apparences dominent. L’histoire est simple mais complexe à la fois. C’est le parcours d’une jeune fille qui pourrait être celui d’une amie, ou même le nôtre. Le réalisme des problèmes et des évènements m’a semblé très attrayant, on peut facilement s’identifier au personnage. En plus, une partie de l’histoire se passe à Cali ! Pendant le FICCI, j’ai pu voir plusieurs films colombiens qui, j’espère, sortiront bientôt dans les salles de ciné colombiennes. C’est la première année que je participe à ce festival, j’espère pouvoir revenir l’an prochain. »
Sofía Quintero (1ère Littéraire) / As Boas Maneiras, Marco Dutra et Juliana Rojas (Brésil)
« C’est la première fois que j’assiste au FICCI. J’ai découvert avec étonnement le talent de plusieurs réalisateurs colombiens et latino-américains, et j’ai pu voir des films qui ne seront peut-être jamais projetés dans d’autres salles. J’ai aussi apprécié la possibilité de pouvoir parler avec les réalisateurs de certains films après les projections. J’ai particulièrement aimé le film As Boas Maneiras. Le film nous raconte l’histoire de Clara, une infirmière embauchée comme employée de maison et nourrice chez Ana, une jeune femme enceinte. La relation entre les deux femmes devient de plus en plus proche jusqu´à la naissance du fils d’Ana, Joel, qui changera le cours de leurs vies. J'ai beaucoup apprécié l’esthétique du film, en particulier le traitement des couleurs utilisées dans les décors. Quoique film d’horreur gore, il m’a semblé vraiment rafraîchissant par rapport à d’autres films et m’a rappelé Rosemary’s Baby de Roman Polanski, ou Grave de Julia Ducournau. De plus l’horreur y est parodié avec humour. Le film propose en outre une critique de notre société, en particulier du racisme et des discriminations socio-économiques. »
Nous au Petit Journal de Bogota, on a eu un coup de coeur sur In the Fade, un film pour lequel l'actrice allemande Diane Kruger a remporté le prix de d´interprétation du festival de Cannes.
In the Fadem / In the Fade
Fatih Akinm (France, Allemagne)
La vie de Katja s'effondre lorsque son mari et son fils meurent dans un attentat à la bombe. Après le deuil et l'injustice, viendra le temps de la vengeance.
D'autres ont profité du festival pour revoir des classiques, comme le film français Microcosmos (1996) qui était à l'affiche du FICCI. Fabien, Français et chef opérateur de documentaires basé à Medellin, nous confie : “c'était magique de revoir ce film, c'est un des premiers souvenirs de cinéma de mon enfance”.
On ne vous prive pas de revoir la bande annonce de ce film exceptionnel dont les acteurs principaux ne sont autres que des insectes !
Microcosmos / Claude Nuridsany et Marie Pérennou (France)
*Notre série d'articles sur le FICCI est réalisée en partenariat avec l'Hotel Avienida Buenos Aires de Carthagène.