La corruption est une caractéristique qui fait tâche pour l'image de marque espagnole. Mais les multiples cas de corruption qui ont éclaté au grand jour ces dernières années, et qui ont impliqué des personnes haut placées, ont sérieusement endommagé la confiance accordée aux politiques et dirigeants espagnols.
(photo domaine public) Le conseil général espagnol du pouvoir judiciaire (CGPJ) a mis en place un référentiel qui répertorie le nombre de procédures judiciaires actuellement en cours en Espagne pour des délits de corruption. Le Repositorio de datos sobre procesos por corrupción offre en toute transparence une visibilité sur le nombre d'investigations en cours, de condamnations à sentence ferme ainsi que de personnes détenues pour corruption. Une carte interactive est disponible pour observer la répartition des personnes supposément corrompues par région. Les données sont présentées et actualisées trimestriellement.
399 condamnations en 5 trimestres
Selon les données du CGPJ, un total de 1.378 personnes ont été envoyées devant un juge dans 166 cas de corruption sur une période de cinq trimestres, du 1er juillet 2015 au 30 septembre 2016. Il s'agit de fonctionnaires, de dirigeants politiques ou de responsables publics, qui sont accusés de détournements d'argent public, de fraudes ou encore de trafic d'influences. Sur cette même période, on recense 399 personnes condamnées par une sentence ferme et 89 personnes incarcérées.
La Catalogne représente 22% des cas recensés
La Catalogne remporte la palme de la région au plus grand nombre de personnes jugées pour corruption avec 303 accusés. Cela represente le double du nombre de cas recensés en Andalousie (153), la seconde région de ce classement, suivie de Madrid avec 145 cas de corruption répertoriés. Il faut dire que non seulement la Catalogne a connu de nombreux cas de corruption, mais elle a surtout connu des cas très médiatisés ainsi que de nombreux scandales. On peut citer entre autres exemples celui de l'ancien président de la Generalitat de Catalunya Jordi Pujol, inculpé avec tout son clan familial dans une affaire de fraude fiscale de plusieurs millions d'euros et impliqué dans diverses affaires de corruption ; celui de l'ancien maire de Lloret del Mar pour des relations intéressées avec des entrepreneurs russes ; le cas CARIC (Comisión de Ayuda a la Reconversión Industrial de Catalunya) qui impliquent onze anciens conseillers du gouvernement catalan dans une affaire de détournements de fonds ; ou encore le cas de l'Instituto Nóos créé à Barcelone et impliquant le mari de l'infante Cristina.
Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 18 janvier 2017
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