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INTERCULTUREL - Une architecture aux fondations franco-thaïlandaises

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Wisit Jivakul est diplômé de l'université Silapakorn et de l'Ecole d'architecture de Tolbiac à Paris (Photo Emmanuelle MICHEL)
Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 19 novembre 2008, mis à jour le 1 octobre 2023

Les voyages forment la jeunesse? et les métiers aussi. Deux architectes thaïlandais formés entre Bangkok et Paris nous racontent comment ils ont bénéficié dans leur activité professionnelle de la combinaison de deux approches différentes de l'enseignement de leur métier. Rencontre

De la France à la Thaïlande, l'enseignement de l'architecture suit des perspectives très différentes. Et ce n'est pas forcément plus mal ! Surtout pour ceux qui ont la chance d'étudier dans les deux pays, comme Wisit Jivakul et Pongkwan Lassus, deux architectes thaïlandais en pleine activité formés à Paris et à Bangkok. Selon eux, le cursus français met l'accent sur la théorie et la créativité, tandis que l'enseignement thaïlandais insiste sur les techniques de construction : un double enseignement tout à fait complémentaire.

Première divergence de base, celle des techniques de construction. "On ne construit pas une maison de la même manière en France et en Thaïlande, explique Wisit Jivakul, diplômé de l'université Silapakorn et de l'Ecole d'architecture de Tolbiac, à Paris. Ici, il y a beaucoup d'eau dans le sol, ça bouge. Les piliers et les fondations sont donc des éléments très importants, qui coûtent cher. En France, ce sont les murs qui tiennent les bâtiments".

De manière générale, l'orientation est plus théorique en France, plus technique en Thaïlande. "En France, on donne plus à réfléchir sur un projet, sur un concept, ainsi que sur la culture générale. A l'inverse, les professeurs thaïlandais insistent beaucoup sur le dessin et la production", souligne Pongkwan Lassus, qui a complété sa formation à Silapakorn par celle de l'école de Paris Villemin. Wisit pointe d'ailleurs les lacunes techniques de certains étudiants français qu'il accueille en stage dans son cabinet, moins au point que les Thaïlandais sur les plans par ordinateur et les techniques de construction.

En tout cas, tous deux ont beaucoup apprécié la place laissée à l'imagination et à la créativité dans l'enseignement français.

L'Etat thaïlandais considère peu ses architectes

Une fois sur le marché du travail, les deux professionnels ont constaté que le rapport entre l'architecte et ses clients différait également : les clients thaïlandais n'ont pas toujours une idée claire de ce qu'ils veulent, l'architecte doit donc arriver avec de nombreuses propositions en poche. Paradoxalement, les Thaïlandais semblent moins ouverts aux audaces architecturales. "Les clients français sont très pointilleux, c'est difficile de travailler avec eux, précise Pongkwan. Mais lorsqu'on leur apporte une nouvelle idée, ils l'acceptent. Les Thaïlandais sont moins attentifs aux détails, mais ils ont souvent des idées préconçues sur la manière dont l'ensemble doit être fait. On doit se plier à leurs désirs".

Leur familiarité avec le style européen constitue une valeur ajoutée pour ces architectes formés en France, alors que beaucoup de leurs confrères thaïlandais ont étudié aux Etats-Unis. Wisit Jivakul a ainsi été chargé de réaliser les magasins européens d'une grande société italienne.

Mais les architectes thaïlandais souffrent du manque de considération de l'Etat. "L'Etat ne nous aide pas du tout. Il ne réalise pas que l'architecture joue un rôle dans l'image du pays", regrette Pongkwan, pour qui ce désintérêt de l'Etat laisse une brèche ouverte à la corruption. Les bâtiments gouvernementaux et les temples peuvent en effet être bâtis en l'absence de permis de construire, c'est-à-dire sans supervision d'un architecte et sans contrôle de l'utilisation des fonds ou des donations.
 

Emmanuelle MICHEL mercredi 19 novembre 2008

Contact
Wisit Jivakul : E-mail : cliquez ici Website : www.lemotif.com
Pongkwan Lassus : E-mail : cliquez ici Website : www.neovistadesign.com 

L'ASA soutient la promotion de l'architecture dans le royaume
Forte de 8000 membres à travers le pays, l'Association des Architectes Siamois organise chaque année un salon au mois de mai. Les fonds récoltés servent à financer toutes sortes de projets pour les professionnels de l'architecture : formation continue, publication d'un magazine, organisation d'un forum international. L'ASA est également très investie dans les actions de protection du patrimoine architectural. Elle remet des trophées dans ce domaine depuis 25 ans, finance des projets étudiants, et tient des séminaires à ce sujet.

www.asa.or.th (en thaï, à l'exception des pages sur la protection du patrimoine ("Conservation Directory")

Rencontres entre étudiants intéressés par la France dans une ambiance amicale
Vous êtes intéressés par la France et envisagez de partir étudier en France ? "Study in France Get-together - Come, meet &learn more about Business studies"est un nouveau type de rencontres informelles entre étudiants dans une ambiance amicale. Vous pourrez discuter autour d'un verre avec des anciens étudiants thaïlandais qui ont étudié en France et poser toutes vos questions à l'équipe CampusFrance/Study in France à propos du système éducatif, des bourses ou de la vie étudiante en France.
Rejoignez-nous le mercredi 26 novembre à 17h au Café 1912 de l'Alliance Française (29 Thanon Sathorn Tai) pour la première édition de cet évènement en compagnie de Mme Nikki Harle, coordinatrice marketing de l'EDHEC business school (
www.edhec.edu).
Merci de confirmer votre participation en répondant à l'adresse
bangkok@campusfrance.org.
L'Equipe Study in France :

Anne-Sophie Libert (Campus France) Anne-sophie.LIBERT@diplomatie.gouv.fr 02 627 21 12
Caroline Cochet (coopération universitaire).Caroline.COCHET@diplomatie.gouv.fr 02 627 21 18

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Publié le 19 novembre 2008, mis à jour le 1 octobre 2023

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