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MANIF – Ultimatum dépassé, les résidents conseillés de rester chez eux

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

L'évacuation et l'ultimatum donné aux manifestants par le gouvernement a été dépassé et nombre d'entre eux ont décidé de ne pas partir. Actuellement, des avertissements sont encore lancés aux Chemises rouges alors que les autorités ont annoncé qu'une opération de dispersion était en préparation. Ces dernières conseillent aux résidents de rester chez eux et de ne pas se déplacer sur la voie publique

Les autorités thaïlandaises ont promis de dégager le vaste de site de rassemblement au carrefour Ratchaprasong "dès que possible" alors que la date limite donnée par le gouvernement aux Chemises rouges vient d'être dépassée. Les manifestants avaient été ordonnés de quitter le secteur d'ici 15h00. "L'opération de dispersion sera exécutée dès que possible", a déclaré Satit Wonghnongtaey, ministre attaché au bureau du Premier ministre. "Le Centre de résolution des situations d'urgence (CRES) va s'expliquer au public une fois que l'opération sera terminée", a-t-il ajouté. "Les autorités feront tout leur possible pour informer les Rouges qu'ils doivent partir, avec des messages radios, des annonces avec les haut-parleurs de la police et des prospectus". Certains ont d'ailleurs d'ores et déjà été jetés sur le site de manifestation depuis un avion militaire, qui a été visé par des fusées artisanales lancées par les manifestants. Le gouvernement a de plus diffusé trois fois un avertissement à la télévision, ordonnant une évacuation immédiate aux Chemises rouges. Ceux qui restent font face à deux ans d'emprisonnement, précise le message, ainsi que des attaques de la part de "terroristes" présents sur le site de rassemblement.

Les Rouges refusent l'évacuation
Les autorités avaient annoncé hier qu'elles enverraient la Croix rouge pour organiser l'évacuation des femmes, enfants et personnes âgées qui souhaitaient partir, grâce à des bus garés près de National Stadium. Mais la foule ne s'est pas précipitée pour partir, alors que nombreux sont ceux qui ont décidé de se réfugier dans le temple de Pathum Wanaram, à proximité, sans pour autant partir. Derrière une barricade des Rouges sur le bord du camp, qui s'étend toujours sur plusieurs kilomètres, Vinit Virangtong, 43 ans, traine une valise plus profondément dans la "zone de danger". "Je reste ici mais je rentre à l'intérieur, déclare-t-il, la situation est maintenant dangereuse. Ils tirent jusqu'ici et ce n'est pas sûr".

Seh Daeng officiellement mort, le dialogue de sourd continue
Par ailleurs, le major-général et supporter des Rouges Khattiya Sawasdipol, aussi connu sous le nom de Seh Daeng, a été déclaré officiellement mort à l'hôpital ce matin après une baisse-soudaine de la pression sanguine. Il avait été blessé par un tir à la tête dans la soirée du jeudi 13. Le bilan des trois derniers jours de violence est pour l'instant de 36 morts et 244 blessés, ont déclaré les autorités.
Le BTS et le MRT sont toujours fermés aujourd'hui, tandis que de nombreux secteurs de la ville sont inaccessibles – dont le quartier financier de Silom – car trop dangereux.
L'un des dirigeants des Chemises rouges, Nattawut Saikua, a par ailleurs déclaré ce matin qu'ils étaient près à entrer dans des négociations sous deux conditions : le retrait des troupes autour du site de manifestation et une médiation de la part des Nations Unies. "Nous voulons l'ONU car nous ne croyons pas que nous recevrons justice de la part des organisations en Thaïlande", a annoncé Nattawut. Le gouvernement a en partie rejeté cette offre, en demandant au travers de son porte-parole, Panithan Wattanayakorn, l'arrêt pur et simple du rassemblement des Chemises rouges : "Les Chemises rouges doivent arrêter leur rassemblement à Ratchaprasong et arrêter de créer des émeutes et les attaques sur les troupes et les personnes innocents", a-t-il prévenu.

Attaques à la roquette sur le Dusit Thani
Durant la nuit, l'hôtel Dusit Thani, qui surplombe le parc Lumpini, a été la cible de tirs et de tirs de roquettes. Les clients se sont précipités au rez-de-chaussée après que le personnel les a prévenus que l'hôtel faisait l'objet d'une attaque, selon un journaliste de l'AFP qui se trouvait à l'intérieur. Il semblerait que deux roquettes aient été lancées sur les 17e et 21e étages, tandis que les clients ont été évacués et l'hôtel fermé à midi.
L'escalade de la violence a transformé certains quartiers de la ville en zones interdites où les soldats utilisent des balles réelles contre les manifestants anti-gouvernementaux, qui bloquent toujours des routes avec des pneus et contrattaquent avec des armes artisanales.

Les autorités thaïlandaises conseillent fortement aux résidents des quartiers à proximité des affrontements de rester chez soi et d'éviter d'être sur la voie publique à partir de ce début d'après-midi. L'ambassade de France a quant à elle décidé d'étendre la fermeture du lycée français international de Bangkok à toute la semaine. L'ambassade de France recommande toujours aux personnes vivant autour des quartiers situés près des zones de manifestation de rester chez elles, ou de faire preuve d'une extrême prudence en cas de déplacement, en particulier de nuit.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) lundi 17 mai 2010

Voir les Conseils aux voyageurs de l'Ambassade France à Bangkok (16/05/2010)

Numéros utiles :
Ambassade de France : 02 657 51 00
Police Secours : 191
Pompiers : 199
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BTS Skytrain (Bangkok Mass Transit System) : 02 617 7340
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Police touristique : 1155
Association générale d'assurance : 1356
Thai Airways International : 02-356-1111
Aéroport de Suvarnabhumi : 02-132 -1888

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Publié le 17 mai 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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