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DOPAGE – Le sport néo-zélandais est "pur"

Écrit par Lepetitjournal.com Auckland
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 février 2013

 

Il est 10h30 lorsque le directeur Graeme Steel de la première agence anti-dopage de Nouvelle-Zélande, Drug Free Sport New Zealand, entame son entretien avec une Commission d'enquête parlementaire.

Face au scandale qui touche le monde du sport australien, le gouvernement de John Key a demandé qu'une enquête révèle les initiatives pour lutter contre le dopage en Nouvelle-Zélande. Sous la houlette du ministre des Sports Murray McCully, les organes de lutte anti-dopage ont été sommés de fournir des éléments sur le dopage en Nouvelle-Zélande. Encore faudrait-il que celui-ci existe.

Le 7 février, la "Australian Crime Commission", une agence gouvernementale chargée de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme, le trafic de stupéfiants et le blanchiment publie un rapport accablant et mettant en cause tous les sports, rugby compris, en les accusant de dopage. Fait encore plus marquant, elle dénonce le crime organisé qui sévit dans le monde du sport : "Organised criminal identities and groups are active in the trafficking of PIEDs (drogues augmentant la performance) that are being used by elite athletes in Australia."

Sont cités pêle-mêle, les hormones de croissance, l'insuline, les anabolisants. Aucun nom n'est cité, aucune équipe, aucun sport en particulier. Tous les sports sont concernés et l'affaire est toujours d'actualité.

Rien à signaler. Pour l'instant.
Graeme Steel a déclaré à la Commission qu'il n'y avait aucune preuve d'une recrudescence de l'usage de drogues dans le sport professionnel ou amateur en Nouvelle-Zélande. Le PDG a eu des mots prudents en ce qui concerne les révélations en Australie. Pour lui "rien n'indique qu'une utilisation généralisée, telle que suggérée,  soit effective en Australie. Mais c'est une investigation toujours en cours. Il existe toujours une appréhension d'une inattention de notre côté, et ceci (l'affaire australienne) est une bonne occasion pour? regarder d'un peu plus près."  

La vigilance prime du côté néo-zélandais alors que les athlètes Kiwis vantent parfois leur bonne santé et leurs entraînements en plein air, au contact des paysages naturels. Lacs,  parcs, océans, forêts, ne manquent pas, et ces infrastructures "naturelles" expliquent selon eux en partie leur réussite. Face à la robustesse du marché des drogues dopantes et l'émergence de moyens de plus en plus sophistiqués pour les dissimuler, aucune conclusion ne peut être rendue avant enquête. Monsieur Steel a assuré à la Commission d'enquête parlementaire que l'agence Drug Free Sport New Zealand allait coopérer avec la police pour tenter de déceler la présence de gang, type crime organisé comme en Australie, dans le trafic de stéroïdes et autres drogues dopantes illégales. Il a par la suite avoué son inquiétude face à une possible généralisation de l'usage de stéroïdes dans les salles de gym.

Le "protein shake", puis les stéroïdes ?
La plus grande menace de dopage pourrait donc provenir d'autre part, d'une sphère plus vaste et presque intouchable à grande échelle et pour laquelle il n'existe pas de contrôles. Les salles de gym locales. La seule compétition est sur les plages lorsqu'on s'exhibe. Ainsi, "je ne parle pas de l'univers sportif. Mais je veux dire au sein même des communautés. Il semblerait y avoir une tendance autour des salles de gym de mieux paraître, d'être le plus beau, la plus belle; et c'est là que les stéroïdes peuvent aider." Avant de poursuivre "nos athlètes côtoient ces personnes" qui ne subissent aucun contrôle et exhibent une musculature qu'ils ont l'air d'acquérir sans grand effort. Par la suite, ils constituent une menace car leurs prises de stéroïdes rend la chose attrayante par sa facilité. La visite journalière à la gym peut muscler une addiction pour sa silhouette, la créer ou la renforcer tel l'emploi d'haltères, et nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à se doper pour "augmenter" la beauté de leur corps.  

L'influence pour les sportifs peut s'avérer néfaste. C'est l'inquiétude de Steel."Le danger pour nous est que ces actions engendrent une augmentation des importations de stéroïdes dans notre pays, et les athlètes fréquentent les mêmes salles de gym et il existe une possibilité qu'ils se voient impliqués délibérément ou non, dans ce genre de prises."

Filip Milo (www.lepetitjournal.com/auckland) mercredi 20 février 2013

le petit journal auckland
Publié le 20 février 2013, mis à jour le 20 février 2013

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