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BONNES TABLES - Ostria : très loin d’Athènes, le temps s’arrête

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Voici une adresse à garder précieusement pour vos prochaines vacances en Crète : Ostria. On y arrive presque par hasard, par une piste qui longe une plage sauvage

Ce sont les hamacs qui, en premier, m'ont charmée. Tissus multicolores tendus entre deux tamaris, un peu en surplomb de la mer Libyenne. Une petite maison construite juste au dessus de la plage, entourée d'un vieux muret de pierre. Quelques arbres prodiguent leur ombre dentelée, cinq ou six tables de bois peintes et repeintes offrent le couvert, le reste est dévoué au repos : jeu de tavli, chaise longue, vieille table de ping-pong, et même une cabane de planche multicolore dans un arbre ! Quelques chats recherchent le meilleur coin d'ombre, et au fond de la cour, un cheval de son ?il tout rond observe le monde d'un regard monotone. C'est bon de prendre le temps. (Photo LPJ)

Délices et paresse
Babis habite ici tout l'été, de Pâques à fin octobre. Il possède deux petites chambres qu'il loue, et quand il vient prendre la commande, il s'assoit nonchalant à votre table et vous explique ce qu'il a choisi de vous apporter. On ne peut qu'acquiescer devant l'absence de carte. Très peu de choix, en fait : cela se résume presque au plat du jour, mais c'est rien que du bon. Pendant qu'il note, je vois, de la table en contrebas, se lever deux femmes pour aller se servir elles-mêmes au barbecue de la cour. En croisant mon air étonné, le patron m'explique dans un petit soupir : "Elles connaissent ma paresse, elles préfèrent se servir elles-mêmes". Et en nous apportant les verres, il rajoute : "c'est moi qui lave, alors je vous mets un seul verre pour le vin et l'eau, cela ira, n'est-ce pas ?" Bien sûr que cela ira. Tout est dépareillé et les assiettes fleuries regorgent de bonnes choses, comme un ragout de porc aux poireaux ou de la chèvre aux tomates.
Babis vous apporte cela avec le sourire patiné de celui qui voit passer les jours au gré des vagues. Ici les regards se croisent et se sourient. On a la notion que, soudain, on a réussi l'impossible : arrêter le temps, contempler sans se presser les vagues d'une mer sauvage et bleu profond, loin de tout. On y resterait bien un peu plus, chez Babis, mais déjà il faut reprendre la piste, soulever un peu de poussière pour retrouver la civilisation. Dommage.
Ostria, c'est pour celui qui aime les choses simples, un petit coin de paradis égaré sur terre. On s'y sent bien, parce que pour un instant on oublie qu'on se trouve dans une taverne. On a finalement l'impression d'être invité par le maître de maison et de partager sa table.

Les plus : les hamacs tendus entre les tamaris
Les moins : si loin de la civilisation? Compter environ une heure depuis Héraklion, sur la côte sud.

Fabienne Burguière (Ostria, à 1.200 m du village de Lenda, sur la mer Libyenne, en Crête.
Tel : 69 733 114 93
Ouvert de début avril à fin octobre tous les jours. Deux chambres sont à louer.
www.lepetitjournal.com) jeudi 24 juillet 2008
(rediffusion)

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 24 juillet 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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