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Naïma M’Faddel (LR) : « Aucun de mes compatriotes ne doit se sentir isolé »

Naïma M’Faddel (LR) : « Aucun de mes compatriotes ne doit se sentir isolé »Naïma M’Faddel (LR) : « Aucun de mes compatriotes ne doit se sentir isolé »
Écrit par Lepetitjournal.com Abidjan
Publié le 20 mai 2022, mis à jour le 24 mai 2022

Dans la perspective des prochaines élections législatives (à partir du 27 mai en ligne, 5 et 19 juin 2022 dans les urnes), lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger.
Naïma M’Faddel, candidate à la 9ème circonscription pour Les Républicains (LR), a répondu à nos questions.

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives de la 9e circonscription ?

Je suis une femme engagée depuis de longues années au service de la France et de la République. D'abord, mon investissement s'est axé autour des questions sociales et culturelles, essentiellement en tant que coordinatrice de centres sociaux. Puis je suis devenue déléguée du préfet des Yvelines que j'ai représenté auprès des collectivités. Depuis 2018, je suis conseillère à la présidence de la région Ile-De-France où j’ai pu favoriser des actions autour de l’entreprenariat des femmes et des jeunes, en collaboration avec les collectivités, l’État et des associations. J'ai également des affinités particulières et familiales avec la région Maghreb-Afrique de l'Ouest, qui me permettent de connaître parfaitement le contexte et l'environnement dans lesquels évoluent nos compatriotes Français expatriés. A la lumière aussi des difficultés que rencontrent mes enfants, mes proches, j’ai souhaité mettre aujourd’hui mes expériences et mon engagement au service des Français de cette circonscription.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Ma candidature dans la 9e circonscription est une continuité naturelle de mon parcours. Mes relations avec cette circonscription sont bâties de longue date sur des liens profonds, amicaux et familiaux mais aussi associatifs, tissés dans de nombreux pays d'Afrique, notamment au Maroc, au Sénégal, en Algérie, en Côte d'Ivoire et en Tunisie. Une partie significative de ma famille est expatriée en Afrique. Depuis bientôt trois décennies, deux de mes enfants sont installés au Maroc et j’y ai des enfants scolarisés. C’est grâce à mes racines, à cette présence, à mes nombreux voyages, à mon installation au Maroc et aux liens permanents que j’entretiens avec cette circonscription, que je suis pleinement consciente des enjeux et des difficultés économiques, culturelles et sociales inhérentes à l’expatriation.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

Je connais cette circonscription en raison de mes attaches familiales et aussi grâce à mon engagement associatif. Par ailleurs, dans tous les postes que j’ai occupés en tant que déléguée du préfet et conseillère au cabinet de la présidence la Région Ile de France, ainsi qu’en tant qu’élue, j’ai impulsé des politiques dans les domaines de la culture, de l’éducation et de la formation professionnelle sans oublier l’entreprenariat des femmes et des jeunes. En tant que Maire-adjointe à Dreux de 2014 à 2020, j’ai pu développer l’action économique de la commune, renforcer son rayonnement culturel et permettre aux plus fragiles d’avoir accès aux soins. Ces expériences des dossiers en lien avec l’Etat me permettent d’avoir une connaissance fine et efficace de l’action publique comme des attentes des Français en direction des services publiques et de la solidarité républicaine auxquels eux aussi ont droit.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Voilà mon objectif : aucun de mes compatriotes ne doit se sentir isolé, ne sachant à qui s’adresser. Cette circonscription est une zone très étendue et demande une attention accrue car les Français de l’Etranger ne sont pas des Français de seconde zone mais des Français à part entière. Ils sont la France et ils sont nos ambassadeurs au quotidien. Les Français de l’étranger contribuent au rayonnement de la France. Avec les différentes instances représentatives et les instances consulaires, je mettrai en place un maillage généralisé afin, qu'en cas de problème, ils puissent trouver une réponse, 24/24h. J’en suis capable et j'ai pu le démontrer tout au long de mon mandat d’élue à Dreux et lorsque j’étais déléguée du Préfet.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Les Français vivant à l’étranger sont les ambassadeurs de notre pays. Ils incarnent l'esprit français, ils représentent tout ce que la France véhicule dans le monde, ses valeurs, sa culture et son histoire et en cela, ils sont de véritables passeurs qui font vivre notre pays au-delà de ses frontières.

Ils sont une richesse sur laquelle notre nation doit s’appuyer pour que la France renforce et enrichisse cette relation affective, fraternelle et si singulière que nous avons avec l’Afrique francophone. Une fois qu'on a dit cela, il faut aussi prendre conscience des difficultés qu'ils rencontrent au quotidien et qui ne sont toujours pas réglées voire qui s’aggravent. Depuis 10 ans, nos gouvernants sont allés de renoncements en abandons, sans le moindre scrupule et en piétinant au passage ce principe cardinal d'égalité entre les citoyens.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

Prenons encore la question de l'éducation et de la scolarité. Vous savez, j'ai grandi à l’ombre de ce principe constitutionnel fondamental qui fait de notre école républicaine une école gratuite pour tous. C’est grâce à cette école gratuite et laïque que j’ai pu m’élever, m’émanciper et réussir.

Or, que reste-t-il de ce principe républicain quand notre pays n’accorde pas à tous l’égal accès à l’enseignement français ? Que reste-t-il de ce principe républicain quand vous devez payer des frais de scolarité exorbitants, dans un contexte de suppression de 512 postes et de 33millions d’euros de baisse des crédits alloués à l’agence pour l’enseignement français à l’étranger ?

Que reste-t-il quand nos lycéens sont lésés dans leur orientation ? Que reste-t-il quand l’inclusion de nos enfants handicapés est encore difficile ? Que reste-t-il enfin de ce principe fondamental quand nos enseignants n’ont plus les moyes de travailler  dans de bonnes conditions ?

Il y a aussi les difficultés liés à  la fiscalité, injuste et discriminante pour nos compatriotes.

La France est célébrée partout dans le monde : sa gastronomie, son patrimoine culturel ou encore son art de vivre. Mais notre pays est aussi le champion du monde toute catégorie concernant les impôts, les taxes et les prélèvements obligatoires.

Aujourd'hui, un Français installé en Côte-d'Ivoire ou au Maroc ne paie pas les mêmes impôts que son compatriote qui réside à Barcelone. Quelle injustice ! La réforme fiscale du gouvernement MACRON en 2019 aurait pu réparer cette injustice fiscale. Mais non ! Il a préféré maintenir cette fiscalité discriminante à au détriment des Français vivant hors de l’UE. Je ferai de cette injustice fiscale une priorité de mon mandat si mes compatriotes m'accordent leur confiance.

La question de l'accès à des services publics efficaces est aussi prégnante.

Notre pays ne serait pas non plus ce qu’il est sans ces services publics performants qu’il a su bâtir au cours de notre histoire. Nous devons être fidèles à cette tradition d’excellence en nous montrant particulièrement exigeants pour l’administration qui sert nos compatriotes installés à l’étranger. Nous l’avons vu lors des précédentes crises, nos services consulaires ont montré leur agilité et leur efficacité. Mais je l'entends souvent, la baisse des effectifs de nos réseaux consulaire a impacté le bien-être des agents consulaires comme la qualité du service public. Je m'insurge contre ces inégalités de traitement qui foulent aux pieds nos principes républicains.

La vie à l'étranger ne doit plus être synonyme de complications administratives sans fin. Je veux faire de nos consulats de véritables mairies facilitatrices dans toutes démarches administratives.

Je n'oublie pas enfin l'accès aux soins.

Il n’est pas acceptable que la protection sociale offerte à un Français dépende de la région ou du pays dans lesquels il vit. Là encore, j’ai entendu leurs préoccupations et leurs attentes en termes de protection sociale et de santé.

Ces discriminations et cette rupture de l’égalité républicaine, je ne les accepte pas.

C’est pourquoi, dès mon élection, je me battrai pour que chacun d’entre eux puisse bénéficier comme tous les Français, de la protection républicaine et de la solidarité française.

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Publié le 20 mai 2022, mis à jour le 24 mai 2022

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