2017 a été proclamée par l'Organisation des Nations Unies « année internationale du tourisme durable pour le développement ». Elle vise à sensibiliser les décideurs et le grand public à la contribution du tourisme durable au développement et à mobiliser toutes les parties pour faire changer les pratiques et les mentalités. L'occasion de faire un point sur quelques actions concrètes.
Le tourisme durable est défini par l'Organisation Mondiale du Tourisme comme ?un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l'environnement et des communautés d'accueil?.
Cinquante années après la célébration du tourisme durable sur le thème « Le tourisme passeport pour la paix » (1967) et quinze ans après l' « année internationale de l'écotourisme » (2002), les Nations Unies ont proclamé l'année 2017 « année internationale du tourisme pour le développement ».
Avec un objectif de 100 millions de visiteurs étrangers en 2010 en France et une prévision de 2 milliards de touristes internationaux à l'échelle mondiale pour 2030, l'ensemble de l'industrie touristique ne sera pas durable sans une évolution certaine de tous les métiers.
Dans ce contexte, l'Organisation Mondiale du Tourisme publie une feuille de route sur laquelle il est rappelé que l'année internationale devra promouvoir le passage à l'acte des politiques, des pratiques commerciales et un changement du comportement des consommateurs allant dans le sens d'un tourisme plus durable. Elle devra de ce fait explorer et mettre en lumière le rôle du tourisme dans les cinq grands domaines suivants :
- Croissance économique inclusive et durable. Le terme « inclusive », très en vogue, désigne une croissance qui s'accompagne de politiques sociales et économiques visant à garantir que tous les citoyens, qu'ils soient travailleurs, entrepreneurs ou consommateurs de biens publics et privés, soient embarqués dans le processus de croissance. En somme une version édulcorée de l'Etat Providence, terme aujourd'hui démodé chez les économistes.
- Inclusion sociale, emploi et réduction de la pauvreté
- Utilisation rationnelle des ressources et protection de l'environnement
- Promotion des valeurs culturelles, de la diversité et du patrimoine
- Promotion de la compréhension mutuelle, de la paix et de la sécurité
Quatre axes sont définis pour parvenir à ses objectifs :
Sensibiliser toutes les parties prenantes, notamment les touristes, sur les conséquences des voyages et du tourisme sur la société et sur l'environnement, ainsi que sur la contribution que des voyages responsables peuvent apporter au développement durable.
Créer et diffuser les connaissances les outils et les mécanismes de suivi ou de mesure des impacts du tourisme.
Définir des politiques fondées sur des données factuelles et l'échange de bonnes pratiques pour faire valoir et maximiser la contribution du tourisme au développement durable.
Renforcer les capacités et éduquer ensoutenant la formulation et la mise en ?uvre de politiques en matière d'éducation à l'appui de la contribution du tourisme durable au développement.
Sur ces différents terrains d'opérations, la France possède déjà quelques champions :
- le Solar Hotel, premier hôtel transformé en «hébergement écologique », au centre de Paris
- les Guides Tao, premiers guides de voyage écolo et éthique. Des rédacteurs locaux y conseillent les meilleures adresses d'hébergement, de restaurants, d'activités et de boutiques engagées dans une démarche écologique, sociale et économique responsable.
- Le Label Clef Verte accompagne depuis 1998, en France, les professionnels de l'hébergement et de la restauration sur les critères de gestion environnementale : gestion de l'eau, des déchets, de l'énergie, achats responsable, sensibilisation des équipes et des clients.
Malgré ces initiatives exceptionnelles, le tourisme durable fait face à un problème structurel de taille : la massification croissante du nombre de touriste qui devrait atteindre les 2 milliards en 2030 (Ils sont 1 milliard à parcourir le globe chaque année aujourd'hui). Ainsi lorsqu'Air France lance son B787 qui émet 20% de CO2 en moins que la génération d'avions précédente, l'action est louable mais n'enrayera pas l'augmentation d'émissions en valeur absolue puisque de plus en plus de touristes prendront des avions, certes moins gourmands en kérosène mais plus nombreux, pour voyager.
La solution réside peut-être dans l'avènement d'un tourisme local, mais à l'heure où la mobilité internationale est partout louée, ce dernier nécessiterait une refonte complète du marché et des pratiques touristiques mondiales.
(Source: Acteurs Tourisme Durable)
Robin Marteau (www.lepetitjournal.com) lundi 23 janvier 2017
