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BAÏKA – La promesse d’un "voyage à chaque page"

©Crédits images : Lola Oberson - directrice artistique de Baïka
Écrit par Noémie Choimet
Publié le 22 mars 2017, mis à jour le 23 mars 2017

Lancer un nouveau magazine est un pari audacieux. D'autant plus quand on souhaite s'adresser aux plus jeunes et les sensibiliser aux différentes cultures du monde. C'est pourtant le défi que s'est lancé Noémie Monier, éditrice et rédactrice en chef de Baïka, trimestriel dédié aux 8-12 ans qui cherche à travers son magazine à éveiller ses lecteurs à « l'autre », en mêlant fictions, récits mythologiques et documentaires. 

C'est en discutant avec un enfant qui lui soutenait « mordicus que les Roms étaient tous des voleurs » que Noémie Monier s'est dit qu'à sa petite échelle elle devait faire quelque chose. Maman depuis peu, la littérature jeunesse avait déjà commencé à lui « faire de l'?il ». Elle a donc eu l'idée de « proposer aux enfants un support qui soit ludique » et qui leur permettrait de partir à « la découverte de l'autre ». « Des gens qui viennent d'ailleurs, il y en a beaucoup dans notre pays. Ils viennent de tout un tas d'endroits dans le monde, pour tout un tas de raisons différentes. » Baïka est donc né de ce constat et de cette envie de montrer aux plus jeunes « cette pluralité de destins ». De leur montrer tout cela, mais du « point de vue de l'aventure et de l'histoire personnelle. » L'idée étant vraiment de raconter toutes ces histoires à « hauteur d'enfant » et de « provoquer une identification ».

À la rencontre de Mauricio 

Dans Baïka, on trouve pleins de rubriques. Il y a des histoires, mythologiques pour beaucoup, mais aussi des reportages. Il y a aussi des interviews d'enfants qui ont immigré, qui sont « allés d'un point A à un point B » au cours de leurs vies. Dans le dernier numéro, le sixième, celui du printemps, on fait par exemple la connaissance de Mauricio. Il nous raconte son histoire et son arrivée en France depuis la Colombie. Il explique entre autre, que chez lui il fait « 25°C toute l'année ». Alors forcément en arrivant ici, il ne s'attendait pas à trouver des températures aussi fraiches? « Il n'avait jamais vu la neige ! ». Il nous apprend également que dans son pays, il lisait tous les contes d'Andersen et de Grimm. Il s'imaginait des châteaux-forts, des princesses? Mais « il n'en avait jamais vu de sa vie ». Le « premier truc qu'il a fait en arrivant en France, c'est d'aller voir la Cité de Carcassonne ». En partageant cette anecdote avec nous, Noémie explique que « typiquement cela peut parler à des enfants, car c'est vraiment une expérience de jeune ». 

L'histoire de Mauricio devient ensuite, au fil des pages, un « prétexte à présenter son pays d'origine, sa culture ». En allant plus loin, on va trouver des « informations géographiques, avec beaucoup de cartographies, beaucoup de couleurs, mais aussi des anecdotes sur les animaux peuplant le pays, des jeux sur la langue? On explique pourquoi on parle espagnol en Colombie. On explique aussi la différence entre l'espagnol de Colombie et l'espagnol d'Espagne ».

Vous saviez, vous, qu'en Colombie poussette se dit « coche », mais qu'en castillan (l'espagnol d'Espagne) « coche » signifie « voiture » ? Terminé les quiproquos !

Baï?quoi ? Baï?qui ?

Vous vous demandez sûrement d'où peut bien venir ce nom « Baïka » ? Et surtout ce qu'il peut signifier ? Noémie explique qu'elle cherchait « un mot qui ne soit pas forcément signifiant en français mais qui évoque tout de suite un imaginaire d'ailleurs ». Et c'est encore mieux si cet ailleurs n'est pas « clairement identifiable ». Quand elle demande aux enfants de quelle langue vient ce nom, à chaque fois les réponses obtenues sont différentes. « Et c'était le but ! ».

Elle rajoute aussi que dans plusieurs langues d'Europe de l'Est, Baïka écrit avec un « j » veut dire « fable, conte de fées? ». Pour un adulte, ça fait aussi tout de suite penser au « Lac Baïkal », « et j'aimais bien ça, car ça évoque une nature magnifique, et un ailleurs. C'est facile à retenir en plus, et puis graphiquement c'est intéressant à travailler, c'est court. » 

Des expéditions à l'autre bout du monde 

Les atouts de Baïka résident sans doute dans ses illustrations, riches et variées, soigneusement réalisées par Lola Oberson la directrice artistique de la revue, présente depuis le début de l'aventure et ayant élaboré toute la charte graphique. Le magazine collabore aussi avec de nombreuses illustratrices différentes, venues d'un peu partout à travers le monde. "On se laisse vraiment bercer par nos goûts".

Mais sa force, c'est aussi le fait de travailler avec des associations comme « An Eye for an Eye » qui « organise des correspondances photographiques de long terme entre des groupes d'enfants du monde entier ». Le magazine publie et partage quelques unes de ces photos à l'intérieur de ses pages.

Baïka bénéficie aussi d'un « bon réseau de jeunes scientifiques ». Des explorateurs des temps modernes qui partagent avec les jeunes lecteurs de la revue « carnets de bord, aventures et découvertes faites à l'autre bout du monde ». C'est le cas entre autres d'Atka. Une expédition menée en Arctique par deux jeunes exploratrices passionnées de sciences polaires, qui souhaitent « ouvrir une fenêtre sur ce monde » méconnu. Sans oublier non plus la collaboration avec l'Astrolabe, navire polaire lui aussi, qui « ravitaille les scientifiques présents à l'année » en Antarctique.

Prochain rendez-vous en juin?

On l'aura compris, Baïka touche à tout un tas de sujets, cherchant constamment à titiller la curiosité de nos petites têtes blondes, en promettant un « voyage à chaque page ».

En attendant la sortie du 7ème numéro, on tease un peu et on vous dévoile que l'Océanie sera mise à l'honneur. Affaire à suivre donc? 

Disponible partout dans le monde, il suffit de commander Baïka ici, pour pouvoir feuilleter ces pages qui peuvent intéresser tous les petits expats.

Noémie Choimet (www.lepetitjournal.com) jeudi 23 mars 2017.

À l'occasion de la « semaine de la presse et des médias dans l'école », le magazine se déplace dans les classes, interrogeant les élèves sur les problématiques traitées à l'intérieur de ses pages. Pour la Semaine de la Francophonie, la revue participe également à certains ateliers en librairies. Pour en savoir plus sur ces ateliers, rendez-vous ici.

©Crédits images : Lola Oberson - directrice artistique de Baïka. 

noémie choimet
Publié le 22 mars 2017, mis à jour le 23 mars 2017

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