Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

OASIS CENTRE DES FEMMES – "Nous sommes tous ici des entrepreneurs de changement contre la violence"

Écrit par Lepetitjournal Toronto
Publié le 7 avril 2016, mis à jour le 10 avril 2016

Le deuxième café urbain d'Oasis portait sur la violence systémique vécue par les femmes. Le forum a ouvert des pistes de réflexions et a tenté de trouver des solutions à travers conférences et tables rondes.

Très vite, Dada Gasirabo, directrice générale d'Oasis Centre des femmes francophones, a mis les mots sur les choses. La violence systémique vécue par les femmes, "c'est un sujet qui porte à confusion et qui fait peur". Insultes, agressions physiques, harcèlement moral, pressions financières ou spirituelles, inceste? Le forum a pointé du doigt ce qui, aujourd'hui encore, est perçu comme un tabou.

"Cela ne concerne pas que les femmes", a tenu à souligner Gilles Marchildon, directeur général de Reflet Salvéo, système de santé local francophone, partenaire de l'évènement. Le phénomène touche tout le monde et nous empêche de vivre de façon "harmonieuse".

L'union fait la force

Dada Gasirabo a invité les partenaires et les personnes présentes à être "des entrepreneurs de changement contre la violence". Au programme de ce forum : étude d'un témoignage et plusieurs conférences de sociologue, juriste, thérapeute et directeur d'établissement.

Des sept tables rondes, une même réflexion a surgi : "Ce n'est pas parce qu'on est femme qu'on est apte à aider les femmes." Et beaucoup d'autres points ont été soulevés comme la barrière de la langue, les besoins spécifiques de la communauté LGBTQ (homosexuelle, bisexuelle, transgenre, transsexuelle ou queer) ou la sensibilisation dans les écoles.

"Seul, on va plus vite mais ensemble, on va plus loin", a rappelé la directrice d'Oasis en citant un proverbe africain. En vingt ans, le centre a déjà aidé 2.500 femmes dans le besoin.

Jeanne-Françoise Mouè, animatrice du forum et directrice de La Maison, a annoncé avoir reçu dans son centre d'hébergement plus de 100 femmes et 150 enfants depuis 2004, "parfois sur trois générations"?

Un manque de sensibilisation

Pour la sociologue Carole Boulebsol, les témoignages et les chiffres interfèrent parfois "notre confiance en les hommes et en l'humanité". Elle a souligné qu'il ne fallait pas pour autant y voir un "système sadique", producteur et complice des agresseurs.

Car le problème vient notamment de la "tâche aveugle", soit un manque de conscience, de sensibilisation et de compétences au sein des systèmes policiers, judiciaires et hospitaliers.

Aissa Nauthoo, directrice des services d'aide juridique du Centre francophone de Toronto a d'ailleurs dénoncé le fait que les réfugiées étaient contraintes de raconter leur histoire à des hommes lors de leur demande d'asile. Une situation qui va bientôt changer grâce à la nomination de trois femmes commissaires francophones à Toronto... Une bonne nouvelle saluée par l'assistance.

Oasis Centre des femmes

465 Yonge St, Toronto.

PO Box 73022 Wood St, Toronto.

416-591-6565.

services@oasisfemmes.org

Site internet.

Kim Chaze (www.lepetitjournal.com/toronto) mercredi 6 avril 2016

logofbtoronto
Publié le 7 avril 2016, mis à jour le 10 avril 2016

Flash infos