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WORKING HOLIDAY VISA - La grande illusion et… les désillusions (2)

planeplane
Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 31 juillet 2013, mis à jour le 9 février 2018

Plus de 18.000 jeunes de 18 à 31 ans arrivent chaque année en Australie munis d'un "Working Holiday Visa", aussi appelé Visa Vacances Travail (VVT) ou Programme Vacances Travail (PVT). Ce sésame pour l'aventure australienne est bien tentant car facile à obtenir et permettant de travailler dans le pays tout en voyageant. Ceci explique son succès auprès des jeunes français mais ne doit pas faire oublier que si l'Australie reste un pays attractif pour les jeunes voyageurs,  il y a de nombreuses contraintes à connaitre avant de s'engager dans l'aventure

Image Flickr (CC)

Lepetitjournal.com a rencontré les consultants de Boomerang Australia Studies, un organisme  d'éducation qui se charge d'accueillir, de conseiller et guider les jeunes arrivants dans les contraintes de la vie australienne. Au départ, organisme de conseil spécialisé dans l'organisation des études en Australie, Boomerang a vu sa mission s'élargir aux porteurs de WHV depuis la création du visa en 2005.

Lepetitjournal.com - Pourquoi cette explosion des WHV en direction de l'Australie ?


Boomerang - L'Australie est un pays en croissance économique, qui créé des emplois et offre une qualité de vie intéressante pour un jeune. De plus, la crise économique que traverse les pays d'Europe notamment depuis 2008 n'a fait qu'accentuer l'attrait de l'Australie. Nous constatons un recul des arrivants anglais, allemands qui étaient toujours historiquement les principaux immigrants auparavant mais une nette progression des jeunes Italiens, Sud-Américains et des Français. Le "marché" des jeunes Français est indéniablement en croissance.

Ce qui peut parfois poser un certain nombre de problèmes….
Globalement, les jeunes sont ravis de leur séjour en Australie mais il ne faut occulter certains aspects négatifs, le manque de pratique de l'anglais, le défaut de préparation au voyage, le budget…

La plus grande difficulté provient du fait que beaucoup arrivent un peu au hasard, sans préparation et parfois avec des informations erronées sur la pays. Ils voient une émission de télévision, lisent des posts sur un blog plus ou moins sérieux et décident de partir à l'aventure en se disant "je prends un WHV et on verra bien". Ils sont souvent peu préparés à la réalité et cela peut se terminer en galère.

On constate d'abord que les jeunes Français parlent souvent mal l'anglais et qu'ils ont tendance à vivre entre eux, ont du mal à s'intégrer...

On peut ajouter à cela le manque d'information sur la situation en Australie (essentiellement le coût de la vie, notamment du logement, difficulté à trouver du travail si on ne parle pas bien anglais ou si l'on ne fait pas l'effort d'aller ailleurs qu'à Sydney près des plages, etc.).

On rencontre souvent des jeunes arrivés par hasard en Australie en pensant trouver rapidement du travail et vivre comme des rois. C'est faux. Ces jeunes mal préparés se retrouvent en difficulté...

Le Consulat Général de France a eu vent de plusieurs affaires de "French Shopping"...
Oui, ces individus sont jeunes et parfois peu responsables. Certains profitent du fait qu'il n'y a pas de beepers à la sortie des magasins et que les caméras ne permettent pas toujours d'identifier les voleurs.

L'une des conséquences de cette situation est que les Français établis sur place fuient ces "back packers" dont la réputation est déplorable. Il n'y a pas souvent de réflexe de solidarité à leur égard.

Ils n'ont souvent simplement pas compris que l'honnêteté est une valeur très importante en Australie et ils abusent au contraire de la confiance dont témoignent les Australiens. Un peu plus d'explication en amont serait nécessaire et éviterait que se développe les mauvaises réputations voire une vague de francophobie...

Que proposez vous à ces jeunes pour éviter cela ?
Nous leur proposons dès leur arrivée des cours de remise à niveau systématique en anglais pour qu'ils puissent au moins trouver un travail car le nerf de la guerre c'est bien sur le coût de la vie en Australie et particulièrement à Sydney où la majorité d'entre eux arrivent et restent un certain temps.

Est-ce facile de travailler en arrivant ?
Pour peu que l'on parle un minimum la langue, tous réussissent à trouver un petit job assez rapidement. Ce type de job est assez bien payé en Australie (environ $18/heure) Mais cette recherche peut parfois quand même prendre jusqu'à un mois et il faut assurer ses dépenses dans l'intervalle. Il faut donc prévoir le financement de cette période entre l'arrivée et le premier job.

Ensuite, beaucoup choisissent de voyager et c'est très bien mais à la fin du visa, pour rester plus longtemps dans le pays, c'est une autre affaire...

Car l'Australie n'est plus l'eldorado que ce fut il y a encore 10 ans.
Tout à fait. Certains jeunes pensent qu'après leur WHV, ils vont pouvoir s'installer en Australie de manière plus permanente. C'est tout à fait faux. La recherche de travail permanent autre que les petits jobs offerts pendant l'année du WHV s'avère fastidieuse. Nous leur conseillons donc souvent de demander un visa étudiant et de faire une formation en Australie, après laquelle la recherche d'emploi est plus simple. De plus, le visa étudiant permet aussi de travailler sous certaines conditions. On peut également être éligible à un visa de travail après le diplôme universitaire. Les choix sont alors plus larges…

Mais tous ne veulent pas étudier…
Bien sûr, tout dépend du projet personnel de l'individu, c'est pourquoi il est très important de bien savoir ce que l'on vient faire en Australie; S'il s'agit d'améliorer son anglais et de voyager, le WHV est bien adapté, s'il s'agit d'y trouver un travail à long terme, nous conseillons le visa étudiant, qui peut d'ailleurs se demander après un WHV et vice-versa. Les deux visas ne sont pas exclusifs l'un de l'autre.

Quelles sont les recommandations que vous faites à ces jeunes avant de partir ?
Nous avons une agence en France qui les rend attentifs aux contraintes du pays. Contraintes financières, nécessité d'avoir une assurance car les soins médicaux sont chers, obligation de se conformer à la loi et à respecter les usages du pays sans quoi ils peuvent réellement avoir des difficultés.

Nous les mettons également en garde sur les fausses informations qui circulent à la télévision, sur les forums internet, même ceux de sites très connus. Il vaut mieux se référer à des agences ou à des guides crédibles comme le Petit Futé, le guide du Backpacker qui sont mis à jour régulièrement et dont les infos sont généralement fiables.

Par ailleurs, pour ceux qui sont déjà en Australie, nous organisons des séances d'information gratuites les 1ers et 3ème mardis de chaque mois pour leur expliquer toutes les démarches à faire et les aider à les réaliser. Nous leur proposons des solutions clé en main de remise à niveau d'anglais, de couverture médicale, de voyages et ils prennent ou pas….

Les voyagent forment la jeunesse…mais après
Oui c'est d'autant plus vrai que bien des parents souhaitent voir leur progéniture partir à la grande aventure en Australie, parfaire leur anglais et développer leur sens de l'aventure.  L'Australie sait se rendre attractive aux jeunes lorsqu'il s'agit de visas temporaires comme le WHV ou le visa étudiant qui fait marcher ses universités. Il ne faut cependant pas se bercer d'illusions; l'Australie est un pays magnifique et accueillant mais il mène une politique d'immigration choisie extrêmement sélective, au delà du WHV tout est encore possible mais plus difficile…
Flore Gregorini (www.lepetitjpournal.com/sydney) jeudi 1er août 2013, précédente publication le lundi 22 octobre 2012.

En savoir plus:
Le programme vacances travail (PVT) est un dispositif qui offre à tous les jeunes Français la possibilité de s’expatrier pendant un an à la découverte d’un pays étranger, tant sur le plan culturel que professionnel, grâce à une délivrance de visa simplifiée.La France a déjà signé des accords avec 6 pays : le Canada, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et l’Argentine. Elle souhaite à présent étendre ce dispositif à des pays répartis dans toutes les régions du globe, grâce à la signature de nouveaux accords.

Le site de Boomerang Australia Studies



Le Petit Journal Sydney
Publié le 31 juillet 2013, mis à jour le 9 février 2018

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