Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

PORTRAIT D’ENTREPRENEUR - Le Petit Bistro de Cyril et Greg saura ravir vos papilles !

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 7 juillet 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Vos papilles de français expatrié sont en manque de cuisine raffinée ? Vous avez envie d'un boeuf bourguignon ? D'un poulet basquaise ? Pas de problème, Greg Lauer et Cyril Delorme sont là pour vous avec Petit Bistro ! Et c'est dans un café au serveur aussi aimable qu'un parisien que le Petit Journal de Sydney a pu rencontrer Cyril, Greg étant resté derrière les fourneaux, pour en savoir plus sur cette entreprise à la française. 

Petit Bistro c'est un bistrot ?

Et bien non ! Petit Bistro n'a rien d'un bistrot: pas de restaurant, pas de boutique et pas de serveur !  Le nom est d'ailleurs hasardeux: «  Greg tenait un restaurant de pâtes en sauce à emporter qui s'appelait Pasta Bros à Surry Hills. Nous cherchions un nom qui sonne français pour le BBR Festival de 2014 et nous souhaitions conserver les initiales PB et le logo du restaurant. Petit Bistro est venu naturellement ». Désormais, Greg et Cyril disposent d'une cuisine commerciale où toute la magie opère et c'est sur les marchés de Wahroonga et de Frenchs Forest que vous pouvez vous procurer le plat de la semaine. « Les marchés sont le moyen d'essayer, de rencontrer la clientèle, de comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas. Les futurs canaux de distribution sont à confirmer et nous explorons toutes les pistes pour n'en retenir que les meilleures ». Et les bureaux sont une option parmi d'autres envisagée par Greg et Cyril : bientôt, vous pourrez vous faire livrer directement à votre bureau ! Il vous suffira de commander avant Mercredi midi et vous serez livré dès Lundi matin ! Adieu les files d'attente interminables aux snack du coin, bonjour la cuisine de qualité. 

Une idée folle ? 

Ingénieur de formation et ancien propriétaire d'un restaurant de pâtes, Cyril et Greg ont tous les deux changé définitivement de tablier il y a maintenant plus de 6 mois. 

Associer l'expérience de Cyril dans des grandes et moyennes entreprises et celle de Greg dans la restauration et vous obtenez la recette du succès ! 

Car comme le dit si bien Cyril : « tout le monde veut manger, mais tout le monde n'a pas envie de se faire à manger ». 

Greg a donc tenu un restaurant de pâtes pendant 5 ans, durée des baux commerciaux en Australie. « Ici, les baux commerciaux, les loyers et le personnel coutent extrêmement cher. Sans compter que les clients ont une fidélité limitée : ils viennent pendant 6 mois puis vont découvrir le dernier restaurant ou fast food à la mode. On a donc eu l'idée de garder ce qui marchait, la cuisine et le savoir faire acquis, et de supprimer ce qui ne marchait pas : avoir une boutique ». Après avoir fait plusieurs festivals, Petit Bistro s'est lancé en Avril à la conquête des marchés. Mais nos deux entrepreneurs voient plus grands : « Nous avons environ 50 clients par marché et on en fidélise à chaque fois 30 à 50%. En livrant directement dans les bureaux par exemple, on pourrait toucher beaucoup plus de clients et en fidéliser tout autant ». Car la meilleure publicité du Petit Bistro n'est autre que le bouche à oreille : « Dans les bureaux, les gens parlent, et quand ils parlent de nourriture, les informations circulent vite. Avec la livraison à domicile par exemple, vous devez aller chercher chaque client un par un. Cela demande énormément de temps et de dépenses pour fidéliser et servir une seule personne. Il faut toute une organisation logistique pour amener le produit à un seul client. Dans les bureaux, nous pouvons toucher de nombreux clients grâce à une seule commande et à une seule livraison. La même philosophie s'applique aux autres canaux de distribution que nous considérons comme les supérettes spécialisées, les Delicateness Store, les écoles ? ».

Petit Bistro, ce n'est que de la cuisine française ?  

Non plus ! Si la cuisine française a une réputation mondiale, n'allez pas demander à un australien de vous citer le nom d'un plat typiquement français. Au mieux il vous parlera de croissants et de boeuf bourguignon, autrement vous aurez droit aux clichés des grenouilles et des escargots ? « Nous avons constaté qu'apposer une étiquette « cuisine française » ne servait pas nos intérêts. Car à l'inverse de la majeure partie des traditions culinaires venues d'autres pays, Mexique, Chine, Japon, Etats Unis, la cuisine française est méconnue en Australie et probablement encombrée de préjugés qui sont autant de freins à la croissance d'une compagnie qui vend des plats préparés ». 

En conséquence, lorsque les clients australiens voient écrit « cuisine française » sur la devanture du stand de Cyril et Greg, soit leur curiosité les attire, soit leur ignorance les éloigne. Mais l'adaptation à ce marché peu familier avec la cuisine française n'est qu'un obstacle secondaire et contournable : « Nous n'allons pas forcément garder le nom Petit Bistro mais la French Touch restera toujours en filigrane. L'exportation est également notre plan B si Petit Bistro ne marche pas ici. Les pays asiatiques sont gourmands de cuisine française. S'exporter est donc notre Phase 2 en cas de succès ou notre plan B ». 

Car l'obstacle le plus important qui pourrait freiner nos deux entrepreneurs est la levée de fonds : « pas de fonds, pas de succès ! ».

Mais pas si vite ?

Si Petit Bistro est une entreprise prometteuse, elle n'en est pas moins prudente. Car Cyril et Greg ne comptent pas « se brûler les ailes » ni vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! « On ne fait pas tout à la fois, on essaie de choisir la meilleure option. Nous avons un produit qui fonctionne et un marché intéressé. Pour autant, nous ne souhaitons pas nous emballer sans avoir une traction solide. Pour l'instant, nos capacités de production sont limitées. Nous ne sommes que tous les deux et nous ne sommes pas suffisamment équipés pour nous lancer à la conquête de tous les bureaux de la City. Avant de commencer à lever des fonds, nous voulons nous assurer que le projet marche. Ce mois-ci nous avons rendez-vous dans un bureau de la City pour tester le projet. En Septembre nous envisageons de tester un autre canal de distribution, les Deli. Tester et valider chaque canal de distribution est le moyen pour nous de valider nos hypothèses et de valider un marché en constante évolution ». 

Aujourd'hui, Petit Bistro dispose d'une capacité de production de 250 à 1 000 package par semaine, chacun contenant une portion pour deux personnes. Grâce aux investissements, Greg et Cyril pourraient décupler leurs capacités de production et partir à la conquête de tous les bureaux de la City, et pas que ! 

Greg et Cyril devraient donc prochainement commencer à lever des fonds : « nous pensons lever un demi million de dollar pour augmenter les capacités de production, de marketing et de logistique, puis $5 millions pour passer à la phase 2 ». 

Et quelle phase 2 ! Cyril et Greg ambitionne de conquérir l'Australie et pourquoi pas l'Asie en se lançant dans l'exportation : « La production sera toujours à Sydney, dans la cuisine centrale mais nous pourrons distribuer dans toute l'Australie et ailleurs ». 

Nos deux entrepreneurs procèdent donc à leur étude de cas et à une étude du marché minutieuse et au cas par cas, afin de ne pas se crasher en plein vol. 

Et ce mélange de prudence et d'ambition semblent porter leurs fruits : « beaucoup de personnes intéressées, de conseillers souhaitent se joindre à nous pour nous aider à grandir et pour trouver des investisseurs plus rapidement ». 

Et la concurrence dans tout ça ?

Dans ce secteur en pleine expansion, d'autres acteurs semblent réussir comme Hello Fresh, Marley Spoon ou encore LadyDinners. « Pour l'instant nous n'avons pas beaucoup de diversité car nous tournons sur 6 recettes. Mais nous misons sur la qualité et les feedback des clients sont unanimes: c'est excellent. Certes nous en sommes encore à des volumes Papa Maman, mais ce sont des recettes de famille et des inspirations de Greg. Notre succès se base sur la différenciation et sur la qualité ». 

Mais la pression ne vient pas toujours des concurrents : les clients dictent également les projets de Cyril et de Greg, notamment dans le digital. « Nous venons de passer le seuil des 50% d'opérations et recherches internet effectuées depuis un smartphone. Le site web est un peu le dinosaure de l'internet. Avoir une application est désormais inévitable et se serait se tirer une balle dans le pied que de ne pas en avoir une ». 

C'est donc un changement de carrière réussi ? 

Si dans son ancien restaurant, Greg avait embauché un cuisinier qui élaborait une partie des recettes pendant qu'il se chargeait de la vente, notre français gourmet est désormais maitre de ses assiettes ! « Il élabore tout seul ses recettes au gré de son inspiration et de ses idées ». 

De son côté, Cyril est bien content d'avoir quitter les usines : « je voulais être maitre et libre de la conduite de mon entreprise. Je ne regrette pas avoir quitter les usines et qui sait, peut-être un jour aura-t-on notre propre usine Petit Bistro ! ».

Mais en attendant que Petit Bistro viennent à vous, que ce soit au bureau, à l'école ou au Deli, vous pouvez les retrouver aux marchés de Warhoonga et Frenchs Forests. 

Petit Bistro sera également présent au BBR Festival, du 14 au 17 Juillet à Circular Quay pour faire voyager vos papilles en France grâce à leur boeuf bourguignon. 

Et si vous n'êtes pas à Sydney, vous pourrez également les retrouver au Woodford Folk Festival  dans le Queensland, au festival Wom Adelaïde, au festival Paris to Provence de Melbourne et à bien d'autres évènements dans le NSW. 

Pour découvrir leurs recettes et suivre leurs aventures, rendez-vous sur leur site internet : https://petitbistro.com.au/

et sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/petitbistrosydney/?ref=br_rs

 

Propos recueillis par MC Potet, lepetitjournal.com/Sydney, Jeudi 7 Juillet 2016

Le Petit Journal Sydney
Publié le 7 juillet 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

Flash infos