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NICOLAS CROIZER - Le nouveau Consul de France

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 13 décembre 2015, mis à jour le 1 février 2016

Lepetitjournal.com a rencontré Nicolas Croizer, le Consul de France à Sydney en poste depuis le 25 août dernier. Portrait d'un jeune diplomate dynamique et enthousiaste.

Lepetitjournal.com - Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, quel a été votre parcours et comment êtes-vous arrivé à ce poste à Sydney ?

Nicolas Croizer - Sydney est mon premier poste de Consul Général. J'ai un parcours assez classique. J'ai intégré le Ministère des Affaires Etrangères par la voie des IRA. J'ai commencé ma carrière comme CSN à Vancouver comme Attaché Culturel au Consulat Général pendant deux ans. Puis je suis rentré à Paris et me suis occupé de fonctions budgétaires au Ministères des Affaires Etrangères. Ensuite mon premier vrai poste à l'étranger à été à Brasilia pendant trois ans où j'ai suivi les relations bilatérales qui etaient denses avec la proximité de la Guyane. Ensuite je suis parti à Londres pour mon premier poste de diplomate. J'ai été d'abord diplomate d'échange au Foreign Office dans le cadre d'un programme annuel et j'y ai travaillé sur les questions africaines, sur le Soudan en particulier. Ensuite j'ai rejoint l'Ambassade pendant trois ans comme premier secrétaire aux affaire globales et à l'Afrique. Je suis ensuite rentré à Paris après ces deux postes à l'étranger et j'ai travaillé deux ans à l'Elysée à la cellule protocole et trois ans au secrétariat général auprès du quai d'Orsay. Cela a été trois ans très riches, très denses. Enfin j'ai eu l'opportunité de venir ici à Sydney pour mon premier poste de Consul Général et j'en suis très heureux.

Vos premières impressions à votre arrivée
J'avais une grande motivation pour Sydney, une ville monde, un hub avec des entreprises françaises nombreuses et une communauté qui ne cesse d'augmenter. Ma première impression je l'ai eu d'avion, le ciel était clair venant de Singapour et la grandeur, la surface du pays m'ont parues impressionnantes. Ensuite, l'accueil à Sydney a été très chaleureux de la part des français et des Australiens. Enfin je dirais que ce qui impressionne le plus c'est bien sur la beauté du site de cette ville tournée sur la mer.

Durant les premières semaines de ma prise de fonctions, j'ai déjà pas mal voyagé dans ce très grand pays pour aller à la rencontre de la communauté française. Melbourne, Brisbane, Perth, Cairns etc?Je viens d'arriver et j'ai beaucoup à apprendre de cet état fédéral de grande superficie. Il y a des disparités régionales fortes pour comprendre le pays et sa culture ainsi que la communauté française qui s'est installée à ces différents endroits et pour différentes raisons.

Notre Ambassadeur Christophe Lecourtier a un voeu très cher qui est la rencontre avec les acteurs de Team France. Un concept qui a été inauguré l'an dernier par Laurent Fabius lors de la visite d'Etat de François Hollande, et qui s'articule en trois volets : une branche consulaire, une branche économique (avec Business France et les Chambres de Commerce) et une branche culturelle et touristique et avec les Alliances Françaises et Atout France. C'est important que je me présente et que je rencontre tous ces acteurs. Et cette articulation concerne toutes les villes.

Et ces rencontres avec la communauté française sont d'autant plus importantes aujourd'hui après les attentats du 13 novembre dernier...
Bien sur cela a choqué tout le monde français Australie et Australiens. Nous avons ouvert un livre de condoléances et avons recu de très nombreux témoignages des organismes officiels bien sur, nous l'avons vu avec des symboles forts sur le pont et l'opéra mais aussi des témoignages d'amitié de personnes de toutes confessions, il faut le dire et de tous horizons. Et puis tous ces rassemblements de la société civile et ces recueillements. Le premier appel que j'ai eu d'ailleurs le samedi matin fut de Mike Baird le premier de Nouvelle Galles du Sud qui m'a tout de suite appelé pour présenter ses condoléances mais aussi pour voir ce que l'on pouvait faire ensemble pour marquer la communion de nos communautés.

Ne pensez-vous pas que l'Australie a un lien particulier avec la France et que de ce fait elle a marqué encore plus peut être que les autres pays son attachement aux valeurs de la France ?
Oui absolument et ce lien particulier, je l'ai vécu juste quelques jours avant les attentats à l'occasion du 11 novembre et des cérémonies du centenaire de la grande guerre. Déjà il y a cent ans la France et l'Australie étaient côte à côte pour la défense de nos valeurs communes, la démocratie, la tolérance, la liberté. Et la bataille pour ces valeurs continue, cent ans plus tard, même si nos jeunes générations les avaient un peu considérées comme acquises. Nous avons donc ce lien unique historique déterminant, qui a d'ailleurs été aussi fondateur de la nation australienne.

D'une manière plus pratique y-a-t-il plus de risques aujourd'hui sur le sol australien ?
Nous avons bien sur eu très vite les réunions de sécurité nécessaires avec les autorités australiennes sur ce point. Le pays n'a pas relevé son seuil d'alerte, ce qui veut dire que les autorités australiennes ne considèrent pas qu'il y a plus de risque qu'avant les attentats. Il n'y a pas d'indices qui montrent que les intérêts français soient spécifiquement visés. Nous avons néanmoins pris des mesures avec les polices locales quelques heures après les attentats pour renforcer les patrouilles et la surveillance aux abords du lycée français par exemple et des entreprises. En revanche, les consignes de vigilance s'imposent et son listées sur le site public du Consulat et d'autre part s'il y avait des soupçons à faire connaître, il ne faudrait pas hésiter à les rapporter à la police avec le 000.

Quelles sont les sujets qui vous tiennent à coeur au début de votre mandat ?
Ils sont nombreux bien sur. La voie a d'ailleurs souvent déjà été tracée par mon prédécesseur Eric Berti à qui je rends hommage pour le travail formidable accompli ici, son nom résonne très fortement à Sydney. La première chose fut de trouver une Résidence, ce fut un travail de longue haleine de préparation et de recherche. Paris avait souhaité remettre en avant ce dossier après la visite d'Etat et le statut de Sydney comme ville-monde, il était important de retrouver un lieu avec un peu de force, un lieu de rayonnement et d'attractivité (mais à la mesure des contraintes budgétaires) pour faire venir nos interlocuteurs, un petit bout de France et d'esprit français si vous voulez. Et c'est chose faite depuis quelques jours puisque j'ai trouvé ce lieu.

L'autre volet important est de pouvoir continuer à apporter tous les services à la communauté française en Australie, et notamment comment engager la dématérialisation des ressources et des services au moment où les moyens de l'Etat se réduisent. Il y a un certain nombre de chantiers qui sont lancés sur l'inscription au Registre des Français en ligne, sur les procurations de vote par voie électronique par exemple. C'est un travail de longue haleine mais le ministre Laurent Fabius a souhaité que l'Australie fasse partie de l'expérimentation, comme un pays pilote.

Oui comme cela s'est fait avec Team France...
Oui tout a fait, l''Australie a été prescripteur de l'esprit Team France qui a d'ailleurs essemé depuis dans d'autres pays déjà. Cet esprit d'organisation et de cohésion est nécessaire dans une monde aussi concurrentiel que celui dans lequel nous vivons aujourd'hui. Il est nécessaire de mettre tous les opérateurs au sein de la même mission et au service de la même marque.

Votre message à la communauté française ?
Je suis très heureux d'être ici et la remercie de l'accueil très chaleureux que j'ai reçu depuis mon arrivée. Cette communauté est dynamique, jeune et en expansion avec près de 26,000 personnes inscrites aujourd'hui sur les listes du consulat en Australie. Je continuerai à aller à sa rencontre et à consolider les ponts entre l'Australie et la France à travers elle.


Propos recueillis par Flore Gregorini, lepetitjournal.com/sydney, lundi 14 décembre 2015

Le Petit Journal Sydney
Publié le 13 décembre 2015, mis à jour le 1 février 2016

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