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Le Diggers' Requiem: un hommage franco-australien

Diggers' Requiem Anzac Day Australie Somme Grande Guerre Christophe LathamDiggers' Requiem Anzac Day Australie Somme Grande Guerre Christophe Latham
Écrit par Georgina BAXTER
Publié le 26 avril 2018, mis à jour le 27 avril 2018

Chaque année, les commémorations de l’ANZAC Day (25 avril) célèbrent la mémoire des diggers, ces soldats australiens et néo-zélandais de la Grande Guerre tombés au combat en France et en Belgique. Cent ans après, les célébrations restent aussi émouvantes, comme le concert du Compositeur franco-australien Christophe Latham, Diggers’Requiem.

 


A l’initiative de Monsieur Latham et de l’Orchestre de Picardie, musiciens et choristes Français, Australiens et Allemands ont rendu hommage non seulement aux soldats mais aussi à leurs frères, sœurs, mères, pères, femmes et amies.

Le Petit Journal est allé à la rencontre de Monsieur Latham pour évoquer sa vie en tant que Compositeur Franco-Australien et la signification du concert qui avait lieu le 23 Avril à Amiens en France et qui sera donné en octobre en Australie.


Une expérience exceptionnelle

Cet ensemble, réunissant les orchestres et chœurs Français, Allemands et Australiens, symbolise l’entente et la coopération qui perdurent entre les trois pays pour construire un monde de paix.

« Nous avions cette possibilité de faire jouer ensemble deux orchestres : l’Orchestre de Picardie (France), le Jenaer Philharmonie (Allemagne) ainsi que le Chœur Régional des Hauts de France ».

Les liens entre l’Australie, la Ville d’Amiens et le département de la Somme sont très forts suite aux évènements survenus il y a 100 ans. Entre mars et octobre 1918, les forces australiennes ont avancé de 60 kilomètres de part et d’autre de la Somme, libérant ainsi 116 villes et villages.


Des années de préparation

Le Diggers’ Requiem, composé de 12 mouvements, est le deuxième volet qui suit la très acclamée Gallipoli Symphonie de 2015. Il a été commandé conjointement par le Département des Anciens Combattants d’Australie et l’Australian War Memorial.

La contribution de M. Latham aux domaines des Arts et des Lettres est tellement importante qu’il est difficile de parler ici de toutes ses réalisations.

En 2017, M. Latham était le premier artiste en résidence de l’Australian War Memorial à Canberra et a été décoré Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Trois ans de préparation ont nécessité pour la création du Diggers’ Requiem. En novembre 2015, Mr Latham a fini la Symphonie de Gallipoli. Il a émis l’idée du requiem en février 2016 et dès le mois de mars il en a commencé l’organisation.


L’idée de Diggers’ Requiem

Mr Latham était très inspiré pour le Diggers’ Requiem mais un musicien l’a particulièrement influencé :

“J’avais dans l’idée de faire l’équivalent de « The War Requiem » de Benjamin Britten, compositeur Anglais auteur de ce requiem pour la guerre ; ce requiem est souvent joué en Australie, et j’ai pensé : pourquoi ne pas avoir notre propre requiem?”

“J’ai toujours eu l’idée que c’est très difficile pour quelqu’un d’écrire une œuvre aussi longue chargée de tant d’émotion. Il m’a semblé plus facile de demander à des compositeurs différents d’écrire un mouvement ».


La musique, la peinture et l’angoisse des femmes

En parlant des autres compositeurs Australiens d’aujourd’hui, Mr Latham souligne qu’ils veulent composer pour toute la population, pas seulement pour les spécialistes : « Nous voulons faire quelque chose pour tout le monde. »

Le concert montre la puissance des images dans chacun des 12 mouvements de Diggers’ Requiem ; chaque mouvement est illustré par des peintures, dessins ou aquarelles des lieux de guerre, des soldats, des femmes ou mères qui ont perdus leurs mari ou fils.

« L’angoisse des femmes n’est pas vraiment un sujet dont on parle beaucoup. On parle toujours de la perte des soldats. »

John Barker Sorrowing Mother (c.1916) National Gallery of Australia


Sa vie familiale et la langue française

Monsieur Latham est franco-australien, de mère française et de père anglais. Il est né dans les années soixante.

« A cette époque, tout le monde avait envie d’être Australien et pour cette raison, mes parents n’ont pas parlé leur langue maternelle (sauf pour un usage très courant). »

« J’ai pris des vacances en France pour la première fois quand j’étais étudiant au conservatoire de San Francisco. »

Il explique qu’il était plus économique de prendre l’avion en France et vivre avec sa mère que de payer la location pour un appartement à San Francisco. Il a ainsi pu perfectionner son français en séjournant régulièrement en France.

« C’est drôle, quand j’ai commencé ce travail il y a trois ans, je craignais d’écrire car c’était beaucoup plus difficile que de parler. »

A la fin du concert, M. Latham s’est adressé, très à l’aise, au public en anglais et en français pour l’inviter à chanter une  Prière Pour La Paix.

C’était un moment d’intense émotion d’entendre la salle entière chanter, donnant un beau symbole de la relation solide entre l’Australie, la France et l’Allemagne, engagées à construire un monde de paix.


Un deuxième concert de Diggers Requiem est prévu en le 6 octobre prochain à Canberra en Australie où Christophe Latham est né.

 

Georgina bis
Publié le 26 avril 2018, mis à jour le 27 avril 2018

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