

Légalisé dans l'ACT, le NSW, le South Australia et le Western Australia, banni dans le Queensland et le Northern Territory, Uber vient de remporter une grande victoire dans le Victoria mais il n'a pas encore gagné la guerre !
Si l'ACT a été le premier Etat à légaliser Uber et autres sociétés similaires le 30 Octobre 2015, ses voisins n'ont pas tardé à faire de même malgré d'irréductibles gaulois, le Queensland, le Northern Territory et le Victoria. Mais ce dernier semble sur le point de changer de camp.
Une vieille loi présente dans l'Etat du Victoria vient de jouer en la faveur d'un chauffeur Uber, trainé en justice jusqu'en Cour d'Appel par plusieurs taxis. Cela marque un revirement de situation dans le seul Etat australien à ne jamais avoir entamer de procédure de légalisation de ces pratiques.
L'ACT fut le premier à légaliser les voitures de tourisme avec chauffeur et fut suivi par 3 autres Etats. Tous ont prévu une indemnisation des chauffeurs de taxis: le NSW a mis en place un fond de compensation allouant $20 000 pour chacun de ses 5 800 chauffeurs de taxis, le South Australia indemnise à hauteur de $30 000 par chauffeur et gèle le nombre de licence de taxis pendant 5 ans alors que l'ACT entame une politique de réduction de $20 000 des licences de taxi dans un an. Le Western Australia quant à lui réduit les taxes gouvernementales sur les taxis pour leur permettre de rembourser plus rapidement leur licence. Partout les fonds et les réductions seront financées par les passagers de taxis, Uber et autres voitures de tourisme à hauteur de $1 par trajet et par passager.
Mais cette légalisation n'est pas sans restriction: partout les Uber ont l'interdiction de desservir les aéroports et devront être soumis à une vérification du casier judiciaire et à des inspections régulières de leur véhicule pour garantir la sécurité des passagers. En NSW ils devront payer une licence de $45 ou, dans le Western Australia, acquérir la licence omnibus mise en place pour tous les chauffeurs de voiture de tourisme et taxis.
Ces légalisations s'inscrivent dans une politique d'innovation et de dérèglementation. Les ministres des Transports du NSW, Andrew Constance, et du Western Australia, Dean Nalder, s'accordent pour dire que la population a évolué avec la technologie et qu'il est temps pour les gouvernements des Etats australiens d'en faire de même. Cette nouvelle économie des transports permettra d'agrandir le panel de choix des passagers, de proposer des services de meilleurs qualités et d'augmenter la compétition dans le secteur. La dérèglementation va permettre aux taxis de pouvoir s'adapter et d'utiliser les nouvelles technologies pour être compétitifs. En effet, le passé à montrer qu'une industrie des transports trop encadrée ne pouvait pas s'adapter pour faire face à la concurrence et rester compétitive. Il est donc nécessaire que les charges et la régulation soient aussi basses que possible tout en garantissant la sécurité des passagers avec des contrôles réguliers. Dans le Western Australia, les taxis utilisent déjà l'application Ingogo permettant de réserver un taxi instantanément et jusque 48h à l'avance. Partout les Etats lèvent les restrictions sur la profession: déréglementation sur le type de voiture autorisée pour les chauffeurs, suppression des restrictions sur les heures de travail des taxis?
Malgré la réticence initiale des taxis face à ces réformes, ces derniers voient finalement ce changement d'un bon oeil face à l'augmentation de leur chiffre d'affaire, en berne depuis l'apparition d'Uber et d'autres sociétés de transport.
Néanmoins, le Queensland ne semble pas sur la voie de la réforme et dissuade même sa population d'utiliser de telles applications en soulignant qu'en cas d'accident, ces sociétés étant illégales, aucun recours en justice ni indemnisation ou prise en charge ne seront possibles. Quant au Northern Territory, Uber a été banni et réaffirmé comme illégal en Février et ne semble pas près de réapparaitre dans l'agenda politique du gouvernement.
Mais le pas en avant du Victoria, état le plus sévère à l'égard d'Uber, vers la légalisation des voitures de tourisme avec chauffeur pourrait bien changer la donne et à terme conduire à la légalisation de cette pratique sur l'intégralité du territoire australien.
MC Potet, lepetitjournal.com/Sydney, Mardi 24 Mai 2016







