

Si vous ne mangez pas de poisson ni de beurre St Hubert Omega-3, vous ne consommez certainement pas assez d'oméga 3. Comme la plupart des australiens ! Mais les scientifiques de Tasmanie ont trouvé une nouvelle alternative pour les réfractaires au poisson : l'agneau !
Les acides gras oméga-3 sont ce que l'on appelle du « bon gras ». Ce sont des acides gras essentiels qui aident à protéger votre coeur des maladies cardiaques. Les oméga-3 permettent en effet d'empêcher le cholestérol de s'accrocher aux parois de vos artères, limitant ainsi les risques d'infarctus et d'obésité.
On trouve généralement ces acides gras dans les poissons gras comme le saumon, dans le soja et dans différentes noix. Pour un régime alimentaire sain et riche en oméga-3, les professionnels de la santé préconisent de manger du poisson deux fois par semaine, ces derniers étant les aliments contenant le plus d'oméga-3.
Mais il se trouve qu'en Australie, pays où 60% de la population est en surpoids, manger du poisson n'est pas une habitude. Un comble pour cette île-continent. Le pays présente même des taux de consommation d'oméga-3 inférieurs de 20% à ceux des pays occidentaux. Les chercheurs de Tasmanie ce sont donc attelés, non pas à changer ce que les australiens mangent mais à modifier ce que mangent les australiens. Pour ceux qui sont perdus, les scientifiques ont abandonné l'idée de faire manger du poisson aux australiens et se sont intéressés à ce que les australiens mangent à foison : l'agneau. Une alternative qui pourrait bien améliorer la santé de nombreux australiens en diminuant le nombre de personnes sujettes aux maladies cardiaques.
Le Professeur Malau Aduli de l'Université de Tasmanie a déclaré : « En Australie nous avons énormément de cas d'obésité, d'hypertension et d'autres complications cardiaques. Or nous savons que les oméga-3 peuvent aider à améliorer cette situation. Nous consommons peu de poisson mais beaucoup de viande rouge, notamment de l'agneau. Donc il y a des alternatives pour que les australiens aient un régime alimentaire plus riche en oméga-3 ».
En effet, le poisson n'est qu'une des nombreuses sources d'oméga-3. Les scientifiques de Tasmanie ont donc trouvé le moyen d'enrichir en oméga-3 la viande d'agneau. Et ce après 10 ans de recherche sur »Pourquoi les taux d'oméga-3 de la viande de mouton sont-ils si bas? ».
Des centaines de test sur les moutons et des dizaines de modifications de leurs régimes alimentaires plus tard, les chercheurs de la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) de l'Université de Tasmanie ont trouvé la solution. Pour augmenter la teneur en oméga-3 de la viande d'agneau, les chercheurs ont modifié le régime alimentaire des moutons. Il suffit de laisser la nourriture des moutons infuser dans des bains d'huiles riches en oméga-3 (du son de riz, de l'huile de cathare ou de canola notamment). Les moutons consomment alors cette nourriture riches en oméga-3 durant 15 avant d'être envoyés à l'abattoir.
Tous ces oméga-3 consommés sont absorbés par les muscles des moutons et se retrouvent dans les morceaux de viandes achetés par les australiens. Mais pas seulement ! Ces oméga-3 sont également absorbés par le lait des bêtes. De ce fait le lait et le fromage produit à partir de leur lait sont également riches en oméga-3. Et en plus de cela, ce régime alimentaire riche en oméga-3 permet d'éliminer le mauvais gras des viandes d'agneau ! Une aubaine pour le pays du barbecue.
Il s'agit d'une belle victoire pour les scientifiques de Tasmanie mais il leur reste encore un long chemin à parcourir. En moyenne, les poissons vendus en Australie contiennent environ 200 mg d'oméga-3 pour 100g de poisson. Grâce aux chercheurs du CSIRO, la viande des moutons ayant suivi le régime alimentaire riche en oméga-3, présentent 30 à 40 mg d'oméga-3 par portion, soit 1/5 des taux présents dans le poisson. Dans un futur proche, les scientifiques espèrent doubler ces taux afin de pouvoir rivaliser avec le poisson mais la route est encore longue.
Grâce à cette avancée, les éleveurs de mouton utilisant ces techniques alimentaires pourront obtenir le label oméga-3, une certification très convoitée par les éleveurs.
La prochaine étape de ces recherches est donc de s'attaquer aux marchés et de commercialiser ces viandes riches en oméga-3. Les australiens pourront alors profiter d'un régime alimentaire riche en oméga-3 sans changer leurs habitudes alimentaires.
Merci la science !
MC Potet, lepetitjournal.com/Sydney, Mardi 12 Juillet 2016







