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PORTRAIT - Nancy Wake, la résistante australienne

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 11 août 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

 

En ce début de semaine, juste avant ses 99 ans, on apprenait le décès, à Londres, de Nancy Wake, membre éminent de la résistance française. Femme intrépide, courageuse, aventurière, passionnée et francophile, voici un petit retour sur la vie de celle que la Gestapo surnommait "la souris blanche"

Nancy Wake en 1945 source : wikimedia

Une enfance en Australie

Nancy Wake naît le 30 août 1912 à Wellington. De nationalité australienne, sa famille s'installe à Sydney lorsqu'elle a 2 ans et où elle passera son enfance. A l'âge de 16 ans, elle quitte sa famille et commence à travailler comme infirmière. Avec un leg de £ 200 qu'elle reçoit d'une tante, elle part pour New York, puis Londres où elle devient journaliste. Au début des années 30, elle travaille à Paris, correspondante pour le groupe de média américain Hearst.

La souris blanche
Après l'ascension d'Hitler au pouvoir, elle voyage à Vienne et Berlin au cours de l'année 1933 où elle sera le témoin oculaire de brutalités envers la population juive. Ces scènes seront à l'origine de son engagement.

En 1939, elle épouse l'industriel français Henri Fiocca, rencontré 3 ans plus tôt lors de vacances estivales à Juan les Pins. Elle vit à Marseille quand les Allemands envahissent la France.

Son mari et elle rejoignent la Résistance en 1940. Ils aident les juifs à fuir vers l'Espagne, et elle assure la fonction de courrier auprès du plus grand réseau d'évasion de la Résistance française : le réseau Pat O'Leary.

En 1943, elle est la personne la plus recherchée par la Gestapo. Sa tête est mise à prix pour 5 millions de francs (ce qui correspondrait aujourd'hui à une somme d'un peu plus de 1,3 million d'euros). Son habileté à éviter les tentatives de captures lui vaudra le surnom "la souris blanche" par la police secrète nazie. Cette année-là, son mari meurt, torturé et exécuté par la Gestapo.

Après avoir été arrêtée puis libérée, Nancy Wake quitte la France pour l'Angleterre, via les Pyrénées, et rejoint successivement l'Espagne, Gibraltar, l'Ecosse et enfin Londres.

En 1944, elle est recrutée par les services secrets anglais (Special Operation Executive). Devenue agent secret, elle est envoyée en mission en France. Elle est parachutée en Auvergne en avril, peu de temps avant le Débarquement, et aide à la distribution d'armes pour les résistants cachés dans le maquis, parcourant une fois 200 km à vélo afin d'aller chercher un nouvel opérateur radio. Elle participera également à de nombreux actes de sabotage.

Après la guerre

A la fin de l'été 1944 elle rentre en Angleterre, et retourne vivre en Australie dans les années 60. Elle reviendra vivre à Londres après le décès de son second époux.

Hommages internationaux

A l'annonce de son décès, c'est une pluie d'hommages qui déferlait. Le Premier ministre australien, Julia Gillard, l'a qualifiée de "saboteur et une espionne magnifiquement efficace". Nancy Wake "était une femme dotée d'un courage et de ressources exceptionnels, dont les exploits audacieux ont sauvé la vie de centaines de personnes au sein des forces alliées et aidé à mettre fin à l'occupation nazie en France".

Nancy Wake est la femme la plus décorée pour ses faits d'armes pendant la Seconde guerre mondiale. Elle a été faite Chevalier de la Légion d'honneur par la France, Compagnon de l'Ordre d'Australie, a reçu la médaille de George de Grande-Bretagne ainsi que la médaille de la Liberté des Etats-Unis.

Avant de mourir, elle avait exprimé le souhait que ses cendres soient dispersées au-dessus de Montluçon où elle avait combattu en 1944.

Agnès Chupin (www.lepetitjournal.com/sydney.html) vendredi 12 août 2011

A lire : La Gestapo m'appelait la souris blanche: Une Australienne au secours de la France, Nancy Wake aux éditions du Félin paru en 2001

Le Petit Journal Sydney
Publié le 11 août 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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