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PORTRAIT - John Mac Coll, un pilier de la communauté

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 11 décembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018

Chaque mois, lepetitjournal.com vous présentera le portrait d'une personnalité française d'Australie. Le premier de cette série est consacré à John Mac Coll. Arrivé il y a une quarantaine d'années en Australie de son Pas-de-Calais natal, John Mac Coll est l'exemple type de l'expatrié de longue durée, australien d'adoption mais français de coeur, guidé par sa volonté d'aider la France en Australie; il est l'un des piliers de la communauté française de Sydney

Né en 1949 à Boulogne sur Mer, ainé d'une famille de cinq enfants, d'un grand père écossais ayant combattu sur le front de l'ouest en 14-18, il a toujours sur faire face aux défis en gardant de fortes valeurs humaines et une énergie à toute épreuve.

En 1967, le bac en poche, John passe le concours d'entrée pour l'école de Saint Cyr mais son rêve s'envole au décès de sa mère lorsqu'il a seulement 18 ans. Il fera des études de sciences économiques à Lille qui vont s'avérer bien utiles pour la suite.

En 1971, son père décide d'émigrer en Australie avec ses cinq enfants. John entre alors à la banque du Commonwealth qui formait à l'époque tous les banquiers du pays. Quelques années plus tard, c'est la BNP, unique banque française présente en Australie à l'époque, qui l'embauchera pour s'occuper des investissements français en Australie. C'est le début d'une période faste: ?Nous avons réussi de beaux contrats, c'était une période héroïque où il fallait des pionniers dans un climat assez difficile, car avec l'affaire des essais nucléaires, la France n'était pas forcément la bienvenue dans le pacifique?.

En 1991, John est élu conseiller à l'Assemblée des Français de l'Etranger (AFE) pour l'Australie et l'Océanie et s'implique dans la vie politique. ?Quand les sociétés françaises débarquaient il fallait les suivre et régler tout un tas de problèmes privés liés à l'expatriation comme la scolarisation des enfants en premier lieu". Une petite école française existait à Bondi à l'époque mais l'idée d'une grande école a germé et John s'occupe sans relâche du dossier pour aider le gouvernement français à racheter une école australienne pour les petits Français expatriés; le lycée Condorcet de Maroubra sera finalement acquis par le gouvernement français avec l'aide de quelques entreprises françaises locales (dont la BNP) et beaucoup de travail et de motivation.

Président de la Commission des Affaires culturelles, de l'Enseignement et de l'Audiovisuel, de l'AFE depuis 12 ans, ses dossiers les plus importants aujourd'hui sont l'aide à la scolarité des enfants d'expatriés vivant dans la zone.? Pour moi le mot bourse a toujours été confiné aux cas sociaux et n'intègre pas les situations des familles moyennes, celles qui sont juste à la marge. Je préfère le terme d'aide à la scolarité qui recouvre la prise en charge des frais des scolarité et les bourses. (...) Il faut savoir que l'Etat français est un des plus gros contributeurs avec un demi milliard d'euros pour le budget de l'AEFE. Indépendamment de ses revenus, une famille française vivant à l'étranger peut encore scolariser un enfant dans le secondaire aujourd'hui, dans un contexte économique difficile (...) Venant du monde économique il faut savoir être raisonné et raisonnable et apprécier ce que l'on a, dans un monde qui ne va pas bien. J'essaie d'apporter au monde de l'enseignement un peu de pragmatisme, car à un moment donné il y a toujours quelqu'un qui paye, les bonnes idées c'est bien mais il faut que l'action soit efficace?.

L'une des grandes qualités de John est sans doute son pragmatisme à l'australienne doublé d'un sens de la communication qui sait gérer les esprits polémiques français ? La commission représente tous les groupes politiques qui travaillent tous en bon intelligence et cela se passe très bien?.

Après de longues années au service de BNP et un passage par la Banque transatlantique, fort de son réseau, il crée finalement sa propre société de consultant. John est également conseiller du commerce extérieur avec Ubifrance et Président d'honneur de l'Union des Français de l'Etranger (UFE) entre autres nombreuses casquettes, toutes bénévoles.

?Toutes mes casquettes sont complémentaires, elles sont liées entre elles par un réseau important. Tout se tient. Si vous n'êtes pas une personnalité de réseau, vous restez limité dans votre champs d'action. Vous trouverez toujours quelqu'un pour vous aider dans le monde économique, associatif ou politique. La communauté que je représente dans le pacifique, c'est une grande mosaïque et tout se tient. Notre mission est d'aller les voir, de faire les efforts ?.

Son rôle est finalement celui d'un médiateur entre la communauté qu'il représente, c'est-à-dire tous les Français vivant en Australie et en Océanie, et les instances politiques et gouvernementales. Il met son réseau à la disposition de cette communauté pour dit-il ?faire avancer les dossiers et les projets qui lui tiennent à coeur (...) En France, on souffre de dissémination de nos moyens, on ne sait pas qui fait quoi, on fait les choses bien mais il y a trop de dispersion, il faut coordonner les énergies et les organisations, trouver les bonnes pièces qui constitueront la mosaïque?

Lorsqu'on lui demande comment il voit l'avenir, John dit être inspiré et plein d'énergie pour continuer à aider sa communauté. ?Je suis guidé par trois principes, la compétence, la crédibilité et enfin la confiance, sans ces trois paramètres pas de résultat. (...) Le grand combat c'est la défense de mes communautés françaises, je sais que j'ai un réseau qui fonctionne et une influence, donc je continue.?

La seconde épouse de John est écossaise comme son grand-père. Il admet que ce n'est pas facile à vivre mais John ne regrette rien:  ?J'aurai pu faire carrière avec la BNP comme expat et jouer au golf pendant mes weekends, j'aurais sans doute eu beaucoup de satisfactions matérielles mais je n'ai jamais été aussi heureux de ce que je fais, ces défis m'excitent?.

John se sent rempli de sens, fort des fondations que lui ont transmises ses ancêtres Mac Coll. ?Un jour j'écrirai peut-être un livre mais le moment n'est pas encore venu, pour l'instant je continue ma mission?


Flore Gregorini (www.lepetitjournal.com/sydney.html) lundi 12 décembre 2011

Le Petit Journal Sydney
Publié le 11 décembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018

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