Trois parlementaires lancent l'opération « Pokie-Leaks » : ils appellent la population à leur révéler les secrets des jeux d'argent, qu'ils désirent rendre publics. L'objectif est de montrer comment l'industrie rend les joueurs accros et de faire pencher la balance pour une limitation des jeux d'argent.
Photo Bill Lile
Dans de nombreux bars, elles sont là pour accueillir les derniers dollars qu'il reste dans votre portefeuille après avoir pris une boisson. En Australie, on compte près de 200 000 machines à sous. Dix fois plus qu'en France, faisant du pays le sixième au monde pour le nombre de machines. Mieux ? 80 % des Australiens jouent à un jeu de hasard, la proportion la plus élevée du monde.
Il y a donc urgence à agir pour les sénateurs Nick Xenophon (NXT), Larissa Waters (Greens) et le député Andrew Wilkie (indépendant), qui demandent à ceux qui connaissent les secrets des machines à sous de les révéler.
Pour protéger les lanceurs d'alerte, ils comptent sur le privilège parlementaire, une loi qui assure l'immunité pour les parlementaires. Ce sont ces derniers qui relaieront les renseignements que leur donneront leurs sources. Ils espèrent dévoiler des stratégies addictives mises en place par les industriels, qui d'après eux doivent être connues du grand public.
Ils comptent également dénoncer d'éventuelles tentatives de corruption de l'industrie du jeu. En 2015, un documentaire d'ABC révélait que l'association Clubs NSW avait proposé à l'ancien ministre Peter Garrett une enveloppe de billets. Plus tard, Garrett s'est rétracté en affirmant qu'il s'agissait d'un chèque, et qu'il n'était pas encore en poste. Clubs NSW a attaqué en justice ABC, mais s'est rétracté quand la Cour lui a demandé de fournir ses relevés financiers. Un rebondissement intrigant pour l'association soi-disant caritative.
Nick Xenophon a annoncé avoir reçu une clé USB contenant des informations à propos du fonctionnement des machines à sous. Pour lui, l'opération est le meilleur moyen de combattre la corruption qui toucherait les partis politiques. Les parlementaires encouragent les individus ayant des informations sur ces machines à les contacter directement.
Nicolas Fleury, lepetitjournal.com/sydney, mardi 27 septembre 2016.
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