Depuis le 6 Juillet, il semblerait que la Pokemon Mania des années 2000 soit de retour ! Pour cause ? La création de l'application gratuite Pokemon GO par les ingénieurs de Niantic Labs qui utilise la réalité virtuelle pour faire de chaque propriétaire de smartphone un dresseur Pokemon aventureux ! Et cette folie a même réussi à passer les portes de la Mairie de Sydney !
Et si ce n'était que ça …
Car le phénomène Pokemon GO a même envahi les banlieues de Sydney, et ce ne sont pas les riverains du Peg Patterson Park de Rhodes qui diront le contraire. La semaine dernière, et presque comme tous les soirs depuis la sortie de l'application, la police a encore dû intervenir pour réguler le traffic routier, largement perturbé par les dresseurs partis à la recherche de Pokémon rares. Et oui, c'est pour attraper un Porygon, un Dracolosse, un Tortank ou encore un Dracaufeu que des centaines de dresseurs de Pokemon ont envahi les rues de Rhodes, marchant allègrement sur les routes sans se soucier le moins du monde des automobilistes.
En conséquence, le Canada Bay Council, chargé de la sécurité de cette zone, a demandé à Niantic Labs de retirer les Pokestops situés dans la ville pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise.
Et les dégâts ne s'arrêtent pas là ! Je vous passe le nombre d'enfants s'étant perdus en suivant aveuglément des Pokémon, les conduisant dans des endroits inconnus, ainsi que le nombre de conducteurs ayant reçu une amende de $325 et ayant perdu 4 points sur leur permis pour avoir jouer à Pokémon GO au volant…
Mais la semaine dernière, un homme et une femme parti à la recherche d'un Pokemon près d'un skate park dans le Sud Ouest de Sydney, ont été pris en embuscade par deux hommes masqués et armés. Et ce n'est qu'un cas parmi d'autres dans le monde, les malfrats utilisant la géolocalisation utilisée par l'application pour attirer des dresseurs de Pokemon dans leur piège et les dépouiller de leur smartphone et autres objets de valeurs …
La Pokemon Mania est donc de retour, mais certains la voit d'un bon oeil ! Ou du moins comme une opportunité plutôt que comme une menace.
Des professeurs de l'école primaire de St Patrick d'Holbrook, village de 2 000 âmes à 50km au Nord de la frontière entre le NSW et le Victoria, se servent de cette application pour enseigner quelques réflexes de sécurité à leurs jeunes élèves. Tous ayant déjà téléchargé l'application, les professeurs de cette école estime que les situations dangereuses provoquées par cette nouvelle addiction représentent un moyen efficace de faire prendre conscience à leurs élèves des dangers du téléphone au volant ou de la géolocalisation utilisée par des personnes mal-intentionnées…
Plus largement, la sortie de cette application qui fait fureur est l'occasion pour le Principals Secondary Council de remettre sur le tapis le débat des téléphones dans les salles de classe : les bannir ? ou les utiliser à bon escient ?
Le Président de ce Conseil, Chris Presland, s'est prononcé sur cette application : « il faut en tirer le maximum pour apprendre à nos élèves, que ce soit en matière de sécurité ou de technologie. Pokemon GO, ça leur parle, c'est leur monde donc ils sont tout de suite plus attentifs ».
A Sydney, une conseillère municipale, voit également ce phénomène d'un bon oeil. Directrice du Local Government NSW, Linda Scott est également une addicte de Pokemon GO depuis que ses deux jeunes fils s'y sont mis. Après s'être laissée tenter par l'application, Linda Scott a tenté de trouver un moyen pour connecter la ville de Sydney avec la Pokémon Mania.
Face à ce phénomène, la conseillère municipale a entrepris de faire de la ville de Sydney, une ville Pokemon Friendly. Linda Scott a donc tenté mardi dernier de faire passer une motion au conseil municipal pour que faire de Sydney la première ville « Pokemon GO Friendly Zone ». Dans cette motion, la conseillère demandait à la ville de designer, d'imprimer et de mettre à disposition des commerçants des « Pokemon GO Welcome Signs ». « Ce serait une opportunité pour les commerçants et autres business de Sydney de capitaliser sur ce phénomène ». En entrant dans les cafés, restaurants, boutiques ou hôtels à la recherche de Pokemon rares, les utilisateurs de l'application pourraient devenir autant de clients et de consommateurs potentiels, de quoi gonfler l'activité des commerçants. Mais cette motion a été refusée, à la plus grande déception de Linda Scott qui souhaitait que Sydney soit « more fun »
Mais la conseillère ne désespère pas et souhaite devenir la prochaine Lord Mayor pour tenter de faire passer cette motion (rassurez-vous, ce n'est pas sa seule motivation).
En attendant, certains commerçants ont déjà inscrit à la craie à côté de leur menu de la journée « Pokemon Inside ». Un phénomène qui ne s'arrêtera pas là, l'application étant sortie en France et dans la majorité des pays européens dimanche dernier.
MC Potet, lepetitjournal.com/Sydney, Mercredi 27 Juillet
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