

Hier soir, la sonde Juno s'est enfin mise en orbite autour de Jupiter après 5 ans de voyage. Une victoire pour la NASA et les sciences astronomiques qui espèrent pouvoir percer les secrets de la création de notre Système Solaire grâce à cette sonde.
Cette sonde a été lancée par la NASA, direction Jupiter, il y a maintenant 5 ans. Il s'agit du premier vaisseau spatial à voyager si loin. Et ce n'est pas une sonde ordinaire: Juno est équipée de panneaux solaires et fonctionnent essentiellement grâce à l'énergie solaire. Car si seule la planète Mars sépare la Terre du Jupiter, la reine des planètes se situe tout de même à 2,8 milliards de kilomètres de notre planète. Elle se trouve également 5 fois plus loin du Soleil que la Terre, et est suffisamment grande pour contenir 1 300 planètes Terre.
C'est donc à une vitesse de 21 000 km/h que la sonde Juno s'est dirigée vers la plus grosse planète de notre système solaire dans le cadre d'une mission spatiale de $1,47 milliard.
Et l'Australie a participé à cette mission lors d'une étape cruciale : la mise en orbite de la sonde Juno autour de Jupiter.
Et ce n'était pas gagné d'avance ! Le vaisseau spatial devait ralentir suffisamment afin de pouvoir entrer en orbite autour de Jupiter, sans le traverser simplement à cause d'une vitesse trop importante. En plus de cela, la sonde devait éviter de rentrer en collision avec les nombreuses roches en orbite autour de Jupiter, résister aux radiations et à l'environnement hostile de cette planète et surtout, une fois en orbite, se positionner de telle façon à ce que ses panneaux solaires soient orientés vers le Soleil. Et tout cela en autonomie ! Car pendant les 35 minutes durant lesquelles le moteur du vaisseau spatial s'est détaché de la sonde, la NASA ni aucune des 3 stations spatiales travaillant sur la mission, ne pouvaient recevoir des informations de la sonde.
Et Canberra fut la première, grâce à sa position géographique, à pouvoir recevoir les signaux sonores de la sonde Juno, indiquant que celle-ci avait réussi sa mise en orbite. C'est donc depuis la station spatiale de Tidbinbilla, situé à 867 millions de km de Juno, que la bonne nouvelle s'est répandue jusqu'aux bureaux de la NASA aux Etats Unis.
Glen Nagle, porte parole de la mission Juno, a expliqué : « Le plus dur de la mission est fait mais beaucoup reste encore à faire. Nous laissons échapper quelques sourires et quelques accolades mais nous avons encore énormément de travail et de communication à réaliser avec la sonde pour s'assurer que la mission se déroule convenablement ». Car pour certains scientifiques, cette mission représente plus de 10 ans de travail, légitime alors de se laisser aller à quelques « Hourra ».
Glen Nagle explique également que « chaque signal sonore reçu depuis Juno demande 1 milliard de fois d'énergie en plus que les signaux émis par les téléphones portables ». Avec de telles demandes en énergie, on comprend vite comment la mission pourrait capoter en un clin d'oeil.
Pour l'instant, Juno restera dans une orbite de 53,5 jours autour de Jupiter. Autrement dit, à sa position actuelle, Juno fera le tour de Jupiter en 53,5 jours. Le 19 Octobre elle se déplacera pour se placer dans une orbite de 14 jours. Au total, Juno restera 20 mois dans l'orbite de Jupiter, assez de temps pour faire quelques 37 tours. Durant ce temps, la sonde a pour mission de collecter des images de la reine des planètes.
Car Jupiter pourrait bien être la première planète à s'être formée après la formation du Soleil. Elle détiendrait donc des clés qui pourront permettre aux scientifiques de percer le secret de l'origine de notre Système Solaire. Et contrairement à la Terre ou à Mars, Jupiter est exclusivement composée de gaz : d'hydrogène et d'hélium. Trouver des traces d'eau sur cette planète permettrait donc d'évaluer à quelle distance du Soleil Jupiter s'est formée et en combien de temps elle s'est déplacée jusqu'à sa position actuelle. Toutes ces informations conduiraient donc à la découverte de l'origine de notre Système Solaire, de la formation des planètes et de celle de la Lune.
L'ensemble de la communauté scientifique vit donc dans l'attente que la sonde Juno apporte plus de réponses que la sonde Galileo, lancée en 1989 et restée en orbite autour de Jupiter durant 8 ans.
MC Potet, lepetitjournal.com/Sydney, Mercredi 6 Juillet 2016









