A l'approche de la cérémonie des Oscars qui se tiendra le 28 février prochain, LPJ Sydney passe chaque semaine en revue les films nominés. Cette semaine, nos impressions sur Steve Jobs de Danny Boyle avec Michael Fassbender et Kate Winslet, nominés dans les catégories meilleur acteur et meilleur actrice dans un second rôle.
Après Ashton Kutcher en 2013 c'est autour du Britannique Michael Fassbender d'endosser le célèbre col roulé noir. Le premier film, réalisé par Joshua Michael Stern retraçait le parcours de Jobs de son abandon de l'université en 1971 au lancement de l'iPod en 2001. Cette fois c'est autour de Danny Boyle de s'y coller, déjà vainqueur de 8 oscars avec Slumdog Millionaire.
Ce biopic bien plus intimiste que le précédent ne se concentre que sur trois évènements majeurs dans la carrière du génial Steve Jobs. : la présentation du Macintosh en 1984, la présentation du NeXT en 1988 après son licenciement de chez Apple et la présentation du premier iMac en 1998. Telle une pièce de théâtre en trois actes, le film nous embarque dans les keynotes majeures de la marque à la pomme entre ascension, décadence et renouveau. Le réalisateur nous présente un personnage génialement torturé et exigeant.
Le scénario du film se base et s'inspire librement de la biographie non-autorisée et non-officielle de Steve Jobs écrite par Walter Isaacson. Aucun trait de caractère n'a été oublié par les scénaristes. Steve Jobs est présenté comme un génie créatif, un orphelin ayant du mal à accepter sa paternité, un « control-freak » à l'égo plus que surdimensionner et la guerre qui en découle avec l'autre Steve (Wozniak, interprété par Seth Rogen).
Cependant, à vouloir trop en faire et à partir dans toutes ces directions le film se perd un peu et le spectateur également. Des histoires qui auraient pu paraitre secondaires passent au premier plan sans que cela eût été nécessaire. Michael Fassbender comble son manque de ressemblance physique par une interprétation très intime mais pas assez puissante pour totalement convaincre.
S'il ne remportera pas la statuette pour ce rôle, Kate Winslet en revanche la mérite amplement. Tantôt conseillère, protectrice, confidente et amie de Jobs on se prend vite d'empathie pour le personnage. L'interprétation de l'assistante à la fois maltraité et admirative de son patron est brillamment subtile.
Le producteur du film étant le même que celui de The Social Network, beaucoup y verront une certaine similitude tant sur le fond que sur la forme. Sur le fond, on peut dire que le producteur aime les personnages brillants, géniaux et complexes. Les deux films ont une bande-son fortement similaire et utilisent les mêmes procédés : des personnages à huis clos, et l'utilisation de flash-backs pour faire vivre le récit.
Pour conclure, plus qu'un biopic, Danny Boyle nous livre ici un portrait aux traits parfois un peu grossiers d'un Steve Jobs que nous avons parfois aimé détester.
En salle depuis le 4 février en Australie
La note de la rédaction : 7/10 !
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Simon Arrestat, lepetitjournal.com/sydney, jeudi 11 février 2016