A l'occasion du French Film Festival, qui se déroule du 1er au 24 mars 2016, LPJ Sydney passe en revue les films projetés. Aujourd'hui, nos impressions sur le sulfureux Bang Gang d'Eva Husson
Avec son premier film, Eva Husson nous livre un film dramatique centré sur la sexualité des adolescents... et pas n'importe laquelle. Avec comme titre Bang Gang, inversement de Gang Bang (orgies euphoriques), le ton est donné. Dans des jeux collectifs, une bande de jeunes va tester et repousser les limites de sa sexualité.
Basée sur des faits réels, l'histoire retrace le quotidien de quatre jeunes : George, Alex, Gabriel et Laetitia qui gèrent cette période intense de manière radicalement différente avec des conséquences et des prises de conscience propres à chacun. Les chassés croisés amoureux se mêlent avec les moments bruts des orgies baptisées "Bang Gang". Malgré ces instants crus, rien est jamais vulgaire ou trash. En privilégiant une approche esthétique, l'ivresse de cette jeunesse décomplexée est traitée avec finesse et douceur par la réalisatrice. Le jeu des acteurs est innoncent voir maladroit ce qui rend le casting attachant en livrant des performances vraies. La bande originale, de très bonne qualité, habille parfaitement cette ambiance douce et sulfureuse à la fois.
Cette "histoire d'amour moderne" rend également compte de l'importante présence des réseaux sociaux dans la vie sexuelle des ados d'aujourd'hui. Les écrans sont devenus primordiaux et deviennent le prolongement du corps de cette jeunesse sauvage qui se filme, se regarde et partage ses prouesses sur la toile.
Sans tomber dans l'univers trash des Spring Breakers, la réalisatrice a souhaité finir sur une note positive avec la prise de conscience de ces jeunes face à cette tourmente sexuelle. Chaque protagoniste est sur un pied d'égalité. Aucun personnage ne passe devant un autre. L'acteur principal ici est bien l'adolescence. Une période de la vie qu'Eva Husson a voulu montrer comme une étape de construction et plutôt que de destruction.
NOTE : 7/10
Bande annonce
Maëlys Vésir lepetitjournal.com/Sydney jeudi 17 mars 2016
