Édition internationale

WWOOF – Un concept qui a du chien

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012


Travailler dans une ferme biologique à l'étranger : c'est le concept du WWOOF qui a séduit Josselin Madrigal, 25 ans, qui a passé trois mois et demi en Argentine, du côté de Buenos Aires


Né dans les années 1970 en Angleterre, le WWOOF (World wide opportunities on organic farms) s'est petit à petit développé pour compter aujourd'hui près d'une quarantaine de pays partenaires. Des fermiers désirant accueillir des "Wwoofer" s'inscrivent sur le site internet de l'association, et de là naissent les premiers contacts. L'occasion est ainsi belle de découvrir un pays en s'immergeant dans sa culture et le quotidien de ses habitants, tout en mettant la main à la pâte pour aider aux travaux de la ferme, qui se doit d'être bio et écologique. Dans le WWOOFing, pas question d'être rémunéré, les propriétaires s'engageant "simplement" à nourrir, loger et blanchir leur hôte.

C'est ce côté "rapport privilégié avec la nature" et découverte d'une autre culture qui a poussé Josselin Madrigal, 25 ans, à s'inscrire en tant que Wwoofer sur le site international. Direction l'Argentine, au sud-ouest de Buenos Aires, pour le jeune homme en mal d'aventure, qui parlait déjà très bien italien après un stage de plusieurs mois à restaurer des sentiers du "Parco delle Alpi Marittime", dans le cadre de sa licence "Métier de la montagne" préparée à Gap. Des amis lui avaient déjà vanté les mérites du concept qui propose "d'autres solutions aux modèles habituels que l'on nous enseignent". Ainsi, dans les fermes, pas d'engrais mais des solutions alternatives comme pailler les plantes et les arroser ensuite. ""Je pensais que mettre de la paille sur la terre et ensuite d'arroser allait étouffer la plante. Mais en fait, c'est le contraire : la paille concentre la chaleur et l'humidité ce qui permet à la plante de mieux se développer." Ni celle qui consiste à "couper" les poireaux au lieu de les arracher de la terre pour pouvoir les repiquer après?

Le syndrome du voyageur
Durant trois semaines, en septembre, le jeune homme, originaire d'Yronde-et-Buron, à côté d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme, a donc partagé le quotidien de ce couple d'agriculteurs, qui accueillait pour la première fois un wwoofer. Ces quarantenaires globe-trotters cultivaient un potager pour leurs besoins personnels, tout en réservant quelques légumes pour la vente et préparer des plats à emporter. "Ils cuisinaient selon la macro-biotique, explique Josselin, c'est-à-dire sans lait ni viande." Lui était cuisinier tandis qu'elle donnait des cours de tai-chi. Six heures par jour, six jours par semaine, le "Frenchie" a aidé aux premiers travaux agricoles du printemps, en semant, désherbant,?

Parallèlement, Josselin a souhaité  aller à la rencontre du peuple argentin dans un "pays magnifique", où beaucoup d'Européens ont immigré. "C'était assez facile de se fondre dans le décor, beaucoup d'Argentins ont des grands-parents Allemands, Italiens, avec des racines européennes." "Le but de partir à l'étranger, c'est de s'intégrer à la vie des habitants. Je ne voulais pas souffrir du syndrome des voyageurs : tu passes, et tu ne récoltes que la superficialité des choses? J'ai partagé des repas avec les Argentins, donc du coup leur culture, leur manière de voir les choses." Seule déception : la commercialisation à outrance du tango où "dans les démonstrations sur les places publiques ou dans les bars, on ne retrouve pas l'émotion ni l'âme de cette danse?" Cela n'a pas empêché Josselin de prolonger son séjour, puisqu'il est rentré en France trois mois après la fin de sa mission "wwoofing", fin décembre.
Marie Varnieu (www.lepetitjournal.com) lundi 4 juillet 2011

Infos pratiques
Pour devenir un Wwoofer ou bien un hôte, il suffit de se rendre sur le site http://www.wwoof.org/. Il faut ensuite s'inscrire en ligne et payer une cotisation afin d'avoir accès au carnet d'adresses et recevoir une carte de membre. Le principe du Wwoofing repose sur la confiance puisque l'organisation ne peut pas vérifier ce qu'il se passe dans chaque ferme. Cependant, Josselin raconte avoir "entendu des récits d'amis partis à l'étranger chez des fermiers qui profitaient d'une main d'?uvre pas chère pour les faire travailler dur?" Le site internet international doit ainsi être informé de ce genre de dérives afin que la ferme incriminée ne soit plus accessible aux volontaires.

logofbinter
Publié le 4 juillet 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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