

Allumez la télévision française le soir et vous avez de grandes chances de tomber sur du catch. Si ce divertissement a repris une telle importance en France après un gros passage à vide, c'est en grande partie grâce à des stratégies extrêmement agressives de marketing
Le boxeur Floyd Mayweather est l'un des guest-stars ayant participé aux shows de la WWE (photo AFP)
S'il y a dix ans le héros des enfants était Pikachu du dessin animé Pokémon, aujourd'hui ce sont John Cena, Randy Orton et Rey Mysterio qui sont devenus les coqueluches des cours de récré. Chaque semaine, ils sont 600.000 à se presser devant leur TV pour regarder l'émission Catch Attack de NT1, chaîne de la TNT qui avait flairé le bon filon il y a de ça cinq ans.
Un show pour petits et grands
Si la fédération américaine majeure de catch, la WWE, a pour cible majeur un public de 12-25 ans, ce divertissement a conquis de nombreux papas qui voient là l'occasion de regarder enfin quelque chose à la télé avec leur progéniture qui ne soit pas un cartoon. Il y a 20 ans, ils regardaient peut-être déjà ces shows qui passaient alors parfois en clair sur Canal +. Et puis, la WWE a pensé évidemment aux plus grands en donnant de plus en plus d'importance à la catégorie des Divas. Des lutteuses sexy et peu vêtues se battent avec des prises plutôt suggestives.
La WWE, une machine à faire de l'argent
Sexe, baston et "entertainment", Vince McMahon, président et co-fondateur de la WWE, a compris ce qui faisait tourner le monde. Epoux d'une candidate républicaine aux dernières sénatoriales, il a développé une politique de merchandising gigantesque qui permet à son entreprise d'afficher environ 500 milliards de dollars de chiffre d'affaires chaque année. Figurines, DVD, applications et autres produits dérivés pour téléphones portables, peu de familles américaines ou françaises ont pu échapper ces dernières années aux cadeaux de Noël estampillés catch.
Des lutteurs sur grand écran
S'il existe d'autres fédérations comme la TNA qui, selon les vrais spécialistes, affichent un niveau technique supérieur au cours de matchs truqués mais très acrobatiques, la WWE sait monter ses quatre shows hebdomadaires et ses pay-per-view mensuels autour de scénarios qui passionnent. Elle fait et défait des héros, qui pour les plus populaires, tentent même une carrière au cinéma. Ainsi, on a pu voir récemment Steve Austin dans le dernier Stallone, The Expandables, ou encore John Cena aux côtés de L'Arme Fatale Danny Glover dans The Legendary, un film produit? par la WWE.
Un phénomène qui s'essouffle un peu en France
A son paroxysme, il y a encore un an, la mode du catch semble néanmoins battre un peu de l'aile chez nous. Canal +, qui a un peu tardé pour reprendre le phénomène en mains, ne devrait vraisemblablement pas reconduire sa série Catch-moi si tu peux ou son émission spéciale Catch Fever, bides retentissants. Même chose pour W9 qui avait fait le pari de diffuser la TNA, émission arrêtée début 2010. Cette même année, la tournée française des superstars américaines dans les zéniths n'a pas fait le plein pour la première fois depuis son retour en 2008. La WWE n'a d'ailleurs pour l'instant programmé que trois dates en 2011, dont une seule en province.
Yann Fernandez (www.lepetitjournal.com) mercredi 19 janvier 2010

