Édition internationale

TINA ARENA – "Je suis toujours touchée par mon public français"

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 novembre 2015

Tina Arena revient avec son nouvel album Eleven, sorti le 30 octobre. Rencontre avec cette chanteuse au profil international, et présentation de ce onzième album aux sonorités pop. 

Lepetitjournal.com: Pouvez-vous nous présenter votre nouvel album? De quoi parle-t-il ? 

Tina Arena: Cela fait à peu près deux ans que j'ai sorti Reset, mon précédent album, après 12 ans d'absence. Après tout ce temps je ne savais pas trop comment les gens allaient réagir, ce qu'ils allaient penser,  parce que j'étais consciente que le métier avait changé, tout comme la manière de percevoir la musique. Mon come back pouvait alors être négatif ou positif. Mais cela a finalement bien marché, mon album précédent a eu un grand succès en Australie (c'était la deuxième plus grosse vente de cette année 2013). Nous avions fait une grosse tournée en Australie et j'ai pu visiter beaucoup d'endroits.

A la suite de ça, beaucoup de gens de la communauté anglaise, française et même internationale me demandaient quand allait arriver mon prochain album. Je ne voulais pas laisser passer autant de temps que la dernière fois pour sortir un nouvel album. J'ai voulu être très réactive. Donc, après cette expérience si positive je me suis remise à écrire à la fin de l'année dernière, en décembre. A cette période, j'ai participé à un song writing camp, organisé par APRA), la société qui protège les auteurs compositeurs en Australie (l'équivalent australien de  la SACEM en France). Durant ce song writing camp : « 50 chansons en 5 jours », des auteurs-compositeurs du monde entier se rendaient à Sydney pour coécrire avec des artistes qu'ils ne connaissaient pas. C'était une collaboration créative tellement fantastique que j'ai écrit pendant ce camp la première chanson de mon album, qui est d'ailleurs le premier titre: Unravel me. C'est comme cela qu'a commencé la création de l'album Eleven.

 De quoi vous êtes-vous inspiré pour cet album ?

Il y a eu une série d'événements dans ma vie ces dernières années qui m'ont inspirée. Je ne suis pas quelqu'un qui est capable de sortir quelque chose tous les 12 mois, et d'ailleurs je pense que les gens n'en ont pas forcément envie, contrairement à ce que l'on dit dans le business. Je ne partage pas ce point de vue. Je pense que j'ai juste voulu me sentir libre, sans avoir de contrainte musicale ou thématique. J'ai simplement fait ce qui me plaisait.

 Avez-vous des projets en France et en français ?

Je prends mon temps pour revenir à un répertoire français. Je n'ai pas envie de chanter en français juste car le public aime mon accent. On ne peut d'ailleurs pas être sûr que cela se vendra à nouveau. Donc pour le moment, je me concentre sur ce que j'ai envie de faire. On ne peut pas servir quelqu'un sans se servir soi-même d'abord. Et je ne peux pas faire de la musique juste pour la vendre ou pour faire de l'argent. Ça doit d'abord avoir un sens pour moi.

Vous avez vécu entre la France, le Royaume-Uni et l'Australie. Comment avez-vous ressenti cette vie d'expatriée ?

C'était une expérience très nécessaire pour moi. Spirituellement parlant, mais aussi au niveau du travail, car cela m'a apporté la diversification que je cherche tout le temps dans en tant qu'auteure-compositrice. Je ne suis pas quelqu'un qui est capable de se répéter, je suis toujours dans le mouvement. J'ai eu grâce à mon travail le privilège de  pouvoir rentrer dans une autre culture, ayant une autre mentalité. C'est quelque chose dont j'avais absolument besoin et j'ai appris énormément de choses dans cette expérience. Mais comme beaucoup de gens expatriés ou qui immigrent, j'ai trouvé des avantages mais aussi des inconvénients. J'ai eu des moments sublimes et d'autres moments horribles où j'ai vécu des choses difficiles. Mais j'étais aussi consciente que tout n'allait pas être rose et je suis quelqu'un de très réaliste.

J'ai aussi bien compris que la diversité fait partie de la beauté de la vie. On a un regard différent sur le monde et on apprend énormément sur la tolérance et la patience envers les autres. C'est très enrichissant.

Vous qui avez joué dans le monde entier, les publics sont-ils différents d'un pays à un autre ? 

Il y a bien sûr des différences. Culturellement nous sommes tous différents.

J'ai grandi avec le public australien qui me connaît depuis mes 8 ans. Le public anglais est aussi très chaleureux. Je n'ai jamais eu de problème, partout dans le monde, j'ai toujours eu un accueil extraordinaire.

Je suis toujours touchée par mon public français, honnêtement, et scotchée par la réaction du public, je ne m'y attends jamais. Ca me fascine quand je marche dans la rue et que les gens se rappellent de moi, s'approchent, viennent me parler avec une telle gentillesse. Ce n'est pas quelque chose que j'attends ; mais  j'apprécie beaucoup le fait que les gens prennent le temps de dire bonjour et de me féliciter pour mon travail.

Que pouvez-vous conseiller à nos lecteurs français expatriés en Australie ?

Je conseille surtout d'éviter les endroits touristiques.  C'est de cette manière que l'on peut découvrir comment les gens vivent vraiment. Paris, pour moi ce n'est pas la Tour Eiffel, c'est l'ambiance, les marchés, les petits villages, la vie quotidienne, les quartiers asiatiques, italiens, portugais…

A Melbourne, je recommande le Victoria Market qui est sublime ; il présente une diversité culturelle, de produits, d'alimentation, de fromages, de la nourriture internationale. Les jardins sont aussi très beaux : The Botanical garden, The Fitzroy garden, sont extraordinaires. Si vous aimez les artistes, et tout ce qui est bohème et artisanal, je conseille le Fitzroy et St Kilda  qui ont une ambiance fabuleuse.

A Sydney, il faut voir le Amber bridge, la National Gallery, The Museum of Contamporary Art. Et toutes les plages: la Bondi beach évidemment, en prenant le ferry et en passant par tous les bras de mer; le bateau ramène à Manly, une plage fabuleuse où  tout est ouvert, les familles peuvent pique-niquer et les gens sont très détendus et souriants. La diversité de la vie quotidienne, c'est cela qu'il faut découvrir en Australie.

Propos recueillis par Laetitia Limmois (www.lepetitjournal.com), mercredi 11 novembre 2015

logofbinter
Publié le 10 novembre 2015, mis à jour le 10 novembre 2015
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