

La sexomnie est un trouble du sommeil méconnu, et pourtant, ils seraient assez nombreux à en souffrir. Alors, si votre partenaire se jette sur vous pendant la nuit, et ne s'en souvient pas le lendemain matin, ne vous formalisez pas de suite, c'est peut-être qu'il est sexomniaque
© Darren Kemper/Corbis
Sorte de somnambulisme qui se caractérise par une brusque montée du désir sexuel, la sexomnie va se manifester par la pratique de la masturbation ou de relations sexuelles de manière inconsciente pour l'individu qui en souffre. En gros, votre partenaire peut vous sauter sauvagement dessus pendant la nuit et ne pas s'en rappeler le lendemain?
La sexomnie est une véritable maladie qui n'est reconnue que depuis une quinzaine d'années. Trois fois plus d'hommes que de femmes en seraient atteints. Celui qui en est atteint ne déclenche pas une crise chaque nuit, ces dernières sont influencées notamment par la fatigue. Cette maladie découlerait du stress, d'une trop forte consommation de drogues ou d'alcool, voire d'une frustration, mais aucune explication médicale certaine ne peut l'expliquer. Nombreux sont ceux qui ignorent leur maladie ou qui n'osent pas la déclarer. Pourtant, cela peut se soigner grâce à un centre du sommeil ou un thérapeute.
Une maladie à ne pas prendre à la légère
Il est fréquent que le sexomniaque ne sache pas la maladie dont il est atteint? jusqu'à ce que son partenaire ne l'en informe. La personne atteinte de sexomnie dort profondément quand une crise arrive et ne se rappelle de rien le lendemain matin. Le conjoint, lui, est en revanche bel et bien réveillé quand il se fait tirer de son sommeil en pleine nuit pour avoir un rapport. Il y a les partenaires qui ne s'habitueront jamais et puis ceux qui y ont trouvé une nouvelle appréhension de leur sexualité qui serait, selon leurs expériences, plus sauvage et animale.
Mais la sexomnie peut conduire aussi celui qui en est atteint vers de plus gros problèmes. Par exemple, le cas de ce procès à Mons en Belgique en 2008. Un homme est acquitté en première instance du viol de sa fille de 4 ans au bénéfice du doute. Le tribunal a estimé que plusieurs éléments pouvaient impliquer qu'il était atteint de sexomnie? Renversement en février 2011, la cour d'appel de Mons le condamne finalement à quatre ans de prison ferme. Dans le passé, aux Etats-Unis et en Angleterre, plusieurs procès avaient conduit à l'acquittement de leurs prévenus au motif de la sexomnie.
Magali Massa (www.lepetitjournal.com) vendredi 15 avril 2011

