Édition internationale

MUSIQUE - La superbe : Biolay double et gagne

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012
Il est plus que temps de dissiper le malentendu : Benjamin Biolay n'est pas un ex-beauf fils de Catherine Deneuve surdoué qui fait la gueule mais ce qui est arrivé de mieux à la chanson française ces 10 dernières années. Son nouvel album s'appelle La Superbe. Il l'est

Il est apparu assez sagement il y a une dizaine d'années, en binôme avec Keren Ann, dans le sillage d'Henri Salvador. Son premier disque concept, Kennedy Rose, témoignait déjà d'une réelle ambition. Il a depuis accumulé les collaborations prestigieuses ( Gréco, Hardy, Julien Clerc...) et ses deux derniers albums, A l'origine et Trash yéyé l'ont définitivement propulsé vers des sommets qualitatifs. Les frasques du personnage médiatique, volontiers arrogant, lapidaire et provoquant ont pourtant maintenu Benjamin Biolay hors de portée du véritable succès public. La méprise est évidente pour qui a eu l'occasion de voir l'artiste sur scène, un peu gauche, simple et touchant. Son nouvel album, La Superbe, a tout ce qu'il faut pour rétablir la balance. Il prouve une nouvelle fois qu'aucun de ses concurrents n'a aujourd'hui la puissance de feu de Biolay. Elle prend la forme rare d'un double album, soit 23 titres, tenus de bout en bout.

(Pochette - La superbe, Benjamin Biolay)

Autoportraits
Déployées en une vaste fresque introspective, les chansons de La superbe imposent un constat tranchant du spleen contemporain. Elles sont magnifiques et semblent presque avoir atteint la force sereine des classiques. Cette pleine maturité n'exclut pas la hargne et les formules chocs. Un flow né du rap librement interprété court tout au long de l'album, scandé par moment avec fougue. Il fraie avec les mélodies imparables et les blessures amoureuses à vif. Dans cette somme impressionnante, on peut surligner quelques titres significatifs, comme la chanson d'ouverture et premier extrait, dont l'ampleur et le lyrisme sont assez représentatif de l'ensemble. Brandt rhapsodie, en duo avec Jeanne Cherhal, accumule les petits mots et fait et défait un amour en quelques minutes sidérantes. D'un extrême à l'autre de l'autoportrait sans concession, Tout ça me tourmente assume avec crudité "mais dès 20h30 je n'ai pas de c?ur je n'ai que ma queue", tandis que les harmonies osent la simplicité sur Ton héritage, superbe et touchante adresse à sa fille. En début et fin de parcours, Biolay répète "Quelle aventure, quelle aventure". Paris, Buenos Aires, Lyon en sont les étapes géographiques et le voyage vaut vraiment le coup.

Jean Marc Jacob (www.lepetitjournal.com) jeudi 17 décembre 2009

Le clip de La superbe est sur : http://www.benjaminbiolay.com/fr.html
logofbinter
Publié le 17 décembre 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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