

Jusqu'au 23 septembre, le Musée de la mode et du textile expose son nouveau trésor, fruit d'une collaboration cousue d'insolence : les costumes des spectacles de la chorégraphe Régine Chopinot créés par Jean-Paul Gaultier
Duo peu ordinaire, pour exposition extraordinaire
Lorsque deux artistes qui font des étincelles chacun dans leur univers se choisissent pour broyer à quatre mains l'establishment du spectacle, c'est explosif ! Ainsi en 1985, Le Défilé, une création atypique pour seize danseurs, comédiens et mannequins, a marqué une rupture dans la danse contemporaine. La chorégraphie, hybride entre ballet et défilé et les vêtements, dont l'audace reléguait le traditionnel tutu au grade d'antiquité, ont frondé les carcans institutionnels de la mode et de la danse.
"L'enfant terrible", comme on appellait alors Gaultier, et la chorégraphe protéiforme créèrent l'événement, tant à partir de leurs personnalités que de leur ?uvre commune, sans doute la plus célèbre d'une longue série, entre 1983 et 1993. A la Rochelle, il n'y a pas que des pucelles? , jouée l'année suivante, connaîtra également un beau succès.
Vidéos et bouts de tissus
L'exposition se construit autour des films des spectacles de Régine Chopinot (Délices, en 1983, Via, Rude Raid et Les rats, en 1984, KOK, en 1988, Ana, en 1990, Façade, en 1993?) et des créations de Gaultier.
Ces dernières, exubérantes - slips géants, robes corsets chères à Gaultier, fantasques crinolines de laine torsadées - soulignent la fantaisie des entrechats Chopinot. On retrouve aussi les costumes rayés, androgynes, qui ont largement inspiré Gaultier dans les années 80.
D'ailleurs son répertoire stylistique, vaste et hétéroclite, est abordé ici sous toutes les coutures -puzzle, tatouages, jeux de miroir? Cette exposition dense et forte en créativité s'avère une excellente occasion de découvrir le Musée de la mode et du textile. Mention spéciale aux ateliers pour adolescents, au cours desquels ceux-ci appréhendent l'univers de Gaultier et créent leur propre cahier de tendances.
Sandra de Vivies (www.lepetitjournal.com) mardi 8 mai 2007

