

La journée internationale du baiser aura lieu le 6 juillet 2016, et si les Français sont friands de bises pour se dire bonjour, ce n'est pas le cas dans tous les pays. lepetitjournal.com a donc décidé de se pencher sur les différentes manières d'embrasser et de se saluer à travers le monde : hugs, nez à nez, révérence? Toutes ces coutumes n'auront bientôt plus aucun secret pour vous.
Bise v.s Hug
En 2012, le New York Times s'interrogeait sur le rituel de la bise, « une interaction humaine des plus mystérieuses ». Cette pratique gagnerait du terrain aux Etats-Unis, essentiellement dans les milieux branchés, artistiques et médiatiques où la bise est vue comme « so chic and so french » par contraste avec le « hug » qui même s'il est traduit par « câlin » est loin d'en être un. Le contact se limite aux épaules et dure entre 2 et 3 secondes. Au delà il peut être mal interprété. A noter que cette accolade servait autrefois à vérifier que l'autre ne portait pas d'armes dans le dos. De manière plus officieuse, les Américains peuvent aussi se saluer avec le « high-five » ou le « fist bumping » inspirés des gangs de bikers dans les années 40.
Dans cet océan de froideur et de platitude, on comprend que le « social kissing » fascine et intrigue. Certains Américains se sont penchés sur la question, dont Daniel Askt, pour qui la bise serait un moyen de « s'immuniser contre la passion, ou encore de démontrer sa capacité à dompter, voire à dominer son désir. »
A quoi sert le bisou esquimau ?

La version arabe
Il n'est pas rare de voir les Bédouins se dire bonjour en effleurant leurs nez respectifs. Cette coutume s'intitule le « nez-à-nez » et est généralement pratiquée entre des personnes plus vieilles, du même âge et du même rang social. Cette partie du corps a une grande importance dans la culture arabe et l'expression « ala'l khachem », signifiant littéralement « sur mon nez » soit « fais moi confiance », est couramment employée. D'ailleurs il arrive que des jeunes saluent leurs ainés en embrassant leur nez, un geste qui est considéré comme une grande marque de respect.
Les maoris pratiquent le hongi
Une alternative du « nez-à-nez » existe à l'autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande. Les Maoris se pressent leur nez et leur front respectifs. Cette salutation est surtout pratiquée dans les cérémonies officielles et autres rencontres majeures. Comme le rappelle l'Encyclopédie officielle de la Nouvelle-Zélande l'origine de ce geste remonterait à la création légendaire de la première femme, Hine ahu one, (« femme faite de terre ») par Tane, un dieu qui lui aurait insufflé la vie par les narines. Le « hongi » serait donc un échange de ce souffle de la vie, le « ha ». A l'issue de ce salut physique, le visiteur est accepté par le peuple, invité à partager les responsabilités et les devoirs des membres du pays qui l'accueille. Ainsi en mai 2016, Manuel Valls, en visite officielle à la Nouvelle-Zélande, avait dû se prêter au jeu de la tradition et effectuer un « hongi ».

AFP
Le mitataku, le « bisou papou »
Dit comme cela, le « bisou papou » a l'air mignon mais détrompez-vous ! En Papouasie, ce « baiser » consiste en fait à arracher les cils de son partenaire avec les dents. Pour les Papous, cette pratique remplacerait notre baiser traditionnel amoureux.
Le « baiser » russe
Si pour la plupart des occidentaux, le french kiss a une connotation sensuelle, il peut revêtir en Russie une signification totalement différente. Dans la culture soviétique, ce baiser n'a rien d'intime, bien au contraire. Il est commun de s'embrasser sur la bouche dans un cadre conventionnel et fraternel, souvent comme un symbole de paix. Pour sceller l'amitié entre l'URSS et l'Allemagne de l'Est en 1979, Leonid Brejnev, secrétaire général du Parti Communiste de l'Union Soviétique et Erich Hoenecker, président du Conseil d'état de la RDA s'étaient ainsi embrassés fougueusement. Toutefois, ce « baiser fraternel » est, semble-t-il, destiné à disparaître car la Douma a fait voter en 2013 une loi pour l'interdire en public, l'accusant de faire « la propagande de l'homosexualité ».

Tirer la langue pour prouver que l'on n'est pas un sorcier
Dans certains villages reculés du Tibet, tirer la langue est une salutation qui est considérée comme un signe de politesse. Ce geste traditionnel remonterait au IXème siècle lorsque gouvernait Lang Dama, un roi impopulaire et cruel qui avait la langue noire. Depuis, cette caractéristique physique est associée au malheur et à la magie noire. Il faut alors tirer la langue pour attester de sa bonne couleur lorsque l'on rencontre un Tibétain.
En Inde, on se serre le pied
En Inde, il est d'usage de s'agenouiller et de toucher les pieds de l'autre pour le saluer afin de lui témoigner son respect. Cette révérence s'appelle le « Charanasparsha » et est pratiquée par les plus jeunes envers les parents, les grands parents ou encore les professeurs. Toutefois, cette tradition s'observe surtout dans les temples car il est plus courant de se saluer en inclinant la tête, les mains jointes. Sinon le baiser, qu'il soit bise ou french kiss, reste un acte assez tabou dans la société indienne. Considéré comme une atteinte à la pudeur, s'embrasser sur la bouche est aussi très déplacé au Japon et en Chine.
Mathilde Poncet (www.lepetitjournal.com) - Mardi 5 juillet 2016

