En colère contre le déficit public de la France, remonté contre l'inaction des politiques, Jean-Michel Aphatie est un journaliste mordant qui ne supporte pas la langue de bois. Sur RTL le matin et sur Canal+ le soir, il cuisine à feu vif les invités politiques, pour le plus grand plaisir des spectateurs
Il a un sacré bagout, sans doute hérité de son ancienne carrière de vendeur de voiture. Jean-Michel Aphatie (photo - Canal+ Maxime Bruno), est un journaliste politique qui sait convaincre son auditoire. Avec son sympathique accent du sud-ouest et son débit de paroles impressionnant, il s'est imposé comme la nouvelle vedette du journalisme en France.
Au micro le matin sur RTL, le soir aux côtés de Michel Denisot dans Le Grand Journal en clair sur Canal+, Jean-Michel Aphatie reçoit des hommes politiques désormais méfiants et sur leurs gardes. Car ils connaissent la réputation de ce journaliste. Tenace, mordant et infatigable, Jean-Michel Aphatie est intraitable avec ses invités. Particulièrement intransigeant dans sa quête de vérité, il s'est construit une réputation de défenseur du citoyen et de pourfendeur de langue de bois. Car notre interviewer aime en découdre avec les politiques, quitte à y laisser des traces.
"Vous êtes un connard !"
Bagarreur dans les mots, Jean-Michel Aphatie fait de chaque interview un ring de boxe. Ses combats préférés : contre les déficits publics de la France, le cumul des mandats et les scandales politico-financiers. Et nombre de ses rencontres sont restées dans les mémoires. En premier lieu, son face à face avec Bernard Tapie en 2008. Ce jour-là, l'homme d'affaires est particulièrement agacé par les questions du journaliste. L'interview prend fin dans la cordialité mais le combat se poursuit en coulisses. Bernard Tapie se lève furieux et la discussion s'envenime, avant que l'ancien ministre ne lance, hors-micro, à Aphatie : "vous êtes un connard !"
La vidéo de l'interview juste avant l'insulte :
Mais là où le journaliste excelle, c'est dans le monologue. Au risque de passer pour un donneur de leçon, il aime dénoncer les injustices, les incohérences et les abus. Principal fait d'armes, en 2008, lorsque Jean-Michel Aphatie, en colère contre les auteurs de livres anonymes, s'emporte et jette un ouvrage à la poubelle.
Dernière passe d'armes, lundi 18 avril dernier : le journaliste attaque le fondateur de Reporters sans frontières Robert Ménard pour son livre Vive Le Pen, dans lequel l'auteur s'en prend aux lois mémorielles qui interdisent le fait de nier par exemple le génocide des Juifs pendant la 2nde Guerre Mondiale. Cliquez ici pour voir la vidéo.
Un ancien vendeur de voiture et membre du PS
Peu connu du grand public avant son arrivée au Grand Journal de Canal+ en 2006, Jean-Michel Aphatie a pourtant une longue carrière derrière lui. Ancien journaliste de Libération, du Journal du Dimanche, du Monde, du Parisien ou même de L'Express, l'homme n'était toutefois pas prédestiné à ce métier. Car c'est dans le commerce de voiture qu'il a débuté du côté de Bayonne. Une expérience dont il garde un véritable talent d'orateur mais aussi un certain art de conviction et de séduction auprès du public.
Sa reconversion dans le journalisme date de l'élection de François Mitterrand, en 1981. Un évènement qui déclenche sa passion pour la politique, mais aussi pour le Parti Socialiste, dont il sera membre de 1982 à 1986. Depuis, l'homme a abandonné toute relation intime avec le milieu politique. Déçu du socialisme, il avoue aujourd'hui voter blanc à chaque élection depuis 1988.
Aujourd'hui âgé de 52 ans, Jean-Michel Aphatie lutte inlassablement contre l'inaction des hommes politiques et contre le gaspillage de l'argent public. Des thématiques populistes qui ont contribué à le rendre particulièrement apprécié des téléspectateurs.
Dernière diatribe, mardi 19 avril, contre la prime promise par Nicolas Sarkozy aux salariés, qu'il juge totalement "incroyable" : "ça fait 30 ans qu'on dépense trop, [?] le sort de la Grèce nous attend !" A l'approche de l'élection présidentielle, Jean-Michel Aphatie reste à l'affût du moindre faux-pas politique !
Frédéric GUITTON. (www.lepetitjournal.com) mercredi 27 avril 2011
Les trois dernières colères de Jean-Michel Aphatie contre la diplomatie française, les sondages de l'élection présidentielle de 2012 et Michèle Alliot-Marie.
