Internet tisse sa toile au plus profond de nous à tel point que certains surfeurs en deviennent tout bonnement victime. Une étude publiée lundi dernier par le ministère de la Santé allemand révèle que plus d'un demi-million de personnes seraient dépendantes à Internet !
En Allemagne, 560.000 personnes, âgées de 14 à 64 ans, sont qualifiées de "dépendantes" à Internet. Phénomène nouveau, cette addiction ressemble bien à une véritable maladie.
Accro ?
Vous passez plus de quatre heures par jour à surfer sur le net. Votre temps de sommeil a récemment diminué. Vous fuyez les relations sociales physiques. Vous mangez moins. Pour les plus jeunes, vous commencez à cumuler les mots d'absence à l'école. Attention, vous présentez tous les symptômes d'une addiction à Internet. "L'addiction à internet est un phénomène nouveau", affirme Mechthild Dyckmans, chargée de mission sur les drogues auprès du ministère de la Santé allemand. (Photo AFP)
Accro à quoi au juste ?
La dépendance à Internet peut concerner le média en lui-même ou bien les activités que l'on y pratique (jeux en ligne, pornographie, achats, etc.). Selon le Dr Karila, psychologue à l'hôpital Paul Brousse à Villejuif, "Internet est le support de l'addiction. On traite donc la dépendance associée au net".
Les réseaux sociaux, simple phénomène de société ?
Les jeunes sont fortement concernés par la question de la dépendance aux jeux en ligne ainsi qu'aux réseaux sociaux. L'étude allemande montre d'ailleurs que 77% des jeunes filles et 65% des jeunes hommes sont dépendants des réseaux sociaux (même si la frontière entre l'addiction et la simple consommation abusive, assez classique chez les adolescents, est très mince).
Le mal Facebook
Une étude du Syndicat national de la communication directe (SNCD) menée en juillet révèle en effet que 68% des utilisateurs de Facebook en France se rendent sur le site au moins une fois par jour contre 30% pour Twitter et moins de 15% pour les autres réseaux sociaux. La communauté Facebook passe en moyenne 52 minutes par jour sur le réseau alors que sur Twitter, le temps moyen passé par jour n'est que de 25 minutes. Dans le cas de Facebook, on peut donc décemment parler d'addiction.
C'est grave docteur ?
Bien que la dépendance d'internet ne soit pour l'heure pas reconnue comme une maladie à proprement parler par l'American Psychiatric Association (APA), elle se soigne. En France, les psychologues ou addictologues prennent en charge ces victimes de la toile en basant la thérapie sur le dialogue. Mais selon Elizabeth Rosset, psychologue à l'hôpital Marmottan de Paris "La plus grande difficulté consiste à faire venir les gens à nous. Lorsqu'une personne prend conscience de son problème, on peut plus facilement la traiter".
Le Docteur Karila, préconise dans Le Figaro un traitement "cognitif et comportemental" pouvant éventuellement être appuyé par une prise "contrôlée et limitée dans le temps" de médicaments de type antidépresseurs.
Les États-Unis et la Chine, plus radicaux, traitent l'addiction à internet dans des établissements spécialisés, créés sur le même principe que les centres de désintoxication.
Claire Largillière (www.lepetitjournal.com) vendredi 30 septembre 2011
Et vous, vous sentez vous accro à Internet ? Votre avis nous intéresse !
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01 Net - L'Allemagne estime à 560 000 le nombre d'accros au Web