Édition internationale

INFIDELITE – Sur la mauvaise voix

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Des chercheurs canadiens viennent de révéler les résultats d'une étude pour le moins originale: les hommes à la voix grave et les femmes à la voix aigue sont perçus comme prédisposés à l'infidélité. Conséquemment, les autres les éviteraient? Mais au regard de toutes ces études sur l'adultère, une explication génétique semble-t-elle s'imposer?

 

Photo d'illustration (Corbis)

Et si l'on pouvait détecter les partenaires potentiellement infidèles rien qu'au son de leur voix? C'est en tout cas ce qu'affirment les chercheurs de l'Université McMaster, à Hamilton en Ontario. En effet, ces derniers ont mené une étude sur 54 hommes et 61 femmes, et il en ressort que les femmes à la voix haut perchée et les hommes à la voix grave donnent plus l'impression de pouvoir être enclins à l'adultère que les autres. Etonnant? Pas tellement d'après les chercheurs canadiens, en tout cas si l'on se préoccupe des hormones.

Quelle voix suivre?
Les hommes et femmes ayant participé à l'étude étaient invités à écouter deux versions de clips enregistrés par une voix masculine et une voix féminine, qui avaient ensuite été retravaillées électroniquement pour atteindre des tons supérieurs en inférieurs. Les participants devaient estimer pour chaque message le risque d'infidélité amoureuse. Majoritairement, les femmes ont pensé que plus la voix de l'homme était grave, plus il était possible qu'il soit infidèle. De leur côté, les hommes ont estimé que plus la voix de la femme était aigue, plus elle était susceptible de les trahir. Or, comme l'explique le professeur David Feinberg, qui a conseillé les auteurs de l'étude, "Les hommes avec des niveaux élevés de testostérone ont une voix plus basse, et les femmes avec des niveaux d'oestrogènes plus élevés ont une voix aiguë plus haute". Et, lorsque l'on sait que les hormones sont responsables du désir de l'autre, tout s'explique.
Mais, Jillian O'Connor, étudiante diplômée du Département de l'Université McMaster et auteur principal de l'étude, a émis une autre hypothèse à la lumière des résultats. D'après elle, comme "l'infidélité est coûteuse avec un impact émotionnel, des coûts financiers et la perte potentielle de l'unité familiale", l'individu aurait "appris des façons d'éviter des partenaires qui peuvent être infidèles, comme mécanisme de protection". Autrement dit, plus on a peur que son partenaire soit infidèle, moins on le choisirait avec une voix grave ou aigue en fonction des sexes.

Une explication génétique?
Une chose est sûre: les études qui concernent l'adultère et les gènes se multiplient, comme si l'on cherchait absolument à se déculpabiliser d'avoir fauté. En décembre dernier, des chercheurs de la State University of New York ont peut être trouvé le parfait alibi des intarissables infidèles: la dopamine. Selon eux, et après prélèvements ADN sur 181 jeunes adultes (118 femmes et 63 hommes), les personnes qui présenteraient la variante 7R+ du gène DRD4 (un gène récepteur de dopamine) seraient les plus aptes à être infidèles. 50% de ces individus y auraient succombé, contre une moyenne de 22% chez les autres sujets. Justin Garcia, qui a dirigé cette étude, explique: "Tout dépendrait d'un système de plaisir et récompense, qui explique la libération de la dopamine. Dans les cas de sexe sans engagement, les risques sont élevés, les récompenses importantes, et la motivation variable ?tous des éléments qui déclenchent une poussée de dopamine". Le chercheur apporte tout de même un bémol: "Posséder la variante génétique 7R+ n'entraîne pas de facto la promiscuité sexuelle et l'infidélité. Et inversement, puisque les hommes et les femmes qui ne l'ont pas peuvent aussi se montrer tentés à commettre le sacrilège d'amour". Et si certains restent sceptiques quant à une possible explication génétique de ce type de comportement, d'après l'équipe "l'étude montre clairement que la biologie influence les comportements humains au niveau des prises de décision concernant leur vie personnelle".
Marie Curci (www.lepetitjournal.com) lundi 7 mars 2011

En savoir plus:
Article 20 minutes: Le ton de la voix est perçu comme un baromètre de l'infidélité
Article Rue Frontenac: Infidélité: tentez l'excuse génétique

logofbinter
Publié le 15 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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