La prochaine fois, je viserai le c?ur s'inspire de l'affaire Alain Lamare. Les faits ont lieu dans l'Oise entre 1978 et 1979. Un maniaque agresse et tue plusieurs auto-stoppeuses. La police et la gendarmerie peinent à trouver l'homme qui échappe à tous les barrages. Chose qui lui est dans un premier temps facile puisqu'il s'agit en fait d'un jeune gendarme modèle qui enquête sur ses propres crimes. Notre édition de Londres a rencontré le réalisateur Cédric Anger et l'acteur principal Guillaume Canet qui nous parlent de ce polar pas comme les autres.
(photo : lepetitjournal.com/londres)
Lepetitjournal.com : Vous présentez ce soir à l'institut français l'avant première de La prochaine fois je viserai le c?ur, un film tiré d'une histoire vraie. Qu'est-ce qui vous a mené, Cédric Anger, à vous intéresser à cette affaire, et à en faire un film ?
Cédric Anger : Avant tout le personnage. Faire un film de serial killer je n'aurais jamais pensé m'y intéresser spécialement, mais celui là est d'un genre très particulier puisque c'est quelqu'un qui se lance dans cette activité criminelle sans en avoir réellement le besoin. C'est-à-dire que d'habitude, un serial killer a une satisfaction sexuelle, physiologique ; il a des démons, lutte ou pas contre ses démons. Là ce qui est intéressant avec ce personnage, c'est qu'il n'a pas le goût de ça. Il n'a pas le goût du sang et au contraire, ça l'effraie. Il ne regarde pas les impacts des balles, il dit «"ttention je vais vous faire mal" aux autostoppeuses qu'il prend en stop. Donc c'est vrai que c'est un serial killer assez inédit dans le genre, et effectivement l'autre chose que je trouvais intéressante, of course (rires), c'est le fait qu'il soit gendarme et criminel. Le gendarme est motivé sur l'affaire et ça c'est évidemment une contradiction inédite en plus.
Vous Guillaume Canet, qu'est ce qui vous a particulièrement marqué quand vous avez lu le scénario la première fois, qu'est ce qui vous a incité à dire oui ?
Guillaume Canet : La qualité d'abord du scénario, les dialogues, la manière dont c'est écrit, cette histoire, ce parti pris de raconter l'histoire dans les coulisses du tueur. On est tout le temps avec lui. On a quelque part une manière de pouvoir s'attacher à ce personnage parce qu'on le voit dans son quotidien et on voit sa souffrance. On voit ce qu'expliquait Cédric ; ce qui est très attirant chez ce personnage c'est de montrer un tueur en série mais pas comme on a l'habitude de le voir. Avec ses peurs, ses troubles, avec son problème psychologique, avec son ambiguïté aussi. Parce que sa maladie, sa pathologie, c'est ça que je trouvais hyper intéressant. Pour moi, jouer un tueur qui pleure ses victimes, je trouvais ça très original et intéressant... Lire la suite sur notre édition de Londres

