Édition internationale

GRANVILLE - Grands espoirs

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 2 mai 2013

 

Groupe composé de trois jeunes Normands âgés de 18 à 22 ans, Grandville a déjà conquis un beau public et la presse spécialisée avec son album Les Voiles. Les 12 titres de ce dernier, allant du yéyé à la pop, sont une vraie bouffée de fraîcheur

Mélissa (chanteuse), Sofian (guitariste) et Arthur (batteur) forment le groupe Granville. Contrairement à ce qu'indique le nom du groupe, les trois jeunes sont originaires de Caen. Ils ont choisi "Granville", souvenir de leurs premiers week-ends à la mer. Cette nostalgie de leur jeunesse, on la retrouve dans un album délicieux accueilli chaleureusement par les spécialistes. Nous sommes allés à la rencontre de Sofian.

(crédit photo : Diane Sagnier)

LePetitJournal.com : Quelle est l'histoire du groupe ?
Sofian de Granville : Au départ, j'étais colocataire avec Arthur, le batteur du groupe. On a commencé par jouer pour le délire dans notre salon. Puis un jour, on est tombé sur une vidéo de Mélissa, et ça nous a donné envie de la rencontrer. Elle avait déjà un groupe, nous aussi, mais on a découvert qu'on avait plein de choses en commun : des films, la musique, plein d'autres choses. Ça nous a donné envie de jouer ensemble.

L'album va du yéyé, à la pop en passant par des morceaux plus rocks. Est-ce que tous les membres du groupe adhèrent à tous les styles musicaux de l'album ?
Oui vraiment, on se retrouve tous dans tous les styles musicaux de l'album. Sur le yéyé, c'est particulier. On a tous l'amour des chansons des années 1960, Gainsbourg, Françoise Hardy. On écoute aussi la même musique indépendante américaine. Et on fouille les mêmes blogs pour essayer de trouver des musiques qui peuvent nous inspirer.

Les yéyés, c'est ce qu'écoutaient vos parents ?
Même pas ! Car en fait on vient de familles qui n'écoutent pas beaucoup de musique. Nous nos goûts musicaux au départ, c'était la scène culturelle américaine, comme les Beach Boys. On a cherché à savoir ce qu'ils écoutaient à leur époque. Ils avaient une démarche transatlantique, celle de regarder ce qui se passait à ce moment-là en France. Et on s'est retrouvé complètement dans ça.

Daniel Darc, Taxi Girl, c'était des choses que vous écoutiez ?
Oui, et forcément nous avons été touchés par sa disparition. Ce n'est pas vraiment une influence mais c'est quelqu'un que l'on respecte. C'est quelqu'un qui a apporté beaucoup et qui a décoincé la France. Même s'il y avait déjà des petites choses non consensuelles à son époque, il a fait partie de ses gens comme Philippe Man?uvre avec Les Enfants du Rock, ou encore Bashung à avoir débloquer des choses au niveau musical. Et aujourd'hui, on récolte les fruits du travail de ces gens-là.   

On sent beaucoup de nostalgie que ce soit dans vos paroles de vos chansons ou dans vos clips très vintage alors que vous êtes très jeunes. Est-ce à cause du marasme ambiant qui règne en France ?
Cette nostalgie, c'est le passage à l'âge adulte que l'on est en train de vivre, entourés par la crise. On a vu d'abord nos parents vivre des fins de mois difficiles avec les taxes à payer, le loyer, les factures. Puis on est partis de chez nos parents, et là c'est notre tour de galérer. On regrette le temps d'avant quand on vivait chez eux, qu'on avait le frigo plein, quand on ne se demandait pas ce qu'on allait bien pouvoir manger. Oui, forcément, cette nostalgie est emprunt de tout ce qui se passe en ce moment.

Pourquoi avoir voulu enregistrer Les Voiles comme un album live ?
On voulait enregistrer en live pour se rapprocher de ce qui se faisait dans les années 1960. Nous ne voulions pas être assistés par un ordinateur, que la musique soit compressée. On voulait pouvoir déborder du morceau, sentir la pièce vibrer, sentir les instruments.

 


Pour votre premier album, vous avez eu de très bonnes critiques dans la presse spécialisée, est-ce que vous vous attendiez à ça ?
Forcément pas et on hallucine encore. Nous, on a commencé il y a 2 ans dans notre salon. Puis on a eu la chance que nos morceaux se retrouvent sur beaucoup de blogs et qu'on vienne frapper à notre porte pour enregistrer l'album. Après, on prend un peu de distance par rapport à ce que dit la presse. Quand on fait une interview, on se dit que les journalistes se sont des gens comme les autres à qui l'on peut parler normalement de notre histoire.   

Vous êtes en tournée actuellement. Etes-vous déjà à l'aise sur scène ?
Nous on est un jeune groupe qui vient de notre salon, pas de la scène. On commence à avoir de moins en moins de stress, à ne plus jouer la boule aux ventres.  Là, pour la première fois on vient de faire un concert avec des gens qui ne venaient que pour nous, qui connaissaient les titres de l'album. On se dit moins qu'on a des choses à prouver et on prend un vrai plaisir pendant ce moment d'échanges.

Le bassiste Nathan a quitté le groupe. Comment vous gérez ça sur la tournée ?  
En fait, le groupe est composé de Mélissa, Arthur et moi. Nathan nous avait rejoint pour enregistrer l'album puis il a arrêté. Ça s'est fait d'un commun accord. Un peu comme dans un couple, quand ça ne fonctionne plus. Aujourd'hui, il y a Manu du groupe Dalton Darko qui joue de la basse avec nous et nous aide sur les concerts.

Vous partez aussi bientôt à l'étranger, avec des dates en Belgique, Allemagne, Canada. Y aura-t-il une pression particulière ?
Au contraire, c'est plutôt un aboutissement. Depuis qu'on a commencé, on nous a toujours rabâché que pour aller jouer à l'étranger, il fallait chanter en anglais. Mais aujourd'hui, notre titre Polaroïd est joué sur la BBC et à Berlin. A l'heure d'Internet, il n'y a plus de frontières et beaucoup de groupes que l'on aime jouent dans leur langue maternelle. On trouvait ça naturel de faire ça aussi.

Comment expliquez qu'il y ait actuellement une scène musicale caennaise très importante ?
Oui c'est de plus en plus vrai, en fait depuis qu'Orelsan a été découvert. A Caen, il y a Le Cargö qui est la salle de "musiques actuelles" de la ville pourvue d'une mission de service public. C'est un endroit structuré qui donne également accès gratuitement à des studios d'enregistrement. Il y a aussi beaucoup d'associations qui permettent aux jeunes de jouer dans des squats, des appartements ou des salles. Orelsan a été un peu le moteur. C'était un peu "Qui m'aime me suive". Il a fait prendre conscience que ça n'arrive pas qu'aux autres.
Yann Fernandez (www.lepetitjournal.com)  mardi 2 avril 2013

Granville ? Les Voiles

12 titres disponibles sur itunes

logofbinter
Publié le 2 avril 2013, mis à jour le 2 mai 2013
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