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DON'T GO TO ALGERIA – Tolt : "J’ai envie de découvrir les pays qui souffrent des préjugés"

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 24 juillet 2017

Un an après avoir connu un franc succès avec sa vidéo « Don't go to Iran » qui efface tous les stéréotypes entendus sur la République islamique, Benjamin Martinie, alias Tolt, revient avec une nouvelle vidéo, cette fois sur l'Algérie, tout en gardant le même concept. Le principe est simple, « Tolt » part deux semaines dans le pays en question, et y découvre sa culture et son peuple.

 

Benjamin Martinie, alias "Tolt".

Le but de ce projet ? Recueillir les instants forts et uniques de son voyage, les monter et ainsi montrer une autre vision, beaucoup plus sincère et naturelle, qui contraste avec l'image renvoyée par l'opinion générale. lepetitjournal.com est allé à la rencontre de Benjamin Martinie dans les locaux de sa boîte de production à Boulogne-Billancourt.

Lepetitjournal.com - Comment vous est venu ce concept ?

Benjamin Martinie - J'ai commencé en 2013. J'étais au Mexique avec des amis, et j'ai eu envie d'immortaliser des instants de vie là-bas. Mais je me suis lancé pour le plaisir. Après mes études de marketing digital à l'ESSCA, j'ai décidé de partir en Tanzanie avec mes potes, c'est là-bas que tout a commencé, et même si c'était très amateur la vidéo avait vite atteint les 15 000 vues. A ce moment là, déclic, le concept a vraiment germé dans ma tête.

 

Votre dernière vidéo « Don't go to Algeria » est sortie tout récemment, quelles ont été vos premières impressions ?

La vidéo a été très bien accueillie dans l'ensemble et la communauté algérienne a, comme à son habitude, beaucoup partagé. Si bien qu'on a déjà dépassé les 500 000 vues sur Youtube. C'est assez exceptionnel !

Quel moment fort retenez-vous de ces deux semaines en Algérie ?

Difficile de retenir un moment plus qu'un autre tant le voyage a été rempli de belles rencontres et découvertes. Cependant, le fait de camper avec des touaregs dans le désert reste une expérience assez extraordinaire. On se sent seul au monde, hors du temps. Un autre moment qui m'a marqué s'est passé à Alger. Je me baladais seul dans la ville. Un jeune Algérois rencontré par hasard a alors passé l'après-midi avec moi pour me guider et me faire découvrir ses repères secrets. Difficile d'imaginer ce genre de situation à Paris...

Avez-vous rencontré des similitudes entre votre voyage en Algérie et celui en Iran ?

Oui, il y avait forcément quelques points communs, même si les deux pays restent incomparables. Tout d'abord, le désert. Les paysages ne sont pas les mêmes, mais ce sont les mêmes sentiments. On renoue avec la nature, les grands espaces et l'esprit de liberté. L'autre point commun, c'est l'accueil et la gestion du temps. Dans ces deux pays, on retrouve des gens chaleureux, spontanés, qui n'essaient pas forcément de vous vendre quelque chose juste parce que vous êtes un touriste et qui prennent le temps de discuter avec vous, de vous aider. L'exemple cité plus haut en est une parfaite illustration.

 

Parmi les voyages que vous avez fait, lequel vous a le plus marqué ?

Je dirais l'Iran. Non pas parce que la vidéo a très bien marché mais car c'était mon premier voyage dans un pays où l'état d'esprit envers l'étranger est clairement différent. L'accueil est spontané, naturel. Là-bas ils ne perçoivent pas le « touriste » comme on l'entend en Europe ou dans d'autres pays du monde. Je n'avais pas l'étiquette de « billet sur pattes » et cela m'a marqué, dans le bon sens évidemment. J'ai vécu une grande expérience sur le plan humain là-bas.

Avez-vous une anecdote en particulier à nous raconter ?

Oui, c'était en Iran justement ! Alors que nous étions dans un des grands bazars traditionnels, comme le veut la coutume, nous décidions de négocier avec les vendeurs locaux. En l'occurrence, mon pote négociait pour un objet, et cela prenait beaucoup de temps. Après avoir réussi à descendre légèrement le prix, mon ami donne l'argent et on part. 10 mètres plus loin à peine, le vendeur rappelle mon camarade pour lui rendre un billet, donné en trop. Cette scène nous a déclenché un immense fou rire, tant la situation est absurde après avoir consacré du temps pour négocier mais je retiens surtout l'état d'esprit du vendeur. Alors que les ¾ des hommes dans son cas auraient gardé l'argent, lui non, et même s'il cravache pour gagner sa vie, l'idée d'entuber un inconnu ne lui est même pas passée par la tête?

Et justement, paradoxalement, avez-vous rencontré des problèmes lors de vos voyages ?

Et bien il faut croire que je suis très chanceux? (Il réfléchit) Franchement, je n'ai aucun souvenir de soucis particuliers. Tout s'est toujours bien passé, à part bien sûr les broutilles habituelles lorsqu'on voyage, genre quand tu te trompes de bus par exemple mais ça peut t'arriver même dans ta ville natale. (rires)

Qu'est ce qui vous a poussé à aller découvrir ces pays ? Comment déterminez-vous vos choix de destination ?

J'ai envie de découvrir les pays qui souffrent des préjugés. C'est clairement ma marque de fabrique. Il ne faut pas oublier qu'avant tout, je pars en tant que voyageur, pas touriste, mais encore moins en tant que journaliste, car je ne rentre ni dans les sujets politiques, ni dans les problèmes sociaux. Je ne cherche pas à décortiquer quelque chose, à travers mon expérience de voyageur, j'offre un regard différent. Filmer les gens, là où ils vivent et sont ce qu'ils sont, est ma ligne de conduite. L'aspect humain m'intéresse plus que tout.

D'ailleurs, connaissez-vous votre prochaine destination ?

Je pars au Canada à la mi-août. C'est un pays bien différent que ceux que j'ai visités précédemment. Je ne cherche pas à recycler les mêmes éléments, au contraire je suis excité à l'idée de partir là-bas pour rendre mon panel plus varié. Et sinon en ce moment, je suis en période de montage pour celui de Singapour.

Avez-vous eu des bons retours dans la presse ? Des médias qui vous ont sollicité ?

Plutôt oui, ça fait plaisir car cela montre que mon travail est intéressant. La vidéo sur l'Iran a déclenché un intérêt médiatique, Le Point est le premier à faire un article sur moi, mais aussi Konbini, Clique.tv, rien qu'hier j'étais sur France 24 pour parler de mon clip sur l'Algérie. C'est flatteur et ça motive. 

Mis à part ce concept, avez-vous des projets bien différents à l'avenir ?

A priori je me focalise 100% sur les voyages, car c'est une partie de moi et ce que j'en ai fait est devenu ma marque de fabrique. Après je n'exclus rien, j'écoute tout projet intéressant. Dernièrement j'ai participé à une web-série sur le Vendée Globe. C'est totalement autre chose, mais j'ai pris du plaisir. Sinon à moyen terme, j'aimerais acquérir suffisamment de notoriété et de visibilité pour être indépendant. Je voudrais m'investir dans des projets qui défendent des causes comme l'environnement, tout en gardant mon concept de démonter les clichés dans les pays qui en souffrent.

Quelle est votre vraie passion ? La photo ou la vidéo ?

Je pense que c'est le fait de créer avant toute chose. Quels que ce soient le support, la création est fondamentale pour moi, même si je suis plus doué pour la vidéo. Mais je suis plus à l'aise avec l'image qu'avec l'écriture, et pourtant il m'arrive d'écrire pour mon blog.

Et enfin pourquoi « Tolt » comme alias ?

Alors tout part de mes potes.  Pour dire « énerver » ils disaient « tilter ». Et lors de notre voyage en Tanzanie, c'est la première fois que c'est venu. Je devais être en colère car ils m'appelaient « Martilte », puis « Martolt », et c'est devenu « Tolt », qui correspond également au panneau de la caméra. Voilà, histoire de faire un clin d'?il à mon premier projet, j'ai gardé « Tolt ».

Vincent VILLEMER (pour lepetitjournal.com/Alger) lundi 24 Juillet 2017

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Publié le 23 juillet 2017, mis à jour le 24 juillet 2017

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