Édition internationale

COHOUSING – Une communauté solidaire

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012


Vivre en communauté, est-ce exclusivement réservé aux derniers hippies du Larzac ?  Pas du tout ! Le cohousing, ou habitat groupé, est fait pour ceux qui veulent échapper à la solitude de la société moderne sans pour autant se nourrir de pâquerettes


En aurait-on marre de l'isolement des grands espaces urbains ? Le logement, dernière barrière de l'individualité, semble s'ouvrir sur l'extérieur et aux autres. Fini le cocooning, les espaces bien à soi, nombreux sont ceux qui préfèrent aujourd'hui partager leur logis dans un esprit des villages du siècle dernier. Si la tendance est d'apprendre à connaître ses voisins (AFP), tout au moins lors de la journée leur étant consacrée, les plus téméraires optent carrément pour le "cohousing", ou habitat groupé.    

Cohabiter, ça consiste en quoi ?
Le concept nous vient du Danemark. Dans les années 1960, une cinquantaine de familles réalisent la portée de l'adage africain : "Il faut un village pour élever un enfant". Un projet de communauté naît alors en 1967, la cohabitation de Sættedammen est la première à voir le jour. Le but est de réunir des ménages et de construire ensemble un projet urbaniste qui se veut l'image de l'utopie commune. Des maisons qui communiquent entre elles, un grand immeuble, à la ville ou à la campagne, ? autant de possibilités avec un seul point commun : la mutualisation des espaces qui favorise la communication et l'échange entre les différents membres de cette grande famille. Le modèle séduit et s'exporte ensuite dans les pays anglo-saxons, notamment aux Etats-Unis où plus d'une centaine de communautés de ce type ont vu le jour depuis que le concept y a été importé au milieu des années 1990. La France a vu fleurir le principe quelques années plus tard.  

Des bandes de grands enfants
Si une organisation titanesque et un règlement interne pointilleux sont nécessaires pour gérer tout ce petit monde ainsi que l'entretien et l'utilisation des pièces mitoyennes, l'habitat groupé reste pourtant un rêve d'enfants. On oublie la solitude, on ressort sa solidarité un peu engourdie par des années passées dans son ancienne bulle et surtout on réunit une deuxième famille qui partage les mêmes envies et valeurs que vous. La cohabitation rapproche des personnes plus âgées, des bourgeois bohèmes, des écolos ou de jeunes familles, qu'ils se connaissent au préalable ou pas. Une buanderie, une salle des fêtes, des ateliers artistiques, une coopérative vinicole ou encore des pièces écologiquement respectueuses, la communauté dessine au gré de ses envies le logement idéal.        

Les nouvelles tribus
Comme la colocation (multi générationnelle, entre séniors, familles monoparentales), l'habitat groupé offre, d'après la sociologue Nina Testut,  un nouveau "rempart contre la solitude". Mais outre l'aspect idyllique, c'est surtout le côté pratique qui prime. En cette période de crise, quoi de mieux que de pouvoir profiter d'un magnifique immeuble ou espace commun le tout à un coup réduit. Sans parler de l'échange de savoirs (leçons de piano, peinture, soutien scolaire ?) et de services (garde d'enfants, crèche parentale ?) dispensé entre co-résidents. La solidarité, une notion bien trop souvent oubliée, est instituée en pierre angulaire de ces nouvelles communautés du 21e siècle, qui prouvent que les réseaux sociaux ne se tissent  pas uniquement sur internet.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) lundi 2 août 2010

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Article de Le Figaro Madame, Party commune

logofbinter
Publié le 10 août 2010, mis à jour le 13 novembre 2012
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