Le film de Philippe de Chauveron Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ? a dépassé les 10 millions d'entrées en France et est le plus gros succès cinématographique de 2014. L'histoire est celle d'une famille française bourgeoise et catho dont les parents (Christian Clavier et Chantal Lauby) souhaitent à tout prix que leur quatre filles suivent le même chemin. Seulement les trois premières choisissent comme conjoints des Français dont l'un est musulman, l'autre juif et le dernier d'origine chinoise. Tous les espoirs reposent sur la dernière pour qu'il y ait au moins un beau-fils catholique... Christian Clavier a accepté de répondre aux questions du Petit Journal de Berlin et de la Gazette de Berlin.
Christian Clavier, crédits : Anaïs Gontier
Comment expliquez-vous le fait que le film ait un succès énorme en Allemagne alors qu'aux Etats-Unis le film a été refusé ?
Christian Clavier ? Il est toujours difficile d'expliquer un succès mais concernant les Etats-Unis, c'est une chose habituelle. C'est un sujet qui concerne certainement plus la France et l'Allemagne, deux pays dans lesquels il y a de nombreux mariages mixtes ce qui peut expliquer que la thématique choisie par Philippe de Chauveron, traitée avec humour et d'une façon très légère, plaise à un public qui se sent concerné par celle-ci. Il n'y a pas de point de vue moralisateur affiché et en même temps, le film parle d'un sujet très fort sur un ton humoristique qui permet aux spectateurs de passer un très bon moment. C'est, selon moi, ce qui explique le succès du film.
Aux Etats-Unis, la culture cinématographique est très différente et repose sur un concept d'héroïsme. Ils n'acceptent tout simplement pas les films anti-héros et ont beaucoup de mal à dépasser le 1er degré, je dirai que c'est leur problème. A cela, il faut ajouter que les Etats-Unis restent un pays où il n'y pas réellement de mélange interracial et la mixité reste encore un mythe. Je pense qu'ils se trompent sur le film, qui n'est pas raciste, bien au contraire mais aussi sur leur public... Lire la suite sur notre édition de Berlin