Édition internationale

ALICE DONA - Ses petites madeleines

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 4 mars 2013


Alice Dona vient de sortir l'album Mes Petites Madeleines qui comporte 12 titres de chansons anciennes allant des Petits Papiers de Gainsbourg à Je suis malade qu'elle avait composé pour Serge Lama. Ce dernier est présent sur cet opus tout comme Bénabar, Michel Delpech et Mimie Mathy.

crédit APS-Medias

Alice Dona est l'une des grandes compositrices de la chanson française. Inspirée lors de son enfance par Gilbert Bécaud, qui deviendra son parrain de métier, elle rentre à l'âge de 15 ans au Petit conservatoire de Mireille qui l'encourage à écrire ses propres chansons. A la naissance de sa fille Raphaëlle Ricci, elle met en pause sa carrière d'interprète déjà riche et se consacre à la composition pour de grands noms : Serge Reggiani, Sylvie Vartan, Claude François, Joe Dassin, Enrico Macias, Régine, Dalida, Serge Lama (Je suis malade ou encore Femme, Femme, Femme), Annie Girardot, Mireille Mathieu, Sheila, Hervé Vilard,... En plus d'une discographie conséquente, Alice Dona a été présentatrice d'émissions télé et radio, programmatrice de Bobino et créatrice d'une école consacrée aux jeunes talents, ''Les Ateliers Alice Dona''. Elle a participé ces deux dernières années aux tournées Âge tendre et tête de bois, véritable succès qui rassemble sur scène des chanteurs populaires des années 1960, 1970 et 1980.

LePetitJournal.com : Comment avez-vous eu l'idée du CD Mes petites Madeleines ?
Alice Dona : En fait, elle n'est pas venue de moi mais de ma maison de disques qui m'avait vu jouer sur scène des chansons anciennes en hommage à Mireille (ndlr : Mireille et son Petit conservatoire où Alice Dona a passé plusieurs années.) La maison de disques m'a dit qu'il y avait une belle complicité avec le public, et quand elle m'a proposé d'enregistrer un album de chansons anciennes, je me suis dit que ce serait bien de n'être qu'interprète pour une fois. Sauf pour le titre Je suis malade (ndlr : qu'Alice Dona a composé pour Serge Lama), mais c'est une chanson qui devait forcément se trouver sur le CD car elle représente bien pour moi ce qu'est une petite madeleine.

De quelle manière avez-vous sélectionné les 12 titres de l'album ?
La sélection a été faite sur des titres qui ont marqué ma vie. Au départ, j'en avais retenu 200. L'élimination a été difficile au début, puis plus simple quand j'ai souhaité rendre hommage aux grands auteurs compositeurs. Puis une dernière sélection s'est faite sur les chansons qui symbolisaient vraiment des moments importants de ma vie personnelle ou de mon parcours professionnel.

Pourquoi avoir souhaité que l'album soit enregistré dans les conditions du direct ?
Oui, c'est vrai que l'album a été enregistré de façon particulière, avec des musiciens qui jouaient en direct, sans synthé, sans trop de technologie derrière. On répétait plusieurs fois avant l'enregistrement puis on jouait comme pour un concert et on l'enregistrait. C'est Jean-Felix Lalanne, qui a fait tous les arrangements de l'album, qui a souhaité ça. Il m'a dit "Toi, il faut te mettre en danger. Tu as besoin d'être dans les conditions du direct pour faire ressortir le meilleur de toi". Lorsque j'enregistre en studio, ça marche toujours bien lors de la première prise, puis moins bien lors de la deuxième, et la troisième est ratée. C'est un peu comme pour une émission de télévision. Lorsque vous faites ça en direct, tout va toujours très bien. Mais lorsque vous enregistrez, il y a toujours un problème technique. Cet album, dans ces conditions là, c'est une belle aventure.   

Cet album comprend 4 duos. On connaît votre amitié pour Serge Lama, Michel Delpech, ou encore Mimie Mathy, mais on ne sait pas grand-chose sur votre rencontre avec Bénabar. Comment cela s'est passé ?
A la base, il n'y avait qu'un seul duo prévu sur le CD, celui avec Serge Lama. On voulait chanter Sans Vous (ndlr : enregistré à l'époque par Jacques Hélian et son orchestre) qui avait bercé notre enfance. Puis un jour en vacances, je travaillais sur l'album et Mimie Mathy a vu la liste des titres. Elle m'a dit qu'elle chanterait bien Un gamin de Paris avec moi. Le duo avec Michel Delpech, c'est parce qu'on se voit souvent en concert et que l'on a une passion commune pour Gilbert Bécaud, à qui l'on trouvait qu'on ne rendait pas assez hommage. On s'est dit qu'on chanterait cette chanson (ndlr : L'absent) en hommage à Bécaud et à une amie commune décédée récemment. Puis un soir, Michel Delpech m'invite à dîner et là il y avait Bruno (Bénabar) que je ne connaissais pas. Il m'offre son dernier CD et me demande de lui dire ce que j'en pense. J'avais l'impression d'être une vieille dame à qui l'on demande son avis (Rires). Je l'ai rappelé et lui ai dit qu'il était un descendant de notre famille d'auteur-compositeur, et que je voulais qu'il soit présent sur Mes Petites Madeleines. C'est un garçon très bien, très intelligent, qui écrit bien, et qui est très enthousiaste face au public. Le choix d'un hommage à Gainsbourg (ndlr : avec la chanson Les petits papiers) était un bon choix car Gainsbourg est un artiste intergénérationnel.

Photo courtoisie Alice Dona/SonyMusic

Vous êtes entrée au ?Petit conservatoire? de Mireille en 1961. Qu'est-ce que vous retenez de cette époque ?
Le Petit conservatoire était à cette époque le seul moyen pour des jeunes compositeurs de se faire connaître. C'était la seule émission de télévision tournée vers les artistes, et il y avait alors une seule chaîne de télévision. A 15 ans, j'avais envie de franchir une marche, aller plus loin que mes cours de chant, ou mes prestations dans les bals, les fêtes. Le Petit conservatoire, ce n'était pas des cours ou une école, c'était surtout des rencontres de jeunes talents, auteurs-compositeurs-interprètes. Je pense à Charles Level, à Françoise Hardy, Roland Vincent qui a été le compositeur de Michel Delpech. J'aime à dire que cet endroit nous a permis de trouver nos compléments musicaux. Dans Mes Petites Madeleines, on retrouve Le Carosse qui était l'indicatif de l'émission.

Vous avez 2 dates de concert à l'Alhambra à Paris les 6 et 7 avril. Allez-vous surtout jouer les titres de cet album ?
Oui, je serai en concert à l'Alhambra pour défendre cet album, mais sans doute avec d'autres artistes que ceux qui ont enregistré avec moi puisque tout le monde n'est pas disponible au niveau des dates. Je peux dire qu'il y aura CatherineLaura avec son violon, Christian Morin et son orchestre, Jean-Félix Lalanne et tous les musiciens qui ont participé à l'album. Ensuite, je partirai en tournée. C'est plus qu'un projet puisqu'il y a déjà des dates arrêtées. Il y aura toujours Jean-Félix, lui avec sa guitare, moi avec mon piano. Ce sera un grand spectacle qui s'appellera Ami-Amie.

Comment s'est passé l'aventure Âge Tendre et Tête de Bois ?
C'était extraordinaire car j'adore être avec une troupe. J'ai passé 2 ans sur les routes, en tournée. J'ai surtout eu la chance de jouer pour la première fois, à 65 ans, avec un orchestre symphonique dans une grande salle avec écrans. Et ça c'est évidemment magnifique pour une musicienne comme moi. Je n'aurais jamais fait ça tout seul. Ces tournées ont été un bel échange avec le public. Voir ces Zénith qui se lèvent, avec lesquels il y a une telle communion. Ce sont des minutes très précieuses.  

Vous avez sorti 5 livres depuis 2004. Y en a-t-il un autre en préparation ?
Non, j'ai sorti beaucoup de livres, des romans, des biographies. Je pense qu'il faut attendre encore un peu avant que j'ai d'autres choses à écrire. Par contre je recompose pour Serge Lama, Jean-Félix Lalanne. Puis j'ai envie de faire un nouvel album de création.

Photo courtoisie Alice Dona/SonyMusic

Pour quels artistes avez-vous pris le plus de plaisir à composer ?
C'est difficile à dire car cela a été très étalé dans le temps. Je vais vous parler des compositions récente, la dernière était pour Annie Cordy. Il m'a fallu 50 ans de carrière pour écrire pour elle. C'est une chanson qui s'appelle Je veux qui parle des envies d'une personne âgée malgré l'âge. C'est avec cette chanson qu'elle ouvre le concert Âge Tendre et Tête de Bois. A 85 ans, et avec la carrière qu'elle a, je trouve que symboliquement c'est très beau. Et c'est la tournée Âge Tendre et Tête de Bois qui a permis notre rencontre. Elle est venue me voir pour que j'écrive pour elle. Depuis le début de ma carrière, ce sont les gens qui m'ont demandé des compositions. Je n'ai jamais osé aller voir quelqu'un pour lui dire "Je vais écrire pour toi". Mais le déclic dans ma carrière, ça a été la rencontre avec Serge Lama. C'est lui qui a été mon porte-bonheur, qui m'a ouvert des portes. Il a mis des jolis rubans autour de mes musiques.   
Yann Fernandez (www.lepetitjournal.com) vendredi 1er mars 2013

logofbinter
Publié le 1 mars 2013, mis à jour le 4 mars 2013
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